Caractéristiques

- Titre : 28 ans plus tard
- Titre original : 28 Years Later
- Réalisateur(s) : Danny Boyle
- Scénariste(s) : Alex Garland
- Avec : Aaron Taylor-Johnson, Jodie Comer, Ralph Fiennes, Alfie Williams, Edvin Ryding, Jack O'Connell, et Erin Kellyman.
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Genre : Epouvante-horreur, Thriller
- Pays : Grande-Bretagne
- Durée : 115 minutes
- Date de sortie : 18 juin 2025
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- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Troisième volet de la saga toujours écrit par Alex Garland (Civil War), début d’une nouvelle trilogie et réalisé par Danny Boyle (T2 Trainspotting), 28 ans plus tard se déroule près de trente ans après que le Virus de la Fureur se soit échappé d’un laboratoire d’armement biologique. Alors qu’un confinement très strict a été mis en place, certains ont trouvé le moyen de survivre parmi les personnes infectées. C’est ainsi qu’une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île seulement reliée au continent par une route, placée sous haute protection. Lorsque l’un des habitants de l’île est envoyé en mission sur le continent, il découvre que non seulement les infectés ont muté, mais que d’autres survivants aussi, dans un contexte à la fois mystérieux et terrifiant…
Rites de passage
Si vous avez vu notre titre et notre introduction, vous avez peut-être été surpris d’apprendre que 28 ans plus tard est le début d’une trilogie. Et c’est peut-être là l’un des problèmes de ce film, qui en compte plusieurs. Mais avant cela, nous faisons connaissance avec nos personnages. Jamie (Aaron Taylor-Johnson, qui fait du Aaron Taylor-Johnson) est un père de famille vivant sur cette île de Grande-Bretagne, reliée au continent par une route surveillée, mais parfois immergée selon les marées. Ce père doit emmener son fils Spike (le jeune Alfie Williams, excellent et véritable cœur émotionnel du film), 12 ans, sur le continent pour un rite de passage.
Le jeune garçon doit tuer une personne contaminée. Cette première partie nous replonge dans l’univers de la saga et montre comment il a évolué : comment certaines personnes ont survécu, quels nouveaux types de « zombies » existent, etc. Le résultat est plutôt bien fait. On s’attache au personnage de Spike, mais on pourrait facilement retrancher cinq bonnes minutes à cette section, car le rythme est un peu chancelant. Et c’est là l’un des gros points faibles du long-métrage : le rythme. Cette première partie est intéressante sur le fond, mais parfois poussive dans la forme.

Memento Mori
La seconde partie reste inégale : Jamie part avec sa mère Isla (Jodie Comer, toujours au niveau et très touchante) pour trouver un médecin. Ce road trip apporte son lot de rencontres et d’aventures. On y découvre quelques révélations importantes sur les contaminés, mais surtout, on rencontre Erik (l’amusant Edvin Ryding), un étranger échoué en Grande-Bretagne, qui donne un aperçu de l’état du monde. Cela crée des situations de décalage assez drôles, mais annule aussi la fin de 28 semaines plus tard, ce qui est franchement dommage. Cette partie, malgré ses atouts, souffre elle aussi d’un manque de rythme – un peu moins marqué que dans la première, mais bien présent.
Heureusement, la troisième et dernière partie relance enfin l’intérêt avec l’arrivée du docteur (interprété par Ralph Fiennes, excellent dans un rôle mêlant compassion et étrangeté). Ce dernier acte permet au jeune Spike de mûrir avec des révélations logiques et des événements déterminants. Certaines actions sont certes prévisibles, voire un peu ridicules, mais l’ensemble reste efficace. Surtout, la fin ouvre clairement sur la suite (28 Years Later: The Bone Temple, prévu début 2026) et relie la scène d’ouverture de manière aussi délirante que limite grotesque.

Danny Boyle fait du Danny Boyle
Techniquement, Danny Boyle a fait le choix de tourner avec un iPhone 15 Pro Max, clin d’œil évident au tournage en DV du premier opus. Le rendu granuleux et numérique donne une image volontairement sale, qui fonctionne bien dans cet univers. La mise en scène nerveuse rappelle celle du premier film, notamment dans les scènes d’action, parfaitement maîtrisées. Le reste est techniquement solide. Boyle reste un réalisateur aguerri même si certaines séquences, notamment vers la fin, flirtent dangereusement avec le grotesque. Le tout est renforcé par une photo réaliste et un format 2.76:1 inhabituel, qui apporte une immersion visuelle certaine.
Comme évoqué plus haut, le rythme global est irrégulier, et quelques longueurs provoquent un certain ennui. Ce n’est pas tant le rythme lent en lui-même qui gêne. Un film lent peut être passionnant. Mais ici, il manque trop souvent de tension ou d’émotion. Côté effets spéciaux, rien à redire : les contaminés bénéficient de créations pratiques et numériques très réussies. Et la musique, signée Hildur Guðnadóttir et Young Fathers, accompagne habilement les ambiances, qu’il s’agisse des scènes calmes ou plus tendues.
En définitive, 28 ans plus tard est un retour qui divise, et qui divisera autant la critique que les spectateurs. Si le film pose les bases intéressantes d’un nouvel arc narratif et conserve certaines qualités propres à la saga (ambiance tendue, regard pessimiste sur l’humanité, ancrage viscéral), il souffre d’un rythme bancal et d’un ton parfois maladroit. Malgré des idées de mise en scène audacieuses et une interprétation solide, on reste sur une impression mitigée. Après 18 ans d’attente et le retour du duo Garland/Boyle, ce troisième opus intrigue davantage qu’il ne passionne. Reste à espérer que The Bone Temple corrigera le tir et exploitera pleinement les promesses esquissées ici.