Caractéristiques

- Titre : Le grand déplacement
- Réalisateur(s) : Jean-Pascal Zadi
- Scénariste(s) : Hélène Bararuzunza
- Avec : Jean-Pascal Zadi, Reda Kateb, Lous and the Yakuza, Fadily Camara...
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Genre : Comédie
- Pays : France
- Durée : 1h25
- Date de sortie : 25 juin 2025
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- Note du critique : 3/10 par 1 critique
Dans le plus grand secret, la première mission spatiale africaine se prépare. L’équipage exclusivement issu du continent africain doit explorer la planète Nardal afin d’évaluer la possibilité d’y ramener des humains (surtout des Africains) si jamais la terre devenait inhabitable. Les problèmes ne vont pas tarder à se multiplier car, pour un voyage aussi long, la plus grande difficulté va s’avérer l’entente entre les astronautes.
Un nouveau décollage raté
Jean-Pascal Zadi, nouvelle coqueluche de la diaspora française avec son film Tout simplement noir, sorti il y a 5 ans et qui l’avait révélé devant et derrière la caméra, puis la série En place, à nouveau saluée, nous revient donc avec ce Grand déplacement plus ambitieux sur le papier qu’à l’écran.
Convoquant à nouveau son univers mélangeant humour burlesque et propos engagé sur la cause noire, il part
du postulat simple que, si un jour la planète devenait inhabitable et qu’il fallait l’évacuer dans l’urgence, il est clair que les Africains ne seraient pas les premiers invités.
Par conséquent, cette mission spatiale entièrement financée et coordonnée par des Africains ressemble à une sorte de pied de nez à un Occident forcément hilare face à cette initiative. Si l’aspect SF est bien présent, l’ensemble du sujet sert surtout de prétexte à l’acteur/réalisateur pour étayer sa vision sur le traitement des noirs africains. Las, la comédie loufoque que l’on attendait s’égare vite dans le vide de l’espace.
Vers l’ennui et au delà
Le grand déplacement souffre surtout d’un défaut majeur allant de pair avec la distance qui nous sépare de la planète Nardal : le voyage s’avère long, très long.
On pourrait croire qu’en 1h20, quel que soit le sujet traité, nous n’aurions pas le temps de nous ennuyer… Grave erreur ! Peu aidé par une mise en scène moyenne et un jeu de comédiens la plupart du temps approximatif voire absent, le vrai problème du film émerge surtout au bout d’un moment lorsque, à force de silence suivant chaque gag pour souligner les moments où il faut rire, on se retrouve surtout avec une ambiance de plus en plus pesante, juste ponctuée par des passages qui sont au mieux un peu lourdingues, au pire carrément gênants.
En fait, Le grand déplacement, c’est la recette ratée qui avait réussi au OSS 117 de Michel Hanavicius, avec cette même tentative de burlesque où tout le monde en prend pour son grade sans que ça ne froisse personne car le personnage principal est un beauf inculte. Mais, là où le génie de Dujardin parvenait tout de même à le rendre sympathique, le personnage incarné par Jean-Pascal Zadi est ennuyeux et souvent pathétique. Le reste du casting ne décolle jamais vraiment non plus et, bien que certains gags fassent mouche, le manque de subtilité de l’ensemble et la réalisation peu inspirée (à l’exception de certains passages dans l’espace) achève l’entreprise (ou l’enterprise, à vous de voir).
Pour finir, nous mentionnerons les (nombreux) sous-textes du film, que ce soit le féminisme, le masculinisme, le racisme, le wokisme, le colonialisme, bref tous les -isme à la mode, qui dispersent tellement le propos avec la délicatesse d’un atterrissage forcé qu’on en vient à se demander à quel public s’adressait réellement ce métrage.
En l’état, Le grand déplacement semble avoir dévié de sa route et, à défaut d’avoir trouvé une planète pour son salut, a surtout échoué dans un trou noir.