Caractéristiques
- Titre : Alienoid : Les protecteurs du futur
- Titre original : Oegye+in 1bu
- Réalisateur(s) : Choi Dong-hoon
- Scénariste(s) : Choi Dong-hoon
- Avec : Tae-ri Kim, Byung-Hee Yoon, Chan-hyung Kim...
- Distributeur : Condor Distribution
- Genre : Action, Fantastique, Science-Fiction
- Pays : Corée du Sud
- Durée : 2h23
- Date de sortie : 31 mars 2024 & 1er avril
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Alienoïd est un film étrange doté d’un titre qui fleure bon la série Z et qui s’amuse à vouloir croiser les films de sabre avec les robots, les mythologies anciennes avec la science-fiction, le tout mixé dans une histoire alternant à la fois les époques et les personnages. Utilisant pleinement un confortable budget équivalent à 23 millions d’euros, le réalisateur Choi Dong Hoon (The Thieves) nous entraîne dans une aventure pleine de rebondissement appuyé par des acteurs convaincants.
Un alien dans la tête
Depuis des siècles, les Aliens confinent leurs prisonniers dans des esprits humains sans que ces derniers s’en aperçoivent. Sous l’ère Goryeo, en 1931, un jeune chasseur de prime nommé Mureuk (Ryu Jun Yeol) part à la recherche d’une épée sacrée et entre en compétition avec une mystérieuse jeune femme nommé Yi An (Kim Tae Ri) également à la recherche de l’objet.
En 2022, Guard (Kim Woo Bin) et le robot Thunder sont chargés de surveiller les prisonniers extraterrestres incarcérés parmi les humains.
Les deux narrations sont étroitement liées et vont se rejoindre par le biais d’une porte temporelle qui va relier les deux univers.
Le secret des aliens dans le temps
Avec un pitch aussi complexe et un peu fou (le film a tout de même mis 5 ans pour voir le jour), nous aurions pu douter de la réussite d’une telle entreprise mais, étrangement, la sauce prend, en partie grâce au jeu d’acteurs asiatiques, toujours un peu dans l’exagération, qui nous donne davantage l’impression de regarder une histoire de bande dessinée plutôt qu’un film qui chercherait vainement à se prendre trop au sérieux. Attention, cela ne signifie pas pour autant que nous avons affaire à une comédie, mais seulement qu’une certaine légèreté s’incruste dans la narration et permet un équilibre entre l’humour et le drame.
La narration, ainsi que le montage, sont suffisamment bien exécutés pour que jamais le passage d’une époque à une autre ou d’un personnage à un autre ne nous perturbe vraiment. Au contraire, cela permet plutôt de bien dynamiser le récit pour nous offrir une histoire sans temps mort. Peut être le métrage (2h22) est-il cependant un poil trop long pour son propre bien…
Les scènes d’action, bien exécutées, varient selon le contexte de l’époque où elles se déroulent. Celles sous l’époque Goryeo évoquent bien sûr les Wu Xia Pian (films d’arts martiaux chinois), avec de belles chorégraphies et un soupçon de magie en plus et s’avèrent, référence oblige, les plus belles esthétiquement. Celles plus contemporaines entre robots sont violentes et plus frontales, privilégiant la force brute à l’esthétisme mais, justement, cette différence marque aussi le décalage entre les deux mondes.
La réalisation est non dénuée de défauts, mais les cadrages et l’esthétisme global apporté par les effets spéciaux (manquant parfois de finitions, mais suffisants pour convaincre) et les effets de lumières sont plutôt de bonne facture.
Sympathy for M.ALIEN
Autre avantage : malgré un certain nombre de séquences d’action, en particulier dans la ligne temporelle féodale, Alienoïd a le bon goût de ne jamais perdre de vue ses personnages, que ce soit les protagonistes ou les antagonistes. Les protagonistes en particulier ont l’avantage d’être des personnages possédant des failles les caractérisant qui les rendent plus humains et, donc, plus sympathiques (contrairement à des héros Marvel aseptisés). Niveau scénario, comme nous l’avons dit, jamais le récit ne nous embrouille, mais il n’évite pas quelques petites incohérences, comme par exemple la course poursuite, visuellement impressionnante, entre le vaisseau spatial extraterrestre et le flic. On se demande pourquoi la méthode employée est si brutale compte tenu du fait qu’il faut essayer de le capturer vivant.
Pour autant ces petits détails ne gâchent pas notre plaisir et on reste accrochés au récit, même s’ il faudra attendre le deuxième volet qui sortira bientôt pour se faire une idée complète de l’histoire et l’évaluer objectivement. Pour l’heure, on attend tout de même impatiemment la suite.