Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 5
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Xbox Series X/S
- Titre : The Quarry
- Développeur : Supermassive Games
- Editeur : 2K Games
- Date de sortie : 10 juin 2022
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- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Promenons nous dans les bois
Reprenant la recette de leur grand succès de 2015 Until Dawn (et dans une moindre mesure leur trilogie Dark Pictures Anthology), le studio Supermassive Games rend hommage aux slashers des années 80-90 avec The Quarry.
Après une courte introduction où nous faisons connaissance avec Laura et Max ainsi qu’avec l’inquiétant policier Travis (Ted Raimi), nous retrouvons neuf autres personnages au camp d’été d’Hackett’s Quarry qui, après avoir travaillé tout l’été en tant que moniteurs, s’apprêtent à partir tout en profitant de leur dernière journée (et dernière nuit) au camp.
Bénéficiant de multiples références aux ténors du genre comme des musiques rappelant souvent celles des Griffes de la Nuit ou bien le cadre du camp de vacances en forêt façon Vendredi 13 (coucou Jason !), sans parler des références directes comme la remarque dès le début d’un des personnages sur Evil Dead, le jeu assume pleinement son orientation vintage.
Un sentiment renforcé élégamment par un léger grain sur l’image, une interface rappelant les vieux magnétoscopes d’antan et des embranchements illustrés dans les menus par de fausses cassettes VHS.
Bref, un véritable retour en arrière qui, malheureusement, exhume au passage quelques défauts inhérents au genre, ainsi que d’autres plus modernes, rendant cette expérience moins enthousiasmante que souhaité.
Un rythme en dents-de-scie
Si on devait souligner un défaut inhérent à The Quarry en priorité, ce serait ses problèmes de rythme (surtout dans la première moitié de l’aventure), car la plupart des autres découlent ou sont liés à lui. Attention, nous ne disons pas que le jeu est totalement ennuyeux pour autant, mais le studio ayant fait le choix assumé de limiter l’interaction, on reste un peu trop longtemps simple spectateur de l’histoire que véritable acteur. Les QTE s’avèrent en outre beaucoup plus simples que dans Until Dawn et les fameux jump-scares ont presque tous disparu.
En contrepartie, l’ambiance s’avère parfaitement réussie, ainsi que la modélisation des décors et des personnages (à quelques ratés près, comme l’eau notamment ou une utilisation abusive de la pénombre à certains passages). Le degré d’écriture, ainsi que la trame narrative, ont été également savamment élaborés, même si les différents dénouements possibles (du moins ceux testés) s’avèrent souvent prévisibles avant leur résolution définitive.
En gros, une réussite presque totale d’un point de vue technique (on sent qu’on est sur PS5) au service d’une aventure ressemblant à un véritable cauchemar pour ses personnages.
La foire aux monstres
Des personnages qui, bien sûr, tiennent une place majeure dans tous types de récits narratifs. Pour ce qui est des jeunes moniteurs (les potentiels victimes, donc), la plupart d’entre eux sont bien écrits, mais traités de manière inégale et il n’est pas rare que cela oriente nos préférences. Ceci dit, chacun d’entre eux représentant volontairement un cliché connu (la blonde, le balaise, l’intello…) on n’est pas non plus dans une complexité extrême (Until Dawn avait néanmoins fait plus d’efforts sur ce point).
Face à eux, une pléthore de « monstres » composés d’acteurs bien connus pour leurs participation à des sagas horrifiques (David Arquette, Ted Raimi, Lance Henriksen,…), ainsi que d’autres qui ne sont pas sans rappeler les rednecks consanguins de certains fleurons du genre (Wrong Turn, La colline a des yeux) et, bien sûr, de vrais monstres qui se réservent les séquences les plus effrayantes, dont nous ne vous révèleront ici ni l’apparence ni l’origine pour ne pas spoiler le plaisir de la découverte.
Bref, une galerie de portraits ultra-référentielle au genre qui fait plaisir, même si les compositions ne s’avèrent pas toutes au même niveau et si les réactions de plusieurs personnages virent aux ridicule dans certaines scènes. On pourrait dire qu’on est habitués à ce genre de bêtises avec les Vendredi 13 et autres Griffes de la nuit, mais tout de même, parfois, ça va un peu loin.
Qui plus est, les QTE sont plutôt simples à réaliser et vous serez aidés par des cartes de tarot à récupérer durant votre progression – 22 au total, correspondant aux arcanes majeures. Ces dernières, une fois remises à la vieille voyante qui clôt chaque chapitre, vous permettront de voir l’avenir (et donc votre possible mort), tout comme les totems d’Until Dawn.
Un parti pris vers la simplicité et une recette déjà connue, mais après tout, si ça fonctionne, pourquoi pas ?
Payer ou ne pas payer
Telle est la question car, pour finir cette critique, nous aimerions souligner deux points de nature plus pragmatique : le prix de The Quarry et sa durée de vie.
Comme nous l’avons déjà souligné, le jeu est plutôt simple et ne vous demandera pas de gros efforts pour le terminer une première fois. Néanmoins, le studio Supermassive Games garde une carte dans sa manche en proposant pas moins de 186 fins différentes (même s’ il nous a été difficile de vérifier si le chiffre était exact) et au moins une quinzaine d’embranchements qui changent énormément la fin du jeu.
Evidemment, la rejouabilité augmente de manière exponentielle et ce également grâce à d’autres subtilités plus mineures. Par exemple, la possibilité de faire le jeu avec différents filtres cinématographiques comme le noir et blanc d’époque par exemple ou le style années 80 (réservé aux pré-commandes pour le moment), ainsi qu’un mode cinéma.
Ce dernier permet de regarder l’intégralité du jeu (en coupant au besoin certains passages), sans possibilité d’interagir et en suivant une issue prédéfinie par vous-même qui vous place symboliquement dans le rôle d’un réalisateur de film. Un mode film gore est également disponible pour les amateurs d’hémoglobine.
Ajoutons à tout cela un mode retour avant la mort (uniquement dans l’édition Deluxe) qui vous permet de revenir à trois reprises en arrière si l’un de vos personnages préférés meurt de manière atroce. Certains diront que cela gâche un peu le principe de mort définitive qui caractérise ce genre de jeu, mais lors de la première partie, 3 vies, ce n’est pas grand chose. Après, quand vous connaissez mieux le déroulé et les embranchements possibles du jeu, cela devient inutile.
Alors, avec toutes ses fonctions, The Quarry vaut il vraiment le coup ?
Oui et non en fait, car ce ne sont finalement en grande partie que des fonctions gadgets et, même si le nombre de fins est conséquent, encore faut-il que le joueur soit motivé à refaire le jeu encore et encore. Sinon, le titre se terminera pour lui en une douzaine d’heures maximum et il aura le sentiment de n’avoir pratiquement rien fait. C’est d’ailleurs au même moment qu’il se rappellera qu’il a investi 60 euros (version classique) ou 70 euros (version Deluxe) dans ce jeu et qu’il risque de crier à l’arnaque si ses préférences le portent habituellement vers des jeux moins contemplatifs et au gameplay plus étoffé.
The Quarry, bien qu’il tienne une grande partie de ses promesses, demeure un jeu presque exclusivement narratif qui ne peut pas plaire à tout le monde. Bien qu’un cran en-dessous d’Until Dawn dont il reprend de nombreux éléments, ceux qui ont aimé son prédécesseur devraient l’apprécier également et passer outre ses défauts. La note finale part du principe que ceux qui nous lisent aiment ce type de jeux, sinon ils doivent garder à l’esprit que, selon les goûts, elle peut être nettement abaissée.