article coup de coeur

[Test] Spider-Man : Marvel enfin à l’honneur

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
  • Développeur : Insomniac Games
  • Editeur : Sony Interactive Entertainment
  • Date de sortie : 7 septembre 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Encore une exclusivité immanquable pour la PlayStation 4

image test spider-man
Si ça ne vous donne pas envie…

Si Marvel a le vent en poupe au cinéma, tout en connaissant quelques petits signes de fatigue côté comics malgré sa domination (dans un marché en recul, c’est à signaler), on ne peut pas écrire que le succès accompagne la Maison des idées dans les adaptations vidéoludiques. Rappelons-nous, avec politesse mais non sans un gros fou rire étouffé, des échecs cuisants que furent des tentatives comme The Punisher, Les Quatre Fantastiques et le Surfeur d’Argent, ou encore Deadpool. Pas de très mauvais softs, on a croisé bien pire, mais jamais à la hauteur du costume qu’ils se devaient de nous faire enfiler. Spider-Man est un cas un peu à part. Sans que la licence n’ait réellement livré un hit indiscutable jusqu’ici, on pouvait tout de même se contenter de Spider-Man 2 : Le Film, voire de l’honnête Spider-Man Dimensions. De quoi faire un minimum plaisir aux fans, mais voilà que la situation de l’homme-araignée, sur console PlayStation 4, change du tout au tout.

Pris en mains par Insomniac Games, les génies derrière Ratchet And Clank, Spider-Man se pose comme l’une des exclusivités PlayStation 4 (insistons ici : vous ne pourrez pas y jouer autre part que sur cette console !) les plus folles, dans l’esprit. Car là, on parle ni plus, ni moins, de l’un des personnages les plus populaires du très vaste univers comics, avec Batman. Un partenariat surprenant, impressionnant sur le papier, certainement issu des relations entre Sony et Marvel, après les tractations pour que le super-héros rejoigne le fameux MCU. L’envie de découvrir le titre était forte, tant le studio de développement n’a pas tout à fait prouvé sa maitrise de l’open world avec l’imparfait Sunset Overdrive. Autant vous dire qu’on était attentif à ce qu’allait donner le résultat, et nous vous le dévoilons de suite : c’est une belle réussite.

Le scénario se veut original et efficace

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Pas un bandit n’est à l’abri !

Spider-Man déploie un scénario que l’on peut qualifier de fantasme pour les fans. Que ceux qui avaient peur de la redite avec le récent film sorti au cinéma se rassurent : il est inédit. Sans trop vous le dévoiler, et c’est difficile tant le récit multiplie les rebondissements et personnages-surprises, sachez que l’on retrouve Peter Parker, déjà bien installé dans son rôle de justicier. Vooilà qui, déjà, nous réchauffe le cœur : il n’est pas question de revivre, pour la énième fois, la naissance du héros. L’oncle Ben est mort, Gwen Stacy aussi, et la relation amoureuse avec Mary Jane bat de l’aile assez sérieusement. Le jeune homme à l’identité caché a, aussi, quitté les bureaux du Daily Bugle, et travaille aux côtés d’Otto Octopus, dans un labo de recherche, qui ne survit que grâce aux deniers de l’État. Ceux-ci étant distribué par le maire, lequel n’est autre que Norman Osborn, on pouvait craindre que la situation allait vite prendre une tournure mouvementée, et c’est bel et bien le cas le cas.

Spider-Man ne se contente pas d’un scénario se concentrant sur une seule problématique. Non, il multiplie les conflits, mais aussi les ennemis. On va devoir se retenir de vous en dire plus, car chaque avancée, dans le cheminement, peut avoir valeur de spoiler. Sachez simplement que les connaisseurs se sentiront enfin respectés, grâce à une écriture des protagonistes fidèles à celle des comics. Quant aux nouveaux venus, qui découvriraient l’homme araignée à l’occasion, ils ne doivent pas ressentir la crainte d’un trop-plein d’antagonistes. Certes, c’est un vrai défilé, mais il est totalement justifié, comme chorégraphié. Hors de question d’entasser les clins d’œil, même si les easter eggs sont très nombreux (et savoureux) : on sent une justification pour chacune des apparitions. Prenons l’exemple de la Chatte Noire, qui se révèle l’objet d’une grande quête secondaire, à base de figurines de chatons à retrouver aux quatre coins de la ville. Elle provoque autant un peu de nouveauté dans le gameplay que d’intérêt scénaristique, puisque la mission est scénarisée et participe à l’atmosphère de l’ensemble.

Le gameplay procure de grosses sensations

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Des sensations grisantes.

Personnages bien écrits, situations à grand spectacle (la scène de l’hélicoptère !) : Spider-Man est une grande satisfaction côté narration. Mais pour réussir à marquer les esprits, il fallait que la sève du jeu, le gameplay, soit à la hauteur des attentes suscitées. On aura quelques retenues, plus bas, quand nous aborderons la technique. Par contre, force est de constater que la prise en main est exemplaire. Il suffit de lancer les premières toiles, de se balancer d’un gratte-ciel à l’autre avec une fluidité déconcertante, pour s’en persuader. New-York est un terrain de jeu idéal pour profiter de l’attirail du jeune homme virevoltant : on accélère, on vise des points précis pour prendre encore plus de vitesse, et les façades des immeubles sont autant de possibilités pour s’y accrocher, ou pour y courir. Insomniac Games a bien compris l’importance de donner au joueur la sensation qu’il déchire, manette en mains : on ressent souvent cette impression de fierté, d’accomplissement.

Cependant, ne pensez pas maitriser votre avatar à la perfection, sans passer par une petite phase d’apprentissage. C’est surtout vrai pour les combats, qui ne vous ménageront pas. C’est là l’une des plus belles surprises de ce Spider-Man : il propose un certain challenge. Pas insurmontable, mais tout de même présent. Alors, ne pensez pas être en capacité de rentrer dans le lard des bandits et autres démons masqués, du moins pas en mode de difficulté normal. Bien entendu, l’homme araignée se débrouille très bien avec ses poings, et ce dans un style très aérien. D’ailleurs, cela deviendra vite un réflexe que d’envoyer valser l’opposant, afin de l’enchainer avant que la gravité ne produise son effet. Les toiles pourront immobiliser un temps les voyous, même les plus costauds. Ces derniers sont, d’ailleurs, assez coriaces, attention à leur emprise. Les adversaires auront recours à différents stratagème : armes à feu, lance-roquette, bouclier à contourner, armes contondantes, et il ne tient qu’à vous de les désarmer. À vous, et à votre arbre de compétence, puisque votre avatar gagne des niveaux et, à chacun d’entre eux, des points à dilapider consciencieusement.

Une araignée au plafond

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Fallait pas défier Spider-Man !

La force brute n’est pas tout, Spider-Man va aussi vous demander de faire preuve de discrétion sur certains passages. Ces phases sont assez amusantes à maitriser, et évitent de se révéler trop exigeantes. On n’est pas dans Metal Gear Solid. Depuis un rebord, ou pendu au plafond, la tête en bas, l’avatar pourra observer la ronde des malfrats et, grâce au sens animal du super héros, détecter qui pourra être éliminé sans problème. Ou, au contraire, ceux qui alerteront les autres bandits. Pour isoler ceux-ci, il ne faut pas hésiter à envoyer un peu de toile sur un objet, dans l’environnement, afin de l’attirer dans un coin plus ou moins sombre, et de le rosser comme il se doit. Rien de bien original vous direz-vous, cependant le feeling est très propre à cette araignée si particulière. Les toiles sont évidemment au centre de cet effet, d’ailleurs signifions ici que le joueur pourra s’en construire de nouvelles. Une toile c’est bien, mais électrifiée c’est mieux !

Le monde ouvert est devenu un genre à part entière, et Spider-Man en est un nouveau représentant. On avait un peu peur, pour tout vous dire, que les ficelles soient trop grosses, que le jeu sente beaucoup trop le déjà-vu dans sa structure. Les équipes d’Insomniac Games se sont démenées afin de briser le rythme désormais très classique des open world, tout en n’évitant pas un ou deux pièges tendus. Oui, le soft est blindé d’activités secondaires. Et oui, le découpage des missions principales ne parvient pas à renouveler une expérience désormais surexploitée. Mais au-delà de ça, le studio de développement a tout fait pour que le joueur ne se sente pas lassé. Récupérer des sacs à dos, c’est certes un objectif redondant dans l’esprit, mais la récompense vaut le coup : on débloque des descriptions d’objets qui ont tous valeur de clin d’œil, surtout pour les passionnés. On devra aussi attraper des pigeons en plein vol, ou encore s’acquitter de missions écologiques pour le compte de Harry Osborn. Ce n’est pas tout le temps le cas, mais ces quelques travaux, au sein des différents quartiers, peuvent parfois surprendre. C’est encore plus vrai à l’occasion des missions annexes, qui brillent presque toutes par une écriture soignée. Elle sont si réussies qu’on se prend à regretter qu’il n’y en ait pas encore plus, tout au long du cheminement.

Vous aurez de quoi faire…

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Adios amigo.

Enfin, sachez que remplir un objectif, ou liquider une troupe d’ennemis, vous rapportera des points spéciaux. Par exemple, dans la Recherche. Ces récompenses ont toute leur importance dans la construction des gadgets, mais aussi de nouveaux costumes. Ces derniers, nombreux et aptes à faire frétiller de joie les fans, s’accompagnent de pouvoirs spéciaux, à déclencher en appuyant sur les deux sticks. Attention, ils ne sont pas à prendre à la légère, on vous conseille de bien tous les tester, dans le but de sélectionner celui qui sied le mieux à votre style. Cela pourra vous aider dans les combats, un peu moins contre les boss. On vous le signifiait plus haut : le soft est parfois agréablement difficile, et ces phases contre les super-vilains confirment ce constat. Ils demandent une bonne dose d’observation, de réflexes, et ne vous feront aucun cadeau. Des échecs, vous en vivrez dans Spider-Man, tout au long des vingt-cinq heures (trente, pour le 100%) nécessaires pour venir à bout du titre. Une durée de vie très satisfaisante.

Spider-Man se démène aussi dans le rendu visuel. Abordons le point le plus discutable : la caméra. Elle est idéale la plupart du temps, mais peut devenir un peu folle à la sortie des éliminations. Parfois, on ne fait plus face à l’action, et ça peut devenir un handicap lors des grosses bastons surpeuplées. Aussi, l’homme araignée est plus à l’aise dans des grands espaces, alors attention à ne pas vous laisser enfermer dans un coin. Mis à part cette anicroche, le soft est techniquement au poil. Pas de ralentissements, textures bien détaillées, très bonne distance d’affichage. Et ces jeux de lumière, notamment de nuit ou au coucher de soleil, sont autant de régalades pour les yeux. La direction artistique s’avère minutieusement soignée, les fins connaisseurs seront aux anges face au soin apporté à tous les costumes des super-vilains. Enfin, on ne peut décemment pas passer sous silence l’énorme travail effectué sur le doublage français. C’est assez rare que de se dire qu’on fait face à un rendu si bon qu’il surpasse celui des films, et c’est ici le cas. Donald Reignoux est parfait en Spidey très porté sur la vanne. Stefan Godin assure un show de haut niveau en incarnant l’ex-patron du Daily Bugle, désormais présentateur d’un show radio, avec une aisance fascinante : on prend plaisir à écouter ses nombreuses interventions. Quant à la bande originale, signée John Paesano (Mass Effect : Andromeda, mais aussi des films comme Le Labyrinthe) elle se produit dans des tonalités très à-propos. On apprécie sa façon de se déclencher quand l’avatar s’envole, ce qui créer une impression de grand spectacle très grisante

Note : 17/20

Cette fin d’année 2018 enchaine les hits, et en voici l’un des plus conseillés. Premier jeu d’une série que l’on espère vouée à se poursuivre (étant donné l’incroyable final, cela ne nous fait aucun doute, mais chut…), Spider-Man aura su à la fois nous rassurer, et nous convaincre. Grand spectacle vidéoludique, véritable blockbuster à vivre avec une manette, le soft enchaine les bonnes idées. Le gameplay se révèle bien carré, fignolé dans les moindre coins, même si les phases demandant de la discrétion manquent d’une feature totalement renversante. On vous laisse la surprise de la découverte sur plein de points : vous découvrirez des éléments inattendus, dont un mode photo particulièrement complet. On pourra aussi regretter quelques petits soucis de caméra, mais rien de bien grave au final. Cela s’efface face à la maitrise de l’ensemble : Insomniac Games a bel et bien réussit à nous livrer un très bon jeu de super-héros. De quoi filer une sacrée patate !

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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