Sorti au cœur de l’été 2023 face au Oppenheimer de Christopher Nolan (donnant ainsi naissance au fameux Barbenheimer), le Barbie de Greta Gerwig avec Margot Robbie et Ryan Gosling a décroché de nombreux records, devenant à ce jour le film de la Warner le plus rentable devant Harry Potter : Les reliques de la mort, partie 2.
A la fois loué par une partie de la presse et des journalistes spécialisés sur les questions du féminisme et LGBTQ et critiqué par l’autre pour être un véhicule promotionnel pour Mattel n’allant pas assez loin dans sa vision du féminisme, il n’en a pas moins enthousiasmé des millions de spectateurs et spectatrices aux quatre coins du monde par sa dimension ludique et satirique jubilatoire, mais pas que…
Un film fun et jubilatoire aux questionnements sérieux
Car, au cœur de l’histoire de Barbie le film se trouve le questionnement de la stereotypical Barbie incarnée par Margot Robbie, soudain confrontée à des pensées mortelles qui vont venir ternir son monde glamour parfait et affecter son corps et son esprit, la menant à une crise existentielle qui est aussi celle de toute une génération, celle des trentenaires et quadragénaires ayant grandi dans les années 80-90 et à laquelle appartient Greta Gerwig (ainsi que l’auteure de cet article). La Barbie stéréotypée, ce symbole d’une femme puissante, indépendante, séductrice et idéalisée en tous points, va alors être confrontée à des questionnements métaphysiques bel et bien concrets…
Des questionnements auxquels font directement écho les trois chansons-phares du film : « Dance the Night Away » de Dua Lipa, « What Was I Made For ? » de Billie Eilish – titre récompensé à juste titre de l’Oscar de la Meilleure Chanson Originale de Film cette année – qui clôture le film et le très drôle « I’m Just Ken » chanté par Ryan Gosling.
Trois articles pour 3 chansons, entre analyse culturelle et chronique personnelle
Depuis quelques temps, confrontée à des choix professionnels et personnels cruciaux et me sentant à un carrefour de ma vie (j’aurai 40 ans dans moins de deux ans), j’écoutais beaucoup la chanson de Billie Eilish en regardant le clip, dont la simplicité et la délicatesse me touchaient beaucoup, sans trop que je sache pourquoi. Après tout, je sais ce pour quoi je suis faite, puisque l’écriture a toujours été ma vocation et représente la plus grande partie de ma vie professionnelle et de mes projets depuis un certain nombre d’années déjà.
Alors pourquoi ? Et pourquoi me suis-je autant défoulée sur « Dance the Night Away » et « I’m Just Ken », pourquoi ai-je été voir le film deux fois au cinéma de manière rapprochée tout en ayant eu du mal, jusque-là, à écrire dessus ?
Et d’un coup, alors que j’écrivais dans mon carnet (rose) avec mon stylo Moleskine… Barbie, cela m’a frappée d’un coup et m’a permis de mieux comprendre, je pense, l’impact émotionnel que le film a pu avoir sur de nombreuses personnes au moment de sa sortie, et qui peut aussi expliquer en partie son succès et, bien sûr, celui de la B.O. du film, y compris au-delà des adolescents et des millenials.
D’où l’idée de vous proposer aujourd’hui ce dossier de chroniques quelque part entre l’analyse culturelle, les gender studies, le développement personnel et l’introspection à la première personne.
Partie 1 : « Dance the Night Away » : Le monde comme une fête perpétuelle hors du temps
Partie 2 : « What Was I Made For? » : Assumer ses choix en renonçant à un idéal de perfection