Caractéristiques
- Titre : France, une histoire d’amour
- Réalisateur(s) : Yann Arthus-Bertrand et Michael Pitiot
- Distributeur : Destiny Films
- Genre : Documentaire
- Pays : France
- Durée : 105 minutes
- Date de sortie : 5 novembre 2025
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- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Dans le documentaire France, une histoire d’amour, adaptation du livre du même nom, les réalisateurs Michael Pitiot et Yann Arthus Bertrand se baladent à travers la France à la recherche de Français aidant leur prochain. La plupart évoluent dans le milieu associatif ou essayent de lancer de nouveaux modes de consommation ou de production qui bénéficieraient à tous. Malheureusement, ils ne bénéficient pas toujours de la visibilité suffisante pour faire aboutir leurs idées. Le but des deux réalisateurs est donc de mettre en lumière ces gens et leurs initiatives pour leur donner une visibilité et montrer que nos habitudes n’ont pas à rester éternellement figées et qu’elles peuvent évoluer.
Tour de France des amoureux du vivre ensemble
La feuille de route est donc affichée et nous allons suivre plusieurs personnes dans le quotidien de leur activité associative et bénévole ayant pour but la transformation des modes de production et des rapports sociaux. Les témoignages touchants s’enchaînent bien qu’ils soient parfois trop courts pour certains segments – c’est notamment le cas de la première partie sur Calais. On y montre une abnégation individuelle très forte de la part de certains habitants… mais jamais en quoi la condition des réfugiés et leur image négative viennent de décisions politiques et médiatiques en lien avec l’accueil de ces personnes. Néanmoins, les scènes sont très touchantes et la chaleur humaine qui se dégage entre les migrants et ces Français si accueillants change de l’image véhiculée par les médias dominants.
On parle également du sentiment de culpabilité et de désir d’être réintégré parmi les gens « normaux ». Ici aussi on rencontre le même problème que sur les portraits de Calais : il n’y a pas suffisamment de temps pour développer les raisons de cette image négative telle qu’elle serait perçue par le Français moyen. Des questions aussi vastes ne pouvaient certes pas être traitées dans un film si court : la pluralité des sujets obligeait forcément à devoir présenter un grand nombre de portraits à la suite sans vraiment demander l’avis des personnes interviewées. Reste alors le plaisir de voir des gens essayer de changer les choses à leur échelle et de se dire que, même dans un monde qu’on tend à dire sans espoir, il subsiste encore une petite lueur d’initiative citoyenne. Néanmoins, l’un des points faibles majeur du film sera donc son manque d’idées dans la réalisation et la narration.

Un manque d’idées dans la réalisation et la narration
Ici, le problème n’est pas tant ce qu’on montre que comment on le montre et comment ce documentaire est finalement monté. Les scènes ayant vraiment le temps de respirer et d’installer des enjeux sont les meilleures. C’est également le cas des scènes où le réel surgit sans prévenir : altercation avec les personnes filmées, débat sur les moyens d’actions de la jeunesse pendant la scène finale de blocage d’une autoroute… Malheureusement, ces fulgurances ne sont pas monnaie courante. On voit que ce qui intéresse clairement les réalisateurs, c’est l’écologie. Pourquoi donc ne pas faire un film centré sur un moyen d’action précis pour ensuite le développer plus précisément? La promesse du début, consistant à photographier les intervenants, est intéressante, mais alors pourquoi faire disparaitre ce processus en cours de route ?Personne ne repasse jamais vraiment devant l’objectif.
L’autre idée, celle de mettre uniquement des musiques françaises dans la B.O., est louable en soi. Mais les scènes musicales durent parfois si peu de temps qu’elles n’ont pas d’impact. Par exemple, la scène du début où l’on voit les CRS détruire les tentes des migrants, pourrait être un crève cœur, mais elle ne dure que quelques secondes. Pourquoi introduire des effets de styles intéressants en début de film si on ne les réutilise pas après ou si on en fait juste un accessoire esthétique sans portée émotionnelle ?
En conclusion France, une histoire d’amour est un film agréable bourré d’importantes thématiques actuelles. Le côté collection de portraits est à la fois la force mais aussi l’un des défauts du film. La scène finale, celle qu’en définitive on retient, pousse vraiment à des questionnements profonds, on aurait donc aimé que tout le film soit ainsi !




