Caractéristiques
- Titre : En Fanfare
- Réalisateur(s) : Emmanuel Courcol
- Avec : Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin et Sarah Suco.
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Genre : Comédie, Comédie dramatique, Drame
- Pays : France
- Durée : 103 minutes
- Date de sortie : 27 novembre 2024
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage co-écrit et réalisé par Emmanuel Courcol (Un Triomphe, Cessez-le-Feu), En Fanfare, raconte l’histoire de Thibaut, un chef d’orchestre de renommée internationale qui parcourt le monde. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. En apparence, tout les sépare, sauf l’amour de la musique. Détectant les capacités musicales exceptionnelles de son frère, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin. Jimmy se prend alors à rêver d’une autre vie…
Une comédie qui fait mouche
Et on rigole pas mal devant ce film. Alors oui, il y aussi une dimension dramatique, mais nous y reviendrons plus loin. Côté écriture, il y a de bonnes choses. La première scène est là pour nous présenter Thibaud. Il dirige un orchestre, puis s’effondre. En une scène, on découvre le personnage, son métier, son caractère et ce qui lui arrive. Et cela suffit. Cette introduction est simple et efficace. Il a une leucémie et seule une greffe de moelle osseuse peut le sauver. Il se tourne donc vers sa sœur, mais il découvre que celle-ci n’est pas sa sœur biologique et qu’il a été adopté ! Il découvre alors ses origines et fait la rencontre de son frère Jimmy, qui vit dans le nord de la France. Les deux vont apprendre à se connaître et se découvrent une passion commune pour la musique. Mais, ayant été élevé dans des milieux différents, ils n’ont pas eu les mêmes chances.
Un duo d’acteurs détonnant
La relation qui est mise en place avec beaucoup d’humour, spécialement dans les dialogues avec des répliques vraiment hilarantes, fonctionne vraiment bien grâce au duo de comédiens qui incarnent Thibaud et Jimmy : Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin. Les deux acteurs prennent clairement du plaisir à se renvoyer la balle et à jouer ensemble. Cette alchimie traverse l’écran et contribue à nous amuser. Au-delà de l’humour, il y a aussi un côté dramatique avec la leucémie de Thibaud. Si la maladie n’est présente qu’en filigrane, elle est bien là et la scène finale, musicale, se révèle émouvante, autant dans l’accomplissement du chemin parcouru des deux personnages que par sa symbolique.
Il y aussi une dimensions sociale à En Fanfare du fait que Thibaud et Jimmy viennent de deux milieux différents. Le premier a été adopté par une famille assez aisée, tandis que le second appartient à une famille modeste du Nord. Malgré les mêmes dispositions musicales (ils ont tous les deux l’oreille absolue), Jimmy travaille à la cantine scolaire et fait partie de la fanfare de sa petite ville. Il y a donc un message sur l’inégalité des chances. Mais, plus que ça, le long-métrage va aussi dans le combat social avec l’usine de la ville qui ferme et une idée qui germe pour que cela ce sache peut-être au niveau national. Est-ce que cela ne fait pas trop dans un seul et même film ? Non, ces différentes trames sont assez bien gérées. D’ailleurs, l’équilibre entre la comédie et le drame est plutôt bon, même si, à la fin du film, c’est assez limite.
Un final en forme de symphonie
Côté technique, Emmanuel Courcol utilise souvent la caméra à l’épaule pour nous immerger dans l’histoire. Toujours près de ses acteurs pour capter chaque prestation mais, surtout, chaque échange humoristique. La mise en scène est classique, mais parfois un peu brouillonne quand il y a beaucoup de monde qui parle, comme les scènes de répétition avec la fanfare. Pour le reste, on ne s’ennuie pas. La musique de Michel Petrossian accompagne bien le film. Sa composition s’intègre bien aux musiques jazz et classiques que l’on entend dans le film.
En Fanfare est donc une comédie dramatique qui fonctionne autant par son humour que par son aspect dramatique et social grâce à une écriture d’une belle justesse. Le duo Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin fonctionne parfaitement et nous fait passer un agréable moment.