Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 5
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Nintendo Switch
- Xbox Series X/S
- Titre : Le Seigneur des Anneaux : Gollum
- Développeur : Daedalic Entertainment
- Editeur : Daedalic Entertainment et Nacon
- Date de sortie : 25 mai 2023
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- Note : 5/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Once Upon a time…
Il était une fois, dans un monde empli de magie, de fées, de sorciers et de démons, un être étrange et complètement à part qui, bien que né Sméagol au sein du peuple des gentils Hobbits, se fera connaître de tous sous un autre nom : Gollum.
C’est son histoire, du moins la période moins connue de 70 ans séparant la perte de l’anneau unique, « son précieux », au profit de Bilbon jusqu’à sa rencontre avec les deux hobbits célèbres du Seigneur des Anneaux que le studio Daedalic Entertainment ambitionne de nous raconter avec Le Seigneur des anneaux : Gollum.
Une initiative intéressante, qui aurait parfaitement pu aboutir à un jeu atypique car, bien qu’appartenant à l’univers de la Terre du Milieu, son histoire non canonique ouvrait de nombreuses possibilités de gameplay et de scénario inédit. Malheureusement, de nombreux défauts techniques comme narratifs vont doucher froidement nos attentes…
The Lords of the Bugs
Alternant phases d’infiltration et d’action façon Parkour, le gameplay du jeu met beaucoup en avant la faiblesse du protagoniste, qui ne peut pratiquement que fuir ou se cacher pour se sortir des situations dangereuses. Gollum n’est pas un personnage offensif et ne peut tout au plus que lancer des pierres à distance sur les ennemis ou les étrangler par derrière. Ces deux cas n’étant pas les plus courants, il est plus simple de dire qu’en cas de confrontation directe, c’est la mort assurée et le retour à la sauvegarde précédente. Cette faiblesse peu courante pour un personnage principal se fait ressentir tout au long du jeu, voire s’accentue au fur et à mesure que les heures défilent, transformant peu à peu l’aventure en une expérience dans laquelle la discrétion est la meilleure (la seule ?) option.
Si l’idée avait pu générer une réelle tension dans la progression, on s’abstiendrait d’en rajouter, mais c’est malheureusement sans compter l’effroyable répétitivité du gameplay, qui ne change pratiquement pas durant la dizaine d’heures de jeu, y compris lorsqu’on passe des geôles de Barad-dûr, la citadelle de Sauron, à l’environnement sylvestre de la forêt des elfes.
Ajoutons à cela une rigidité gênante dans l’animation des personnages et ce malgré un Gollum plutôt agile qui grimpe, rampe, court, saute avec une réelle aisance. Les bugs de collision face à des obstacles invisibles sont quant à eux indignes d’un jeu PS5.
Mon précieux en toc
Pour ce qui est de la direction artistique, on ressent clairement un manque de budget qui aboutit malheureusement à des décors et des personnages un peu « laids » malgré un effort fourni sur les détails et une mise en scène plutôt réussie. Ce ne serait d’ailleurs pas tellement grave si le scénario était à la hauteur, cependant l’impression de tourner en rond domine souvent par le biais de quêtes sans intérêt (récupérer des collectibles superflus, ouvrir des portes sans en connaître les raisons….) ou dans la trame principale, plutôt prévisible et décousue, au point qu’il n’est pas rare que les nombreux dialogues finissent par ne plus accaparer notre attention.
Le paradoxe est qu’en cherchant davantage à se rapprocher de son origine papier plutôt que de son adaptation filmique, le jeu risque de perdre pas mal de puristes en cours de route, que ce soit avec des designs de personnages (dont Gollum) ou des traductions (Bilbo Sacquet se nomme ici Bessac) différents des visuels de la saga cinéma de Peter Jackson.
Tous ces éléments réunis donnent une impression de gâchis à une histoire qui ne parvient jamais à nous captiver suffisamment pour s’inscrire pleinement dans l’univers de Tolkien, à une exception près….
Et Sméagol créa Gollum
Car tout n’est pas à jeter dans Le Seigneur des Anneaux : Gollum, et ceci grâce à son protagoniste qui constitue le seul point de gameplay intéressant en raison de la nature schizophrénique du personnage. Car, en effet, Gollum n’est pas seul dans sa tête et partage ses pensées (ainsi que sa conscience morale) avec Sméagol, son identité d’origine. Entre le doux et innocent Hobbit et sa part d’ombre, la lutte fait sans cesse rage pour prendre les décisions importantes, et c’est du résultat de ces choix que vous, joueur, allez faire progresser votre personnage et l’intrigue par le biais d’un système de dilemme (Smeagol doit convaincre Gollum de se rallier à son opinion).
Et ne commencez pas à penser qu’il va vous suffire de rester gentil tout du long en donnant le plus souvent possible raison à Sméagol ! Parfois, l’intervention de Gollum est nécessaire, voire indispensable pour vous en sortir et, tôt ou tard, vous finirez par questionner vos propres choix moraux, surtout qu’à posteriori les conséquences de ces derniers se feront sentir dans vos interactions avec les personnages rencontrés. Une idée bienvenue donc, qui rehausse l’intérêt d’un jeu qui peut également se vanter de posséder une très belle bande originale, dont les titres évoquent autant l’aventure que l’angoisse.
Au final, malgré certaines qualités évidentes, Le Seigneur des Anneaux: Gollum ressemble davantage à un échec qu’à une réussite en raison d’une réalisation datée et de mécaniques répétitives. Cependant, si vous êtes un amateur de l’univers de Tolkien, ce n’est peut être pas le voyage en Terre du Milieu qui vous convaincra, mais bien celui dans l’esprit de Smeagol malgré le risque d’y croiser le fourbe Gollum. Un ratage oui, mais de ceux qu’on regrette tant la matière pour un grand jeu était là.