Caractéristiques
- Titre : La Guerre des Dieux - New Gods: Yang Jian
- Titre original : Xin shen bang: Yang Jian
- Réalisateur(s) : Ji Zhao
- Scénariste(s) : Muchuan
- Avec : (voix, version originale) Kai Wang (voix, version française) Maxime Van Santfoort
- Distributeur : KMBO
- Genre : Animation
- Pays : Chine
- Durée : 2h07
- Date de sortie : 23 août 2023
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Un univers coloré
Autrefois considéré comme un puissant Dieu, Yang Jian a été réduit à la simple fonction de chasseur de prime suite à un événement tragique qui lui a fait perdre l’usage de son troisième œil, source de son pouvoir. Sa vie prend un nouveau tournant lorsqu’une femme énigmatique lui propose de reprendre du service en essayant de retrouver un voleur qui lui aurait dérobé un objet précieux. Cette enquête va l’obliger à faire face à son passé et à combattre ses anciens démons. De l’issue de cette lutte va se décider l’équilibre des forces entre le monde des dieux et le monde des humains…
Deuxième volet d’une saga initié par New Gods Nezha Reborn, et d’une certaine façon prolongement thématique d’une autre saga constitué à l’heure actuelle des deux volets White Snake et Green Snake, ce nouveau conte d’animation nous plonge dans un univers riche qui nous permet d’explorer la mythologie chinoise avec grand plaisir.
La Guerre des Dieux – New Gods: Yang Jian est magnifiquement réalisé et surtout manifestement calibré pour plaire au-delà du marché chinois en raison d’allusions assez claires à la saga Cowboy Bebop (il suffit de voir l’équipe du héros pour s’en persuader) avec des éléments anachroniques de S.F. ou la présence d’un harmonica, objet de prédilection du héros, qui nous rappelle clairement un western célèbre.
Des défauts narratifs
Tout cela augure du meilleur mais, malheureusement, passé une première partie d’exposition qui promet beaucoup, la seconde partie devient beaucoup plus erratique et désarticulée. Bien que les décors et effets visuels soient toujours bluffants, on passe de l’un à l’autre de manière assez brutale et les ellipses narratives donnent une impression d’inachevé, et cela malgré un humour bon enfant qui peine cependant à convaincre, car il se marie mal avec une intrigue globalement dramatique.
En délaissant ainsi le fond, le beau spectacle auquel nous assistons commence vite à tourner à vide par manque d’émotion et d’empathie vis-à-vis des personnages. Certains d’entre eux disparaissent de l’intrigue sans que cela ne nous fasse ni chaud ni froid, et les atermoiements du héros ou les motivations des antagonistes, beaucoup trop discrets, ne parviennent pas à susciter un réel intérêt.
Un nouveau concurrent pour l’Occident
Il est cependant bon de noter que, si nous devions comparer New Gods: Yang Jian aux productions occidentales actuelles, Disney et Pixar en tête, on serait libre d’observer qu’en termes d’inventivité visuelle, il va falloir désormais compter à l’avenir avec le cinéma chinois – il suffit pour cela de ne citer que le passage où le décor se replie comme du papier pour s’en convaincre.
Qui plus est, les artistes de l’Empire du Milieu ont le bon goût de ne pas oublier qu’un film d’animation se doit avant tout de raconter une histoire pour nous distraire en évitant de trop la politiser, ce qui parasite clairement les productions occidentales actuelles.
Comme nous l’avons dit, c’est plutôt au niveau d’un scénario confus que le film pêche, peut-être en raison d’un manque d’expérience pour le moment et au fait que, malgré les références citées plus haut, l’univers demeure trop crypté pour les néophytes de la mythologie chinoise qui risque fort de ne pas tout saisir.
Cependant une chose est sûre, si le cinéma chinois continue de progresser en retenant ses erreurs et en imposant son style propre (pour se démarquer du style japonais avec des studios comme Ghibli) ce genre d’aventure dépaysante finira par constituer un sérieux rival pour les films d’animations américains.