Caractéristiques
- Titre : Civil War
- Réalisateur(s) : Alex Garland
- Scénariste(s) : Alex Garland
- Avec : Kirsten Dunst, Wagner Moura, Cailee Spaeny, Stephen McKinley Henderson, Jesse Plemons et Nick Offerman,
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Genre : Action, Thriller
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 109 minutes
- Date de sortie : 17 avril 2024
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- Note du critique : 9/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage écrit et réalisé par Alex Garland (Annihilation, Ex Machina, Men), Civil War se déroule dans un futur proche. Les États-Unis sont au bord de l’effondrement et des journalistes embarqués courent pour raconter la plus grande histoire de leur vie : la fin de l’Amérique telle que nous la connaissons.
Une superbe montée en puissance
On pourrait considérer Civil War comme une uchronie tant il se rapproche de notre époque, même s’il est considéré comme se déroulant dans un futur proche. L’histoire commence alors que cela fait quatorze mois que les Etats-Unis sont dans une nouvelle guerre civile. Le Texas et la Californie ont fait Sécession et leur armée arrive aux portes de Washington. Même si le film ne nous raconte par pourquoi cette guerre a lieu, on a des bribes d’information qui nous arrivent ici et là, parfois durant le film. Mais évidemment, ce n’est pas le plus important.
Le long-métrage raconte l’histoire de journalistes de guerres. Lee (Kirsten Dunst, habitée par son rôle), une photographe aguerrie mais qui a vu pas mal d’horreurs. Joel (l’excellent Wagner Moura), un journaliste. Jessie (Cailee Spaeny, dans un rôle à sa hauteur), une très jeune photographe qui veut devenir photographe de presse. Et le journaliste vétéran Sammy (Stephen McKinley Henderson, avec un jeu tout en subtilité). Les personnages sont bien développés et, même si on a une réserve sur le destin d’un des personnages, leur cheminement dramatique s’avère cohérent.
Une satire pertinente
Cette petite équipe part dans un road trip de New-York à Washington pour couvrir l’arrivée de l’armée de l’Ouest dans la capitale. Durant ce périple, les personnages savent qu’ils n’arriveront pas tous en vie au bout de l’aventure. C’est un fait. Mais ils veulent faire leur travail. C’est une chose rare à laquelle nous assistons pour un long-métrage, car nous suivons des journalistes de guerre. Nous voyons comment ils travaillent, comment ils choisissent de faire une photo ou non, ou LA photo. Comment ils se retrouvent au milieu de l’action, des coups de feu et comment ils mettent en danger leurs vies. Et aussi, comment ils gèrent les horreurs qu’ils ont vues. C’est là un point de vue passionnant qu’Alex Garland nous offre.
Plus que ça, durant ce voyage, nous allons effectuer plusieurs arrêts avec les personnages. Le premier dans une station service où nos héros devront se ravitailler, mais où ils découvriront des horreurs et devront éviter un sniper. Pour le reste, ils découvriront une ville hors du temps, tomberont sur des suprémacistes blancs (avec Jesse Plemons qui fait froid dans le dos), etc. Le tout avec une montée en puissance de la violence jusqu’à l’arrivée à Washington, où celle-ci sera à son paroxysme. Au delà de ce périple, chaque étape sera l’occasion de faire une critique pertinente de la société américaine. De montrer que ce qu’elle a fait à d’autres pays, cela peut aussi lui arriver. Que les journalistes de guerre sont là pour témoigner des situations qu’ils ne veulent pas retrouver dans leur pays et que leur travail sert d’avertissement. Un message puissant.
Une réalisation immersive
Ce qui est le plus frappant avec Civil War, c’est que, au-delà de nous livrer un récit maîtrisé, Alex Garland maîtrise aussi sa réalisation. En suivant des journalistes, il aurait pu tomber dans le piège de rester uniquement caméra à l’épaule pour donner un côté documentaire à l’ensemble. Mais non, il gère parfaitement sa réalisation avec des cadres maîtrisés au millimètre. Et même quand on est caméra à l’épaule durant l’action et qu’on reste très proches des personnages, en pleine immersion, l’action s’avère toujours lisible et compréhensible.
La direction photo est magnifique, autant quand on traverse les Etats-Unis avec de superbes paysages naturels magnifiés par la lumière naturelle jusqu’à la bataille de nuit de Washington. Le tout contraste avec ce qu’il se passe à l’écran. Le travail du son est aussi impressionnant, surtout pour les scènes de guerre dans la capitale américaine. Cela contribue pleinement à l’expérience immersive du film. La musique de Geoff Barrow et Ben Salisbury accompagne parfaitement le film. Les effets spéciaux (pour un long-métrage au budget de 50 millions de dollars) sont de qualité. Le rythme ne faiblit pas d’un bout à l’autre, si bien qu’on ne voit pas passer le temps passer.
En vérité, il y a peu à redire sur Civil War. Il s’agit d’une œuvre puissante, une expérience immersive violente, maîtrisée dans sa narration et son propos qui résonne comme une alerte, sa réalisation avec des acteurs au sommet de leur art. Si nous avons une seule réserve, ce serait concernant le destin d’un des personnages principaux à la fin. Pour le reste, il s’agit clairement de l’un des meilleurs films de l’année et un gros coup de cœur.