Caractéristiques

- Titre : La Pleine conscience du bonheur, un voyage avec le Dalaï-lama
- Titre original : Wisdom of Happiness
- Réalisateur(s) : Barbara Miller, Philip Delaquis, Manuel Bauer
- Avec : Dalaï Lama
- Distributeur : Program Store
- Genre : Documentaire
- Pays : Suisse
- Durée : 90 minutes
- Date de sortie : 1er octobre 2025
- Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
- Note du critique : 4/10 par 1 critique
Ce documentaire sur la vie du Dalaï-Lama est réalisé par Barbara Miller et Philip Delaquis. L’originalité de La Pleine conscience du bonheur, un voyage avec le Dalaï-lama est que le guide y raconte lui-même son enfance et donne son avis sur le monde contemporain à travers les réponses qu’il donne aux questions des deux réalisateurs. Ici, passé et présent s’entremêlent pour former un patchwork formé d’un regard atypique sur le monde et des tranches de vie de celui qui incarne un mouvement spirituel : le Bouddhisme Tibétain.
Une inégalité d’intérêt narratif entre passé et présent
Nous sommes pris entre deux lignes narratives d’intérêt inégal, l’une raconte le passé du Dalaï-Lama, l’autre donne son avis sur la société actuelle dont les valeurs sont à l’opposé de la croyance de notre interlocuteur. Quand il s’attarde sur son passé, c’est très intéressant, surtout pour les gens qui découvrent la vie de ce personnage historique ou l’histoire du Tibet. Nous apprenons que ce qui fait la force de cet homme est l’aspect international de son voyage : il n’a pas de patrie mais cherche également à diffuser son message à tous les hommes, peu importe où ils vivent. C’est un internationaliste dans le sens le plus large du mot.
Mais son avis sur le monde d’aujourd’hui ressemble plus à un discours de Miss France un peu bateau qu’à une vraie solution aux problèmes mondiaux. Il cible les bonnes causes, mais ne donne jamais de solution pour s’en sortir. On a l’impression que le but n’est pas vraiment de transformer la société, mais de l’interpréter de manière formaliste. Si vous êtes d’accord avec lui sur les dérèglements actuels (climatique, les puissances du capital, les méfaits de guerres…), vous trouverez la partie se déroulant dans le présent plutôt ennuyante. Le réel intérêt se trouve plutôt dans le passé et la découverte des tumultes de sa vie en tant qu’apatride. Mais là encore, on peut regretter qu’aucune explication ne permette de comprendre ce qui différencie son courant du reste du bouddhisme.

Une réalisation toute en retenue, trop Zen ?
Le second point où le film perd en intérêt, c’est au niveau de la réalisation : rien ne ressort ou ne rend les parties les plus banales du film attrayantes, ce qui est d’habitude le rôle de la réalisation et du montage. Rien de tout ça ici car le montage est plat, les images s’enchaînent comme dans Koyaanisqatsi pour nous montrer la folie de notre monde moderne sans jamais avoir une forme aussi folle que ce que le narrateur aimerait nous faire ressentir. C’est dommage car il aurait pu s’agir d’un excellent documentaire s’il avait eu un petit grain de folie en plus. Si la forme et le fond étaient véritablement au diapason pour donner une vraie sensation de vertige et montrer l’ouroboros infernal dans lequel nous vivons tous et que nous alimentons. La musique reste belle, elle constitue un accompagnement qui est de bonne facture et peut être écouté en dehors du film. Mais nous aurions aimé que l’entièreté du film ait cet effet sur notre conscience.
La Pleine conscience du bonheur, un voyage avec le Dalaï-lama reste sympathique mais ne prend pas de risques qui l’aurait élevé au rang de bon film. Il reste de bonne facture si vous cherchez à en savoir plus sur le Dalaï-lama mais vous semblera décevant dans son ensemble si vous vous attendez à une critique originale du capitalisme mondial.