Caractéristiques

- Titre : Et la vie va...
- Réalisateur(s) : Abraham Ségal
- Scénariste(s) : Abraham Ségal
- Distributeur : DHR distribution / A Vif Cinemas
- Genre : Documentaire
- Pays : Frabce
- Durée : 95 minutes
- Date de sortie : 15 octobre 2025
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- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Et la vie va… est un documentaire réalisé par Abraham Ségal qui retrace la lutte de plusieurs acteurs du milieu associatif dans leurs luttes contre plusieurs problèmes contemporains. On peut citer la guerre, le réchauffement climatique, les attentats ou la maladie. On est donc au plus proche des gens qui ont fait le choix de dédier leur vie aux autres.
Plongée dans les milieux associatifs de l’aide à la personne
Ce film nous montre des gens rendant par leurs actions la vie plus supportable à ceux qui ont subi un traumatisme, un choc, une blessure, qu’elle soit psychique ou physique. Le film s’ouvre sur des images de la jungle de Calais, celles de leurs tentes précaires et on nous fait ressentir la dureté des raids policiers sans jamais en voir. Cette partie donne un sentiment de mise à distance du sujet car il y a une déconnexion entre ce qui est montré et ce qui est dit, comme si on ne voulait pas trop s’approcher des sujets dont on raconte pourtant le périple. Cette distance crée un sentiment de malaise. Pourquoi ne pas accorder la parole aux gens vivant sur place et faire les interviews directement dans les tentes ? Prendre sur le vif des témoignages, n’est-ce pas là le propre du documentaire ? Si on filme des témoignages de personnes venant de Guinée, alors pourquoi ne pas parler des conditions d’accueil en France quand on est à Calais ?
Par la suite c’est plus équilibré, notamment quand commence le chapitre sur la guerre, on a vraiment un mélange mieux proportionné entre témoignage associatif et témoignage de personnes prises en charge par ces associations. C’est l’une des parties les plus intéressantes. Comment se reconstruire après des évènements comme la guerre en Guinée ? Le film nous répond : l’art, le théâtre dans ce cas particulier. Cet entrelacement de l’art comme acte de résistance est présent tout au long du film à travers les œuvres d’Ernest Pinio, Ernest utilisant le collage comme un moyen de parler des transformations sociales. Mais on peut également s’investir dans une association ou aller manifester pour exprimer sa colère. Tous les moyens sont bons tant qu’on entre en action, qu’on ne reste pas spectateur. A ce sujet, un plus long développement sur les raisons de l’engagement de chacun des intervenants aurait pu être intéressant.

Trop de sujets tue le narratif
On peut d’ailleurs regretter que ce sujet ne soit pas le cœur du film, la dilution de plusieurs thématiques, bien que toutes passionnantes en elles-mêmes, laisse dans un film d’une heure et demi un sentiment d’inachevé. Finalement, le réalisateur n’a pas le temps de tous les traiter en profondeur. Le film est plus touchant quand il laisse les intervenants s’exprimer face caméra sur leurs engagements. Par exemple, les dernières scènes sur la gestion de la crise COVID du point de vue des médecins sont très émouvantes. On aurait aimé que le documentaire soit plus recentré sur l’une des problématiques et qu’on ait alors le loisir d’explorer vraiment le sujet en profondeur.
En l’état, on ne laisse pas les spectateurs s’attacher aux intervenants et comprendre les tenants et aboutissants de chaque problème. On explique de manière superficielle ces derniers et comment les combattre. On ne prend pas de parti au niveau politique, ce qui reste l’une des principales manières de changer les choses en profondeur. Oui, l’associatif améliore beaucoup le quotidien, mais il faut aussi changer le système qui permet ces guerres, ces épidémies, et agir sur le problème climatique.
Et la vie va… est donc un documentaire sympathique, non dénué de moments émouvants, mais qui noie son potentiel dans la trop grande prolifération de sujets qu’il est présomptueux de vouloir traiter en si peu de temps.