Caractéristiques
-
Test effectué sur :
- PlayStation 5
- Titre : Goldorak, le festin des loups
- Développeur : Endroad
- Editeur : Microids
- Date de sortie : 14 novembre 2023
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 5/10 par 1 critique
Goldorak, Go!
Oyez, oyez, fidèles adeptes du Club Dorothée de notre enfance ! Pour tous ceux qui ont été élevés à coups de Fulguro-poing, Astero-haches, Megavolt et autres Cornofulgures, vous savez de quoi je parle. Ces expressions bien connues sont des classiques de la pop culture et peuvent se résumer en un seul mot iconique : Goldorak (connu comme UFO: Robo Grendizer en dehors des frontières de notre beau pays), le célèbre robot géant venu sur Terre pour nous protéger des envahisseurs de la planète Vega (déjà bourreaux de la planète Euphor, berceau du protagoniste, le prince Actarus) et qui se déplace à bord de son robot, que ce soit à pied ou dans son aéronef géant « le Spazer » (qui contient Goldorak quand il veut prendre son envol).
Créé par le célèbre mangaka Go Nagai , le jeu Goldorak – Le festin des loups est inspiré de la série animée en 74 épisodes qui a été diffusée à partir de 1978 en France dans l’émission Récré A2 présentée par l’incomparable Dorothée. La popularité de l’oeuvre a alors été telle qu’elle fut une porte d’entrée de la culture japonaise en occident au même titre que d’autres ténors du genre, comme Dragonball.
Notre héros était entouré d’alliés presque aussi iconiques que lui : les habitants du Centre (le complexe scientifique dissimulant Goldorak) ou ceux du ranch du bouleau Blanc juste à côté, comme le professeur Procyon (son père adoptif), Alcor son fidèle ami, l’irascible Riguel, la douce Vénusia, le jeune Mizar ou même le gaffeux Banta. Et comme le disait si bien le grand Alfred Hitchcock, un héros n’est rien sans un bon antagoniste (une notion souvent oubliée depuis au cinéma) et, de ce côté-là, nous étions gâtés avec le perfide Hydargos, le calculateur Horos, et l’ambivalent Minos pour ne citer qu’eux.
La richesse de l’univers de Goldorak ne peut en aucun cas être démenti.
Un festin plutôt diététique
Pour la première fois adapté en jeu vidéo, le résultat était aussi attendu que craint tant la tâche de Microids (pourtant rompu à l’exercice des adaptations) et du studio nantais Endroad était immense.
Le titre est développé comme un jeu action/aventure évoluant dans un monde semi-ouvert réparti en plusieurs régions (montagnes, Tokyo, plage, plate-forme pétrolière,…) et passant sur différentes phases de jeu comme le Beat’em up (combats libres) ou le Shoot’em up (phases de tir), sans parler des combats contre les boss qui possèdent leurs propres règles. Les zones de jeu sont assez vastes et les objectifs nombreux, bref tout semble aller pour le mieux.
Sauf qu’en fait non, rien ne fonctionne vraiment dans ce Goldorak – Le festin des loups car, bien qu’il n’ait jamais été présenté comme un jeu AAA (prix 20 euros pour une durée de vie entre 6 et 7 heures de jeu), il accuse tout de même un niveau technique qui évoque plus une PS3 (voire parfois PS2) qu’un produit nouvelle génération. Il suffit pour s’en convaincre de constater l’échec du rapport de taille entre Goldorak et son environnement, sans parler de ses interactions avec celui-ci. Il aurait fallu que le Level-design soit plus abouti pour favoriser l’immersion.
La prise en main est plutôt fluide, mais le gameplay, bien que dynamique grâce à un système d’upgrade classique mais efficace, finit par lasser en raison d’un manque flagrant de variété dans le style des ennemis rencontrés et des diverses missions, se résumant souvent au même scénario (vaincre des ennemis, récupérer des composants ou protéger un convoi). Quelques passages dits d’exploration (dont on retiendra surtout la qualité des doublages) et surtout les phases de shoot façon R-Type parviennent un peu à nous extirper de notre routine, mais s’avèrent elles-mêmes trop mou du genou pour que ça dure.
Restent les combats de boss annoncés par des cinématiques réussies et des looks qui rendront nostalgiques certains, bien aidés en cela par la très bonne musique d’accompagnement signée par le compositeur de The Witcher 3, Marcin Przybylowicz.
Hommage réussi ou jeu raté ?
Bien que le jeu Goldorak – Le festin des loups s’avère une déception d’un point de vue technique, il n’es reste pas moins, lorsqu’on s’en tient strictement à l’univers du personnages (fonctionnement de Goldorak, doublages, décors et cinématiques colorés façon anime,…), qu’un véritable effort a été effectué sur la fidélité à l’univers de notre enfance. Que ce soit les séquences iconiques comme lorsque l’acteur plonge dans le vide en changeant de costume tout en criant « métamorphose ! » ou qu’il quitte son aéronef pour le mécha en disant « Transfert », l’ambiance est là.
Néanmoins, le studio Endroad ne semble pas avoir réussi à se faire allouer par Microids les moyens de ses ambitions et, par conséquent, réussit son hommage tout en échouant sur le jeu en lui-même. Soyons cependant honnêtes en précisant que les fans hardcore pourront certainement faire fi de ces défauts afin de profiter pleinement de l’aventure. Les autres auront raison de ne pas s’y attarder.