Caractéristiques
- Titre : Barbès, little Algérie
- Réalisateur(s) : Hassan Guerrar
- Avec : Sofiane Zermani, Khalil Gharbia, Khaled Benaissa..
- Distributeur : Jour2Fête
- Genre : Comédie dramatique
- Pays : France
- Durée : 93 minutes
- Date de sortie : 16 octobre 2024
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Premier long-métrage co-écrit et réalisé par Hassan Guerrar, Barbès, little Algérie raconte l’histoire de Malek, la quarantaine et célibataire. Il vient d’emménager à Montmartre et accueille bientôt chez lui son neveu Ryiad, fraîchement arrivé d’Algérie. Ensemble, ils découvrent Barbès, le quartier de la communauté algérienne, très vivant, malgré la crise sanitaire en cours. Ses rencontres avec les figures locales vont permettre à Malek de retrouver une part de lui qu’il avait enfouie, de renouer avec ses origines et de commencer à faire le deuil de ses disparus.
La vie d’un quartier
Hassan Guerrar est peut-être un inconnu pour le grand public mais, pour la presse, ce n’est pas le cas. Il est un attaché de presse (on parle ici de plus de 300 films) depuis des années. Et c’est une rareté, voire sûrement une première, de voir un attaché de presse réaliser un film. L’histoire est simple : Malek, franco-algérien, incarné très justement et avec pas mal d’émotion par Sofiane Zermani, alias le rappeur Fianso, vient découvrir le quartier de Barbes. Avec une majorité d’Algériens, le jeune quarantenaire va redécouvrir ses origines qu’il avait délaissées. Au travers de personnages hauts en couleurs comme Préfecture (hilarant Khaled Benaissa) à qui on peut demander n’importe quel papiers, Slimane (Nedjim Bouizzou, dont la prestation est très naturelle), un ancien ou encore Hadria (la très juste Adila Bendimerad), qui tient un bar/restaurant.
Tout ce petit monde se côtoie et on découvre en même temps que Malek toute la diversité du quartier, dont la générosité avec une collecte alimentaire. D’ailleurs, petite parenthèse mais, sur l’affiche du film, il y a un QR Code qui permet de faire un don au profit des collectes alimentaires. Une bonne initiative. Bref, nous déambulons avec le personnage principal dans ce quartier plein de vie. Evidemment, tout n’est pas rose, avec quelques moutons noirs comme des trafiquants de drogue. Mais chacun a son histoire et l’humour est assez omniprésent. Est-ce que Barbès, little Algérie ne raconte que ça ? Bien évidemment, non. Ryad (incarné brillamment par Khalil Garbia), le neveu de Malek, est coincé en France. L’histoire se déroule durant la pandémie et durant les confinements. Et du coup, il ne peut pas rentrer en Algérie.
Une redécouverte des origines
Lui aussi va découvrir Barbès, mais aussi Paris grâce à son oncle. On va découvrir aussi pourquoi Malek a renié ses origines suite à une histoire de famille. Ryad représente l’innocence et la naïveté de la jeunesse. Une naïveté qui va autant toucher Malek que mettre en garde le jeune homme. Et c’est là que nous avons sûrement le seul défaut de Barbès, little Algérie : on sait ce qu’il va se passer. Du coup, nous n’avons pas vraiment de surprise scénaristique.
Est-ce que cela nous empêche de profiter du film pour autant ? Clairement, non. En fait, nous pourrions croire que le long-métrage ne raconte « rien », mais ce serait faire fausse route. Il raconte tout en le montrant subtilement, mais en ne racontant pas une histoire telle que l’on pourrait en voir d’habitude. Il s’agit limite d’une « parenthèse enchantée » que le co-scénariste/réalisateur veut nous montrer. En plus d’avoir le thème de la réconciliation, de l’origine et de la famille (celle du sang et celle qu’on se choisit), qui sont bien développés.
Une belle mise en lumière
Et la réalisation va dans ce sens. Barbès, little Algérie ne nous offre pas un Paris coloré à la Amélie Poulain, mais un Paris tout de même lumineux. Cela permet de montrer que oui, n’importe quel quartier peut être beau. En cela, on pourrait dire qu’il est naïf de la part du réalisateur de présenter une telle image. Mais le résultat apparaît au contraire maîtrisé, que ce soit dans le cadre ou la narration (on ne s’ennuie pas durant la petite heure et demie de durée). Hassan Guerrar veut simplement montrer ce quartier et, par extension Paris tel qu’il le voit et l’aime. Et il le fait parfaitement, que ce soit avec les qualités et défauts de ce quartier.
Barbès, little Algérie est un premier long-métrage réussi, autant sur le fond que la forme. Une histoire de quartier et de retour aux origines aussi divertissante qu’émouvante.