Caractéristiques

- Titre : L'Héritier de la Violence / Le Soldat (sortie vidéo) ; Légitime vengeance (projection française en 1989)
- Titre original : Long zai jiang hu
- Réalisateur(s) : Ronny Yu
- Avec : Brandon Lee, Michael Wong (I), Regina Kent
- Editeur : Metropolitan FilmExport
- Date de sortie Blu-Ray : 12 juillet 2025
- Date de sortie originale en salles : 21 juin 1989
- Durée : 90 minutes
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 6/10 par 1 critique
Image : 4,5/5
L’Héritier de la Violence a été tourné en pellicule 35 mm (aucune information plus précise) et le Blu-ray, au format respecté 1.85:1, s’avère très bon pour un film datant de 1986. Restauré en 2K, le résultat est solide à plusieurs niveaux, bien qu’imparfait. La quasi-totalité des défauts de pellicule (rayures, poussières, etc.) a été effacée. Il subsiste quelques rares petits points blancs, mais rien de gênant. Aucun problème de stabilité n’est à signaler, et donc, pas de scintillement.
Le grain argentique est bien présent, assez fin et homogène pour un film de cette époque, sans aspect figé. Il devient un peu plus visible sur quelques plans isolés – comme celui où le trio est sur le bateau ou certains zooms – mais cela reste très ponctuel. Aucun DNR n’a été appliqué. Résultat : la définition est bonne, notamment sur les visages, où l’on distingue bien maquillage et traces de sang. Les textures des costumes et des décors sont, elles aussi, bien rendues. La profondeur de champ se révèle convaincante.
Les couleurs sont bien saturées, sans excès, et conservent un rendu naturel. On retiendra particulièrement les teintes orangées très réussies lors des explosions des voitures. Les contrastes sont bien équilibrés, tout comme les noirs, profonds sans être bouchés. Les scènes sombres ou nocturnes (comme la course poursuite en voiture ou le combat dans l’allée) restent parfaitement lisibles. Les blancs sont également bien gérés, comme on peut le constater sur les étiquettes des tenues de prison. Les teintes de peau sont respectées, et aucun souci de compression n’est à déplorer. Une restauration soignée qui redonne une belle vitalité au film. Le débit vidéo moyen de ce master HD est de 37,2 Mbps.
Son : 3,5/5
Metropolitan FilmExport (In the Lost Lands, The Monkey) propose ici une piste cantonaise en DTS-HD Master Audio 5.1. Puissante comme il faut, bien répartie et assez précise, elle s’en sort honorablement pour un film qui approche des 40 ans. Toutefois, elle manque d’amplitude et de dynamisme sur les canaux arrière, ce qui en fait une piste assez frontale. On perçoit néanmoins le travail de restauration, qui permet de redécouvrir le film sur le plan sonore. Les effets d’ambiance et les scènes d’action restent majoritairement centrés sur les enceintes avant, seules quelques détonations et explosions venant ponctuellement activer les enceintes arrière. Il en va de même pour la musique, peu spatialisée. Le canal LFE est utilisé avec parcimonie, mais efficacement, pour souligner certains coups, tirs ou explosions. Les dialogues sont clairs et bien intégrés. Une piste qui aurait pu être plus immersive, mais qui reste suffisante pour ce type de long-métrage. Le débit moyen de cette piste est de 1,8 Mbps, avec des pointes à 2,9 Mbps.
Une seconde piste cantonaise ainsi que la version française sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0. Bien mixées, elles offrent un bon équilibre entre effets et musique, avec une puissance correcte. Les dialogues de la VO sont clairs, et ceux de la VF bien intégrés, sans écraser le mixage d’origine. La piste VO 2.0 correspond à la version cinéma d’époque, et la VF renvoie à celle que l’on garde en mémoire. Le débit moyen de ces deux pistes est de 1,6 Mbps, avec des pointes à 2 Mbps.
Bonus : 1/5
- Entretien avec le réalisateur Ronny Yu (10′)
Unique bonus de cette édition, l’entretien avec le réalisateur Ronny Yu, datant du début des années 2000, revient sur la genèse du film, ses thèmes, la collaboration avec Brandon Lee, les difficultés rencontrées lors de la production, les cascades en voiture, ainsi que sur sa satisfaction quant au résultat final. Un petit bonus sympathique, qui mériterait toutefois d’être complété par d’autres éléments.
Conditions du test
- TV 4K UHD Sony Bravia KD49XF7077SAEP
- Lecteur Blu-ray Samsung 4K UHD UBD-M8500
- Ampli Yamaha 4K UHD YHT-1840
Synopsis
Le Film
Premier long-métrage avec Brandon Lee, L’Héritier de la violence réalise une entrée percutante dans le cinéma hongkongais des années 80. Réalisé par Ronny Yu, le film s’inscrit dans la tradition du polar dramatique traditionnel teinté de vengeance, tout en annonçant l’émergence du heroic bloodshed à la John Woo. L’intrigue, certes classique – trahison, emprisonnement injuste, vengeance – fonctionne grâce à une mise en scène tendue et stylisée, notamment dans une dernière demi-heure explosive où fusillades et cascades s’enchaînent avec une belle nervosité. Brandon Lee, sans chercher à imiter son père, impose un charisme brut, jouant davantage sur l’intensité dramatique que la démonstration martiale.
Si la première partie se veut plus lente et mélodramatique, elle permet d’installer une tension qui éclate avec efficacité dans un final spectaculaire. Visuellement soigné, le film assume pleinement son identité de série B nerveuse, traversée d’élans sincères et d’une belle énergie. Une œuvre imparfaite mais emblématique, et une belle carte de visite pour un acteur prometteur trop tôt disparu. Redécouvrir ce film aujourd’hui, c’est à la fois revisiter une période charnière du cinéma de Hong Kong et assister aux débuts déjà prometteurs d’un comédien à l’aura singulière.