[Test Blu-ray 4K UHD] Les Autres

Caractéristiques

Titre : Les Autres
Titre original : The Others
Réalisateur(s) : Alejandro Amenábar
Avec : Nicole Kidman, Elaine Cassidy, Christopher Eccleston...
Editeur : StudioCanal
Date de sortie Blu-Ray : 8nNovembre 2023
Date de sortie originale en salles : 26 décembre 2001
Durée : 105 minutes
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Note : 8/10 par 1 critique

★★★★★

Image 4K : 4/5

Les Autres a été tourné en pellicule 35MM (Moviecam Cameras) et le film fait peau neuve avec une restauration 4K à partir d’un nouveau scan des négatifs originaux et un nouvel étalonnage approuvé par le réalisateur Alejandro Amenábar. Le film est donc issu d’un master 4K, au format respecté 1.85:1, avec une compression HEVC/H.265 et une présentation en SDR (BT.709). Pas de HDR/Dolby Vision et WCG. Un choix délibéré que nous allons expliquer.

Concernant la définition, c’est un bond en avant par rapport à la dernière édition Blu-ray. On retrouve le côté argentique qui manquait à la galette HD. Le grain est présent, assez grossier mais fin par rapport à la production du film, homogène et non figé. Pas d’utilisation de DNR remarqué. Le grain est un peu plus présent sur quelques plans à SFX ou sur quelques transitions, mais rien de bien grave. Quasiment tous les défauts de la pellicule ont été gommés. Il en reste quelques-uns, surtout des points blancs mais, là encore, rien de bien grave. On gagne donc très clairement en définition, avec un gros voile de netteté clairement supérieur, que ce soit sur les visages (les gros plans sur Nicole Kidman ou autres acteurs), les costumes ou encore les décors (les détails de l’intérieur de la maison y gagnent grandement). Le tout avec une excellente profondeur de champ.

Du côté du nouvel étalonnage, cela ne change pas radicalement le film, mais cela le modernise légèrement. Le filtre jaune qui avait été utilisé à l’époque est ici enlevé. Nous avons donc une gamme de couleurs plus naturelles, mais aussi plus froides. Cela paraît logique vu que le film se déroule sur l’île de Jersey. Cela se voit aussi sur les visages, dont les teintes font beaucoup plus naturelles, mais aussi légèrement froides. Les blancs ont aussi été rehaussés (le brouillard). Maintenant, parlons du fait qu’il n’y ait pas de HDR/Dolby Vision sur ce disque. Comme nous le disions, c’est clairement fait exprès pour garder le plus intact possible la photographie originale du film. Le long-métrage est visuellement sombre et il y a beaucoup de plans tournés à la bougie. Une amélioration de l’image par HDR aurait donné une meilleure précision des contrastes mais, selon l’avis du réalisateur, cela aurait légèrement dénaturé la photo du film. Et effectivement, on sent, au visionnage, que les contrastes et les noirs, non bouchés, sont déjà excellents. Un choix qui plaira ou non, mais qui correspond à la vision du réalisateur.

C’est évidemment une très bonne restauration du film, qui prend des risques via un choix discutable mais compréhensible. Cela reste un belle redécouverte du long-métrage et un must have pour les fans.

Son : 4/5

Studiocanal (New-York 1997, Total Recall) nous propose une nouvelle piste anglaise en Dolby Atmos avec un core en Dolby TrueHD 7.1. Ce remixage du film donne une piste puissante comme il faut, précise, ample et bien répartie avec de superbes effets. Concernant ces derniers, ce sont surtout les murmures, ou les souffles, des « fantômes », crissements de portes, ou encore le bois qui grince qui sont mis en avant avec des beaux effets sur les canaux de côté et arrières, mais aussi verticaux. C’est subtil, précis, et cela permet de légèrement moderniser la piste sans dénaturer le côté 5.1 du mixage original car Les Autres est surtout un film de dialogues. Et ces derniers sont clairs. Pas de problème ici, donc. La musique d’Alejandro Amenábar est bien mixée à l’ensemble. Le caisson de basse est peu utilisé, mais c’est normal. Une piste respectueuse du mixage original, qui nous imprègne bien de l’ambiance du film. Elle suffit amplement et s’avère être une belle surprise.

La piste française et la seconde piste anglaise sont inchangées depuis le Blu-ray. Elles sont en DTS-HD Master Audio 5.1. Celles-ci sont puissantes comme il faut, bien réparties et assez précises. Comme pour la piste en Atmos, ce sont surtout les effets qui ont une bonne sollicitation, dynamique des différents canaux. Le tout est plutôt bien enveloppé, avec aussi un bon mixage de la musique. Le caisson de basse est aussi peu sollicité, mais c’est normal. Pour le reste, les dialogues sont clairs pour la VO, tandis que le niveau du doublage VF est bon et n’empiète pas sur le mixage original. Des pistes suffisantes et assez prenantes pour un tel long-métrage.

Bonus : 3,5/5

Nouveaux bonus :

Retour sur Les Autres (51′)
La musique de Les Autres (5′)

Ancien bonus:

Un regard sur Les Autres : le making-of (22′)
L’envers des effets spéciaux (4′)
Lumière sur la maladie Xeroderma Pigmentosum (9′)
Alejandro Amenábar au travail (8′)

Concernant les nouveaux bonus. Nous avons Retour sur Les Autres. Il s’agit d’interviews de l’équipe du film vingt ans plus tard. Ils reviennent sur la conception du long-métrage, avec des anecdotes vraiment intéressantes, et discutent aussi de l’impact des Autres deux décennies plus tard. Si vous êtes fan du film, vous y trouverez votre compte. Le second nouveau bonus est La musique de Les Autres qui est une interview du réalisateur mais aussi compositeur Alejandro Amenábar, dans laquelle il revient sur sa composition. C’est assez court, mais le réalisateur apporte quelques précisions sur sa musique.

Conditions du test

TV 4K UHD Sony Bravia KD49XF7077SAEP
Lecteur Blu-ray Samsung 4K UHD UBD-M8500
Ampli Yamaha 4K UHD YHT-1840

Synopsis

En 1945, dans une immense demeure victorienne isolée sur l’île de Jersey située au large de la Normandie, vit Grace, une jeune femme pieuse, et ses deux enfants, Anne et Nicholas. Les journées sont longues pour cette mère de famille qui passe tout son temps à éduquer ses enfants en leur inculquant ses principes religieux. Atteints d’un mal étrange, Anne et Nicholas ne doivent en aucun cas être exposés à la lumière du jour. Ils vivent donc reclus dans ce manoir obscur, tous rideaux tirés.
Un jour d’épais brouillard, trois personnes frappent à la porte du manoir isolé, en quête d’un travail. Grace, qui a justement besoin d’aide pour l’entretien du parc ainsi que d’une nouvelle nounou pour ses enfants, les engage. Dès lors, des événements étranges surviennent dans la demeure…

Le Film

Si Nicole Kidman fut couronnée de l’Oscar de la Meilleure Actrice en 2003 pour son interprétation de Virginia Woolf dans le film de Stephen Daldry The Hours, c’est avec Les Autres qu’elle fut véritablement reconnue comme une grande actrice, à la fois par la critique et le public. Comme l’avait dit Alejandro Amenábar au moment de la sortie du film en 2001, son regard est le meilleur effet spécial du film. Belle, délicate et tourmentée, elle donne vie à une Grace vacillant au bord de la folie, dont la beauté diaphane n’est pas sans rappeler celle de Grace Kelly dans ce thriller fantastique hitchcockien en diable, où l’héroïne peut aussi rappeler la protagoniste de nurse torturée du film Les Innocents de Jack Clayton (1961).

Mais le premier film hollywoodien du réalisateur espagnol dépasse de loin ces références assumées. Dès les premiers mots murmurés par Grace sur les gravures de livres d’enfants éclairées à la bougie, Les Autres se révèle être un film sur la peur du noir et tout ce qui s’y tapit : la maladie, la mort, l’absence, l’isolement et ce qui se passe quand on lâche prise sur les angoisses qui nous assaillent. Et de ce côté-là, Les Autres est un grand film fantastique à la dimension métaphysique et spirituelle bouleversante, où la tension psychologique et la peur le disputent à une émotion allant crescendo à plusieurs reprises : lors des bouleversantes retrouvailles avec le mari disparu (Christopher Eccleston), ramené par le brouillard comme par la marée mais aussi, bien entendu, lors du monologue final de Nicole Kidman, l’un des plus forts qu’il nous ait été donné de voir au cinéma, et qui nous dispense de tout flashback. Résultat : on a beau connaître la fin, le film ne perd jamais en puissance en le revoyant, car il conserve cette beauté et cette émotion mélancolique brutes d’un bout à l’autre. Un classique qui n’a pas pris une ride. – Cécile Desbrun