Caractéristiques
- Titre : L'Amour au présent
- Titre original : We Live In Time
- Réalisateur(s) : John Crowley
- Scénariste(s) : Nick Payne
- Avec : Andrew Garfield, Florence Pugh, Adam James, Marama Corlett, Aoife Hinds, Nikhil Parmar...
- Distributeur : StudioCanal
- Genre : Comédie dramatique, Drame, Romance
- Pays : Grande-Bretagne, France
- Durée : 104 minutes
- Date de sortie : 1er janvier 2025
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- Note du critique : 8/10 par 1 critique
Présenté au Festival international du film de Toronto, L’Amour au présent, ou We Live in Time dans son titre original, est le huitième long-métrage du réalisateur irlandais John Crowley (Brooklyn). Il y retrouve Andrew Garfield, qu’il avait contribué à faire connaître grâce au film Boy A, sorti en 2008.
Entre mélodrame et comédie romantique
Almut (Florence Pugh) est une jeune cheffe de cuisine et restauratrice de talent. Lorsqu’elle rencontre un homme fraichement divorcé, Tobias (Andrew Garfield), à la suite d’un accident de voiture, c’est le coup de foudre. Leur vie s’en voit totalement bouleversée et commence alors pour les personnages une belle et chaotique histoire d’amour, que John Crowley choisit de raconter à travers trois époques aisément identifiables.
L’Amour au présent a toutes les caractéristiques d’une bonne comédie romantique : deux protagonistes charismatiques et attachants, des scènes touchantes relatant les premiers émois amoureux, mais également des moments de vie de famille, et des péripéties poignantes lorsque le destin frappe durement l’un des personnages. Le film n’est pas exempt de clichés, mais il est plein de mignonnerie et parvient à ne pas tomber dans le pathos ou le sentimentalisme à outrance, malgré les instants de pur mélodrame. Le tout accompagné par la jolie bande son de Bryce Dessner.
Une vie chaotique et tourbillonnante
Prenant le contre-pied de nombreuses rom coms, John Crowley choisit de bouleverser la temporalité de son film, non pas en commençant par la fin et en opérant un flash back – ce qui aurait été plutôt traditionnel – mais en utilisant une chronologie chaotique, faite d’aller et retour constants dans l’histoire d’Almut et de Tobias. Certes, le spectateur est un peu perdu au début du long-métrage, et certains événements tragiques arrivent un peu trop tôt dans l’intrigue pour susciter l’empathie recherchée. Malgré tout, ce jeu non linéaire fait la force du scénario de L’Amour au présent et se conclut en un crescendo bouleversant.
Comme la vie, faite de joies et de peines, le destin de nos deux personnages provoque un mélange des genres très réussi : le ton alterne entre le rire et les larmes, avec quelques situations totalement fantaisistes, des scènes d’une grande intensité émotionnelle – la séquence de l’accouchement est mémorable – et une oscillation constante entre la légèreté et la profondeur. Le film aborde la question du temps qui passe, de la parentalité, de la maladie, et amène même une dose de suspense lorsqu’Almut se lance dans la compétition culinaire.
Un duo d’acteurs à l’alchimie bouleversante
Réunis pour la première fois dans ce métrage, Florence Pugh et Andrew Garfield crèvent l’écran, et le duo est de quasi tous les instants, les personnages secondaires se faisant particulièrement discrets. Almut est une jeune femme ambitieuse et entière, interprétée avec beaucoup de justesse par l’actrice britannique, tandis que son acolyte incarne un homme sensible et altruiste, chez qui fragilité rime avec intensité.
Tous deux ont une palette de nuances exceptionnelle et leur alchimie est palpable dès les premiers instants. La mise en scène, plutôt classique, appuie simplement leurs performances et leur complicité, avec de nombreux gros plans faisant la part belle à la profondeur d’un regard, au charisme d’un visage. Quelques fulgurances sont cependant à noter, comme la scène du carrousel, explorant l’intimité de ce couple naissant sous les couleurs vives et scintillantes du manège virevoltant.
L’Amour au présent est donc une comédie dramatique et romantique intense, riche en émotions et en circonvolutions. Jouant avec la chronologie et reposant sur un duo d’acteurs bouleversants, le film est à l’image de la vie : lumineux, tragique, parfois simple, souvent tortueux.