Caractéristiques
- Titre : Taylor Swift: The Eras Tour
- Réalisateur(s) : Sam Wrench
- Avec : Taylor Swift
- Distributeur : Pathé Live
- Genre : Concert
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 2h48
- Date de sortie : 13 octobre 2023
- Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
- Note du critique : 9/10 par 1 critique
Un concert événement à découvrir sur grand écran
Après avoir totalisé plus de 100 millions de dollars en prévente de billets aux Etats-Unis dans les cinémas AMC, la retransmission du concert de la tournée événement (toujours en cours) de Taylor Swift, The Eras Tour, est diffusée du jeudi au dimanche dans les cinémas Pathé depuis le 13 octobre et jusqu’au 5 novembre prochain au prix unique de 19,90 euros.
Cette captation réalisée sur les trois premiers concerts du SoFi Stadium d’Inglewood (Los Angeles) en août 2023, par Nicolas Wrench, au budget estimé entre 10 et 20 millions de dollars, s’étale sur une durée de 2h48 (pour un concert qui affichait une durée de 3h30 pour 44 chansons) et propose de vivre cet événement exceptionnel au plus près, avec des prises de vue cinématographiques pensées pour retranscrire la dimension spectaculaire du spectacle et son ambiance électrique. Avant d’aller plus loin, précisions que The Eras Tour célèbre les 17 ans de carrière et 10 albums de l’artiste et que, à cette occasion, elle a conçu un spectacle divisé en 10 parties (9 consacrées aux albums allant de Fearless en 2009 à Midnights en 2022 et 1 à deux titres acoustiques). Chaque album a droit à ses propres tenues et à une scénographie distincte. Et l’artiste est évidemment accompagnée, sur scène, de nombreux choristes et danseurs.
Avant même d’être arrivés dans la salle, l’ambiance est là : des hordes de jeunes femmes (principalement) entre 13 et 30 ans à vue d’œil font joyeusement la queue aux caisses pour acheter un grand seau de popcorn en métal et un gobelet tumbler en plastique à l’image de la tournée. Pour ceux qui n’ont pas pu réussir (ou pas eu les moyens) d’acheter des places pour les concerts de Paris et Lyon (6 dates) qui auront lieu en mai et juin 2024, c’est l’occasion de ramener un petit souvenir.
Une ambiance de fête dans la salle
Dès le film commencé, l’ambiance concert est là : ça crie, applaudit et une grosse partie des Swifties chantent en cœur, en entier, en rythme et sans se tromper, les paroles de « Cruel Summer » (pourtant assez compliquées), qui ouvre le show. A partir de là, ça n’arrêtera pas : les jeunes filles à côté de nous s’extasient « elle est trop belle ! » et le public chante en chœur la plupart des chansons suivantes, à l’exception des plus intimistes, où la salle est un peu plus silencieuse et recueillie. Au bout d’une vingtaine de minutes, les premiers rangs se lèvent, entraînant le reste de la salle, pour danser sur les tubes les plus rythmés de la star, comme pour un vrai spectacle.
Et ça n’arrêtera pas jusqu’à la fin, ce qui donne une ambiance véritablement joyeuse et bon enfant même si, du coup, on a parfois un peu de mal à entendre la voix de Taylor Swift au milieu de toute cette joyeuse cacophonie qui se termine par une grande ronde de spectateurs devant l’écran (comme dans le morceau et le clip de « Willow ») au moment du générique de fin.
Une captation à la mise en scène spectaculaire
En ce qui concerne le concert en lui-même : les vues de la scène en verre en forme de croix, des décors et des danseurs sont impressionnantes. Les plans de la chanteuse de dos faisant face à des dizaines de milliers de spectateurs (70 000), plus particulièrement, donnent un effet assez vertigineux. Et, évidemment, la caméra reste au plus près de Taylor Swift, qui est véritablement sublimée à chaque plan, que ce soit son apparence générale (coiffure, maquillage que l’on peut admirer dans ses détails), ses tenues de scène incroyables, ou encore ses mimiques et sa gestuelle lorsqu’elle danse, chante ou salue un public conquis.
On se rend vraiment compte de l’incroyable performeuse qu’elle est, car tenir un stade entier pendant plus de 3h avec autant d’aisance n’est pas donné à tout le monde. Au-delà des chorégraphies parfaitement exécutées, la chanteuse donne de la voix et, si les choristes et les musiciens viennent donner de l’ampleur aux refrains des tubes les plus rythmés comme cela est de rigueur pour ce genre de show, le mixage et les arrangements sont de qualité, mieux équilibrés que pour sa tournée de 1989 qui recourait parfois à la facilité, et permettent de vraiment apprécier ses performances vocales, sans faute, d’un bout à l’autre.
L’artiste ne fait pas de playback, se donne à fond et livre des interprétations puissantes, notamment pour les titres les plus intimistes (« Marjorie », notamment, en hommage à sa grand-mère), qu’elle interprète pour certains en solo à la guitare (« Our Song ») ou au piano (« Champagne Problems », « You’re on Your Own Kid »). L’enchaînement « August/Illicit Affairs/My Tears Ricochet » lors du segment consacré à l’album Folklore, est particulièrement fort émotionnellement et vocalement, et le passage travaillé d’un morceau à l’autre un sans faute.
De manière générale, la scénographie de chaque segment est très travaillée et souvent impressionnante, qu’il s’agisse du tout début avec les danseurs tenant des morceaux de tissus pastel ressemblant à des parachutes ou des chrysalides, le plongeon sous la scène en verre comme s’il s’agissait d’un lac gelé sous lequel l’artiste nage jusqu’à rejoindre l’océan et à ressortir par une échelle menant au nuage de « Lavender Haze » pour la dernière partie du show, la mise en scène embrumée très fantasy de « Willow » ou encore la maison de Folklore.
Chaque détail a été pensé mais – et c’est le plus important et le plus plaisant – The Eras Tour ne fait jamais figé : Taylor Swift fait véritablement vivre les chansons et apparaît on ne peut plus présente sur scène, et naturelle dans ses interactions avec le public, même si on sent bien sûr le métier et le savoir-faire de l’artiste qui sait comment s’adresser à la foule et la faire réagir.
Une setlist rétrospective très bien pensée
Même si certaines chansons des différentes représentations ont été écartées du film (snif « No Body, No Crime » et « Cardigan » !), les choix de chansons sont assez représentatifs pour chaque période et alternent entre tubes enfiévrés et morceaux intimistes, de sorte à ce que même un spectateur accompagnant un fan sans vraiment connaître l’artiste aura au final une image assez représentative de l’ensemble de sa discographie, dans toute sa variété. Les fans qui apprécient plus particulièrement la partie plus récente de sa carrière seront d’ailleurs ravis que Folklore et Midnights soient très bien représentés avec respectivement 7 et 8 titres interprétés (et 4 pour Evermore).
Au final, Taylor Swift : The Eras Tour est une expérience musicale et cinématographique qui vaut le détour. Même s’il est plus que probable que le concert sorte en Blu-ray d’ici quelques mois (au vu de la qualité de l’ensemble et du succès phénoménal de cette tournée, le contraire serait étonnant), découvrir la captation sur grand écran est pleinement justifié par la dimension immersive de l’ensemble, qu’il s’agisse de la mise en scène… ou de l’ambiance en salle.