Caractéristiques
- Titre : Scream VI
- Réalisateur(s) : Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett
- Scénariste(s) : James Vanderbilt et Guy Busick
- Avec : Courteney Cox, Melissa Barrera, Jenna Ortega, Jasmin Savoy Brown, Mason Gooding, Samara Weaving et Hayden Panettiere.
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Genre : Epouvante-horreur
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 122 minutes
- Date de sortie : 8 mars 2023
- Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Un discours méta toujours amusant
Sixième opus de la saga Scream et toujours réalisé par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (Scream 2022), Scream VI raconte l’histoire des quatre rescapés du massacre perpétré par le célèbre tueur Ghostface à Woodsboro. Tandis qu’ils tentent de se reconstruire, ils découvrent que même dans une ville de la taille de New York, ils restent à la merci d’un redoutable tueur…
Le bilan de ce nouvel opus est un peu mitigé, notamment en ce qui concerne le scénario de James Vanderbilt et Guy Busick, qui avait déjà écrit Scream 2022. Dans ce dernier, ils se moquaient des prequel tout en livrant un film classique de la saga et en rendant hommage à Wes Craven. Ici, les scénaristes savent que tout le monde connaît les codes en question. Ils vont donc s’amuser à jouer (de nouveau) avec.
Pour ce qui est du positif, on a toujours la dimension méta qui est bien présente, avec toujours un petit discours de Mindy, la Randy des millenials, et cela fonctionne encore car la saga continue à faire la critique d’Hollywood. Il y a aussi évidemment des références et des parallèles avec Scream 2. L’histoire s’amuse aussi avec les théorise de fans de la saga qui ont circulé sur les réseaux sociaux : que Stu Macher serait toujours en vie, par exemple mais aussi, plus particulièrement par rapport au personnage de Sam. Un commentaire bienvenu, et qui a totalement sa place au sein d’une saga comme Scream.
Des incohérences scénaristiques flagrantes
A part cela, il faut aussi que cet opus renouvelle un peu le genre. Et pour ça, c’est en partie réussi. Placer l’intrigue au moment d’Halloween à New-York est une bonne idée, que ce soit parce que tout le monde est déguisé (et beaucoup en Ghostface), mais aussi pour l’utilisation de la ville en elle-même comme le métro, un magasin ou encore ses allées. Cela change clairement de ce qu’on a déjà vu. Une autre bonne idée concerne la scène d’ouverture. Celle-ci surprendra clairement les spectateurs et les fans. Elle nous prend au dépourvu pour notre plus grand plaisir et est certainement l’une des plus inventives, sur le papier du moins, de la saga. Evidemment, l’humour est toujours présent et il y en a même un peu plus que dans les précédents films. Nous avons même un running gag qui commence à se mettre en place autour du personnage de Chad.
Le seul vrai problème du film concerne ses incohérences scénaristiques. Ici, il y en a pas mal et elles sautent assez aisément aux yeux. Il y a toujours eu des incohérences dans chacun des opus mais ici, c’est encore plus flagrant. Surtout en ce qui concerne le/les tueur(s) et leur (s) déplacement. Surtout que nous découvrons assez facilement qui est/sont le(s) tueur (s) et même leur motivation ! Est-ce fait exprès ? Nous ne pourrions pas, après l’avoir vu une fois, le dire. Nous pencherons sur le fait que oui, dans le sens où les scénaristes ont conscience que nous sommes au sixième opus d’une saga et que tout le monde connaît les codes et qu’il semble facile de trouver qui est/sont le(s) tueur(s). Est-ce que cela gâche le plaisir du visionnage ? Pas vraiment.
De simples « personnages-fonction »
En ce qui concerne les personnages, Sam (Melissa Barrera, toujours convaincante) doit toujours gérer ce qui lui est arrivé un an plus tôt. Elle est surprotège Tara (Jenna Ortega, plus présente que dans le précédent opus et avec une bonne variété de jeu) et la grande sœur doit, littéralement, lâcher la main de sa cadette. Mindy (Jasmin Savoy Brown, toujours aussi amusante dans ses répliques) et Chad (Mason Gooding, qui montre un peu plus son talent) connaissent une légère évolution. Ils ont un peu trop ce que l’on pourrait appeler des « rôles fonction » (l’humour pour la première, les gros bras pour le second) et il faudrait qu’ils soient un peu mieux utilisés pour le septième et dernier opus.
Par contre, quel plaisir de retrouver Kirby de Scream 4 ! Le personnage a évolué depuis son apparition dans la saga il y a douze ans. Elle apporte un petit plus non négligeable, surtout que c’est le retour d’Hayden Panettiere à l’acting après quelques années d’absence, et on sent que celle-ci y prend du plaisir. Gale Weather (Courteney Cox, toujours égale à elle même) est toujours présente et doit faire face au deuil de Dewey. Elle apporte certaines réponses à l’intrigue. Pour le reste du casting, nous n’en dirons pas plus, mais les personnages, peu développés, ne sont quasiment là que pour assurer une fonction (assez basique) au sein de l’intrigue : la colocataire, le timide, le flic, la petite amie ou le petit ami caché. Les acteurs et actrices s’en sortent plutôt bien, mais il n’y a pas grand chose de plus à dire à leur propos…
L’opus le plus violent
En ce qui concerne la réalisation, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett s’amusent un peu plus que sur le précédent opus. Ils ont une plus grande diversité pour tourner les meurtres et ils utilisent bien la ville de New-York. C’est le cas dès la scène d’ouverture. Ils évitent les jump scare pour utiliser la tension de la scène, ce qui est toujours mieux. Mais surtout, les meurtres sont ici plus violents. Attention, nous ne parlons pas de gore ici. Evidemment, il y a du sang, des viscères, etc. comme dans tous les opus, mais nous parlons de violence dans les meurtres avec un nombre de coups de couteau (ou autres ustensiles) assez important. Leur mise en scène, de façon générale, est assez convaincante, que ce soit pour les scènes de discussions ou de meurtres. Brian Tyler est de retour à la musique et il fait toujours un bon travail. Il reste dans la veine de ce qu’il a fait sur l’opus précédent. Enfin, le film est rythmé comme il faut. Pas de temps mort.
Les fans de la saga apprécieront sûrement Scream VI. S’il ne renouvelle pas le genre, il apporte toujours un discours méta bienvenu, y compris sur Hollywood. Nous avons là l’épisode le plus violent de la saga, toujours bien réalisé et avec un humour qui fait mouche. On sent clairement que c’est le second film d’une trilogie. Nous attendons donc le dernier volet qui signera, on l’espère, le retour de Neve Campbell et clôturera la saga de manière convaincante. Quoiqu’il en soit, cet opus divisera surement autant les spectateurs que la critique.
Après un 4ème opus qui apportait une fraîcheur bienvenue par rapport au développement des réseaux sociaux et à la jeune génération tout en constituant ce qui nous semblait être une très bonne conclusion aux aventures de Sydney Prescott, la saga Scream s’est lancée dans une trilogie rebootée où se mêlent personnages de millenials et vétérans, à la présence plus secondaire mais néanmoins importante. Le 5ème opus, sorti de manière déstabilisante sous le titre de Scream comme l’originel de 1996, échouait cependant à susciter l’intérêt et encore moins la peur, nous arrachant plutôt des bâillements les trois-quarts du temps par la paresse et la prévisibilité de l’ensemble, associés à des personnages peu charismatiques et des dialogues manquant de finesse. Nous espérions donc que le 6ème opus relèverait le niveau et c’est en partie le cas. Le parti pris de bouleverser la logique des crimes et leur mode opératoire était une idée assez audacieuse et la séquence d’ouverture dans une ruelle new-yorkaise est l’une des plus marquantes de la saga.
D’autres éléments se révèlent assez intéressants, comme le musée avec les artefacts des précédents tueurs lors du dénouement et le métrage se suit sans déplaisir. Les jeunes personnages y apparaissent un chouïa mieux écrits et développés, même si tout est relatif. Malheureusement, pour vraiment convaincre, encore aurait-il fallu que le scénario semble aller quelque part et débouche sur quelque chose de pertinent. Or, le dénouement, très plat, est non seulement grossier, mais absolument tiré par les cheveux en raison de la très grosse incohérence narrative qu’il soulève. Les Scream ne sont certes pas particulièrement réalistes, mais la plupart des meurtres présentés étaient jusque-là un minimum crédibles. Ici, il nous faut une énorme suspension de jugement pour croire à l’exécution de ce plan machiavélique. Espérons que Scream 7, qui devrait cette fois-ci clôturer pour de bon la saga, saura proposer un concept fort, et, surtout, une conclusion digne et cohérente à une licence qui n’avait guère besoin d’être ressuscitée.