Caractéristiques
- Titre : Belladone
- Réalisateur(s) : Alanté Kavaité
- Scénariste(s) : Alanté Kavaité
- Avec : Nadia Tereszkiewicz, Dali Benssalah, Daphné Patakia, Miou-Miou et Patrick Chesnais.
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Genre : Drame
- Pays : France
- Durée : 95 minutes
- Date de sortie : 26 mars 2025
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- Note du critique : 4/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage écrit et réalisé par Alanté Kavaité (Summer, Ecoute le temps), Belladone se déroule dans un futur proche. Sur une île coupée du monde, Gaëlle, 30 ans, prend soin d’un petit groupe de personnes âgées. L’arrivée d’un voilier fait revenir joie et vie sur l’île. Pourtant, Gaëlle doute des intentions des voyageurs car les anciens se mettent à mourir un par un…
Que fait-on des personnes âgées ?
L’idée de départ de Belladone est plutôt intéressante. Dans un proche futur, les personnes qui dépassent un certain âge sont toutes mises dans un seul et même lieu. Sur une île isolée, Gaëlle s’occupe de huit personnes âgées. Ses journées sont rythmées par les passages chez ces personnes. Elle ne pense pas à elle, mais uniquement à ces personnes. Un jour, l’une d’elle est blessée et se voit obligée de demander de l’aide. Un petit voilier fait escale sur cette île avec, à son bord, une médecin (la pétillante Daphné Patakia), sa fille et son frère (Dali Benssalah, qui est le rayon de soleil du film). Alors que cette petite compagnie va offrir quelques beaux moments aux personnes âgées, subitement, certaines vont décéder. Gaêlle (Nadia Tereszkiewicz, qui offre une interprétation en-deçà de ses habitudes) va donc suspecter les nouveaux venus…
Si l’idée de départ était bonne, il fallait bien la développer. Sauf que, ici, ce n’est pas le cas. Alors certes, nous avons un peu de contexte sur le pourquoi du comment et nous voyons où veut en venir la scénariste/réalisatrice… Sauf que le résultat n’est pas maîtrisé – notamment dans le thème. Le fait d’avoir le point de vue de Gaëlle est intéressant, car elle est aveuglée par sa tâche et ne voit pas que ce qu’elle fait au quotidien bride les personnes âgées, mais aussi qu’elle ne vit pas sa vie.
Un thème qui aurait pu être mieux développé et maîtrisé
Evidemment, son point de vue évoluera, mais la façon de le montrer en passant par plusieurs mystères (dont certains qui resteront irrésolus) à la limite du thriller et du fantastique n’était sûrement pas la bonne façon de procéder. Surtout que Belladone (qui est ici autant vue comme un poison qu’un remède) aurait pu clairement pousser la question sociétale sur ce que l’on fait des personnes âgées. Ici, cela n’est que brièvement évoqué une ou deux fois dans le film, mais sans véritable réflexion… ce qui aurait pu s’avérer vraiment intéressant.
Autre défaut : la structure du scénario. S’il y a trois actes bien définis, il y a malgré tout un gros problème de rythme. Du coup, l’ennui se fait sentir malgré une durée dépassant à peine les 1h30. La raison est aussi ce que le film raconte (peu) ou aurait dû raconter. Et c’est dommage, car il y a une vraie qualité dans Belladone. Déjà, le casting des « vieux », Miou-Miou et Patrick Chesnais en tête, est excellent. On s’attache à ces personnages qui ont tous une personnalité bien marquée. On sent aussi que les acteurs ont pu improviser, et c’est dans ces moments qu’ils sont à leur meilleur.
Un gros casting… en partie mal employé
Autre bon point : l’idée de l’île isolée qui permet d’avoir des décors sympathiques et un gros plus pour la photographie naturelle qui offre de superbes plans spécialement – lors des heures magiques. Les autres décors, assez simplistes, voire vétustes des maisons contribuent à donner une ambiance surréaliste à l’ensemble. Enfin, les costumes, principalement celui de Gaëlle, va dans ce sens. Techniquement, cela reste très simple, avec une caméra à l’épaule quasiment tout le temps. Enfin, la musique accompagne assez bien le long-métrage, appuyant certains moments joyeux mais, surtout, appuyant une ambiance thriller à la limite du fantastique.
Belladone possédait une bonne idée de départ, malheureusement mal maîtrisée sur la longueur. Malgré quelques bons points, on s’ennuie devant ce long-métrage qui aurait pu clairement être meilleur s’il avait complètement plongé dans le côté sociétal de ce qu’il raconte. Dommage !
