Caractéristiques
- Titre : Conclave
- Réalisateur(s) : Edward Berger
- Avec : Ralph Fiennes, Stanley Tucci, John Lithgow, Isabella Rossellini et Jacek Koman.
- Distributeur : SND
- Genre : Thriller
- Pays : Etats-Unis, Grande-Bretagne
- Durée : 121 minutes
- Date de sortie : 4 décembre 2024
- Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
- Note du critique : 9/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage réalisé par Edward Berger (A l’Ouest, rien de nouveau) et d’après le best-seller de Robert Harris, Conclave se déroule quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse. Le cardinal Lawrence se retrouve en charge d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s’intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu’il doit découvrir avant qu’un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde…
Un thriller rondement mené
Nous entrons donc dans ce film au décès du Pape, qui arrive soudainement. Le cardinal Thomas Lawrence (Ralph Fiennes, qui offre une interprétation digne d’une nomination aux Oscars), un très proche du souverain pontife, va devoir gérer le conclave, le moment où les différents cardinaux du monde entier viennent élire un nouveau Pape. Sauf que Lawrence se pose déjà des questions sur la mort soudaine du Pape et que, quelques heures avant son décès, il a eu une altercation avec le cardinal Tremblay (John Lithgow, toujours parfait), l’un des favoris pour lui succéder. Malgré l’organisation du conclave, Lawrence va enquêter et faire des révélations. L’intrigue est donc une enquête et celle-ci est rondement menée. Les indices et les différentes révélations qui concernent plusieurs cardinaux sont faites aux goutte à goutte de façon équilibrée.
Si nous enquêtons sur plusieurs cardinaux en même temps, nous ne sommes jamais perdus dans l’histoire tant celle-ci est limpide. Alors oui, on peut y voir quelques grosses ficelles scénaristiques. On voit venir certaines révélations, mais d’autres non. C’est ce qui constitue l’une des forces du film. Nous pensons savoir ce qu’il va se passer à un moment et cela arrive, mais le long-métrage nous prend aussi à revers pour mieux nous surprendre. Une bonne chose, donc. Et cela jusqu’à la révélation finale, qui s’avère des plus surprenantes. Evidemment, cette enquête est aussi une élection et elle influera sur celle-ci. Les manigances se font à bon train dans l’antre du Vatican. Chacun voit ce que peut amener un favori à l’élection. Il y a les progressistes et ceux qui veulent revenir en arrière.
Un film maîtrisé du début à la fin.
Et si le suspens de cette élection est un peu balayé dans le dernier tiers de Conclave (on voit clairement ce qu’il va se passer), cela n’empêche pas de prendre du plaisir à écouter les différents points de vue, et ce pour une bonne raison : lors de la délibération entre groupes, il y a une vraie réflexion sur ce qu’est l’église et ce qu’elle devra devenir. Le personnage de Lawrence en est le symbole. Celui-ci n’a pas perdu la foi, mais a perdu foi en l’église. Le long-métrage fait donc un bilan et une critique de cette église éclaboussée par les différents scandales depuis quelques décennies.
Des scandales qui ont encore des répercutions aujourd’hui. Une réflexion bienvenue qui est aussi, parfois, amenée avec de l’humour, que ce soit dans les dialogues (comme la place de la femme dans l’église) ou encore dans les situations un peu improbables. L’humour vient aussi d’un archevêque qui aide Lawrence dans son enquête et chaque apparition de celui-ci apporte une touche d’humour bienvenue. Un scénario qui s’avère donc parfaitement équilibré entre le côté thriller, la réflexion et l’humour. Cela donne un rythme très bon au film. Mais surtout, on louera les dialogues ciselés, superbement interprétés par le casting, qui comprend aussi Stanley Tucci, Isabella Rossellini, Sergio Castellitto ou encore Jacek Koman, qui font de ce long-métrage une petite merveille.
Ralph Fiennes dans une prestation oscarisable
Coté technique, il n’y a rien à redire, Edward Berger sait mettre en scène que ce soit pour la direction d’acteurs, leurs placements (et parfois il y en a beaucoup) ou le placement de la caméra. Il est autant inspiré sur des scènes compliquées que simples. Il est aussi aidé par une superbe direction photo et une magnifique direction artistique (les costumes et les décors sont sublimes). Une réalisation qui mériterait une nomination aux Oscars. Le rythme de Conclave est bon et on ne s’ennui pas une seconde. La musique de Volker Bertelmann s’avère discrète, mais elle appuie autant les moments de thriller que les moments plus solennels.
Conclave est donc un petit bijou et un coup de cœur. Clairement l’un des meilleurs films de l’année, autant sur le scénario, la réalisation que la magnifique prestation de Raph Fiennes. Maîtrisé de bout en bout, il part pour être l’un des favoris aux Oscars.