[Test – PlayStation 5] Marvel’s Spider-Man 2 : Un jeu sympathique mais trop sûr de ses acquis

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 5
  • Titre : Marvel's Spider-Man 2
  • Développeur : Insomniac Games
  • Scénariste(s) : Brittney Morris & Jamie Meyer
  • Editeur : Sony Interactive Entertainment
  • Date de sortie : 20 octobre 2023
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Deux araignées valent mieux qu’une

5 ans après le précédent Marvel’s Spider-Man (et trois ans après Spider-Man: Miles Morales), le studio Insomniac Games nous gratifie de ce second volet des aventures du Tisseur.

Une suite directe qui s’inscrit dans le même univers narratif que les deux précédents et qui nous permet donc de jouer non pas un, mais deux personnages, Peter Parker et Miles Morales.

Se situant chronologiquement neuf ans après les aventures de ce dernier, l’intrigue voit apparaître une nouvelle menace redoutable en la personne de Kraven le Chasseur, qui semble bien décidé à ajouter les araignées à son tableau de chasse. Sans compter qu’une seconde menace symbiotique (et très attendue des fans) attend elle aussi dans l’ombre l’occasion de se révéler, justifiant au passage la présence de nos protagonistes, qui ne seront pas trop de deux pour calmer tout ce beau monde.

Bénéficiant de nouvelles fonctionnalités comme la parade, d’un « open world » plus étendu et d’une narration qui tente clairement de proposer une véritable histoire, on pourrait presque accorder à Marvel’s Spider-Man 2 le bon Dieu sans confession, sauf que le jeu, malgré ses qualités, n’est pas également avare en défauts.

jeu vidéo marvel's spider-man 2 vol au-dessus des immeubles

L’araignée tisse sa toile

Passé une introduction avec « l’Homme Sable » absolument bluffante (rappelant d’ailleurs furieusement la mise en scène des God of War), on s’aperçoit assez vite que les animations faciales sont en revanche souvent bâclées. Ce paradoxe va se retrouver tout au long du jeu, entre fulgurances et maladresses, émotion et lassitude.

La ville de New York est désormais deux fois plus grande et s’avère remplie de quêtes annexes et de secrets à découvrir. Le jeu s’est clairement étoffé, que ce soit par la recherche des cristaux de « l’Homme Sable », les caches du « Rôdeur », les infiltrations dans les bases des adeptes de Kraven ou bien encore le retour des fameuses missions de l’appli ASDQ, tout cela sans compter les quêtes individuelles de nos compères (avec un avantage certain pour celle de Peter Parker et son « mystère de la Flamme ») en marge de la quête principale.

Néanmoins, impossible de ne pas ressentir une certaine lassitude face à une redondance des situations encore trop prononcée et, surtout, un monde ouvert clairement sous-exploité qui n’a aucune vocation à être exploré, mais juste à faire avancer la narration via les quêtes avant de devenir une coquille vide.

Qui plus est, impossible d’en faire abstraction car les missions secondaires font partie intégrante de votre progression (comme dans Spider-Man: Miles Morales), que ce soit bien sûr pour les XP, mais aussi pour récolter des collectibles précieux (pièces high-tech, jetons de ville, spider-bots) ou améliorer ses performances via un arbre de compétences commun aux deux tisseurs permettant d’améliorer ses coups de base et ses tenues (avec, à la clé, des upgrades sur la santé, la résistance aux dégâts, la vitesse…).

Beaucoup d’éléments à prendre en compte donc. Certains apprécieront, d’autres se lasseront vite, mais tous apprécieront une petite balade au-dessus des gratte-ciels de la Grosse Pomme, surtout depuis l’apparition des Web Wings (un petit gadget sympathique et utile quand vous n’avez pas d’immeuble où vous accrocher) et d’une fluidité revue à la hausse depuis le précédent opus.

spider-man et dark spider-man dans le jeu vidéo marvel's spider-man 2

Deux araignées au plafond

Pour ce qui est des combats, Marvel’s Spider-Man 2 semble vouloir éviter le risque en nous gratifiant de la même prise en main que celle du précédent opus, avec cependant quelques gestes inédits, comme la parade que nous avons déjà mentionnée, de nouveaux combos aériens ou la possibilité de projeter un ennemi de droite à gauche après l’avoir accroché avec sa toile.

Ces ajouts bienvenus sont malheureusement souvent parasités par des angles de caméra hasardeux souvent très gênants au combat. La possibilité de faire appel à quatre pouvoirs et à quatre gadgets à tout moment permet heureusement d’alléger ce problème. Cependant, à mi-récit tout ce dont nous venons de parler prend soudainement une autre tournure avec l’arrivée du symbiote.

Non seulement le « Dark Spider-Man » de Peter Parker change notre manière de jouer pour un style beaucoup plus brutal qui tranche avec celui de son homologue mais, en plus, le scénario passe la seconde et multiplie les scènes d’action et les combats de boss.

Cependant, cette surenchère soudaine révèle l’un des défauts majeurs du jeu, en nous faisant d’abord regretter que ce mélange action pour l’un, infiltration pour l’autre, n’ai pas été effectif plus tôt, ce qui aurait permis de donner une véritable complémentarité aux deux protagonistes, au moins au niveau du gameplay (la manière de switcher entre les deux ne se fait d’ailleurs pas avec la souplesse d’un GTA5).

Alors que là, on a souvent l’impression de vivre deux aventures séparées qui, en plus, ne procurent pas le même intérêt, avec un Miles Morales à la traîne affublé d’une intrigue nettement moins intéressante que celle de son comparse, et qui ne semble destiné qu’à promouvoir la diversité raciale (Morales semble souvent plus préoccupé uniquement par le quartier d’Harlem que par le reste de la ville).

Cette différence de consistance psychologique n’aide pas à s’attacher à ce personnage et souligne davantage une intrigue aux ficelles souvent cousues de fil blanc (en partie à cause de l’habituel cahier des charges), malgré de bonnes surprises et quelques retournements de situation inattendus.

Marvel’s Spider-Man 2 possède au final tous les atours d’un Blockbuster classique mais efficace du dimanche soir. Durant la trentaine d’heures qui sera nécessaire pour finir le jeu à 100%, certains prendront un pied d’enfer à se balader au-dessus des buildings, looter ou se battre contre le bestiaire varié de l’homme araignée. D’autres, en revanche, seront moins convaincus et s’agaceront d’une narration en dents de scie, de combats pas toujours fluides, d’une réalisation inégale (surtout avec les expressions faciales des PNJ) et de partis pris idéologiques dispensables.

Ce second opus demeure un bon jeu, qui se repose juste trop sur les acquis de son aîné sans suffisamment combler ses lacunes, contrairement aux Batman Arkham qui avaient su sans cesse étendre significativement leur univers entre chaque opus pour renouveler l’intérêt.

Article écrit par

Depuis toujours, je perçois le cinéma, certes comme un art et un divertissement, mais aussi et surtout comme une porte vers l'imaginaire et la création. On pourrait dire en ce sens que je partage la vision qu'en avait Georges Méliès. Avec le temps, de nombreux genres ont émergé, souvent représentatifs de leurs époques respectives et les bons films comme les mauvais deviennent ainsi les témoins de nos rêves, nos craintes ou nos désirs. J'ai fait des études de lettres et occupé divers emplois qui jamais ne m'ont éloigné de ma passion. Actuellement, sous le pseudonyme de Mark Wayne (en hommage à l'acteur John Wayne et au personnage de fiction Bruce Wayne alias Batman), je rédige des critiques pour le site "Culturellement Vôtre". Très exigeant dans ma notation des films, en particulier concernant le scénario car c'est la base sur lequel aucun bon film ne peut émerger s'il est bancal ou pour le moins en contradiction avec son sujet. Je conserve une certaine nostalgie d'une époque qui me semble (pour l'instant) révolue où le cinéma ne se faisait pas à base de remakes, intrigues photocopiées et bien-pensance. Néanmoins, rien n'entame mon amour du cinéma, et chaque film que je regarde me le rappelle, car bons ou mauvais, ils restent le reflet de notre époque.

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