Caractéristiques
- Titre : Les Tempêtes
- Réalisateur(s) : Dania Reymond-Boughenou
- Avec : Khaled Benaissa, Camélia Jordana, Shirine Boutella et Mehdi Ramdani.
- Distributeur : The Jokers Films
- Genre : Drame, Fantastique
- Pays : France, Belgique, Algérie
- Durée : 84 minutes
- Date de sortie : 20 novembre 2024
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- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Premier long-métrage co-écrit et réalisé par Dania Reymond-Boughenou, Les Tempêtes se déroule quand d’étranges tempêtes de poussière jaune s’abattent sur la ville. Nacer, journaliste, couvre le phénomène pour son journal. Alors que les évènements inexpliqués se multiplient, sa femme Fajar réapparaît. Face à des vents de plus en plus menaçants et tandis que la ville semble sombrer dans la folie, Nacer devra dénouer un passé qui le hante…
Un drame fantastique non maîtrisé
Si Les Tempêtes possède de bonnes idées, l’écriture du long-métrage s’avère très laborieuse. On suit Nacer, un journaliste qui enquête sur d’étranges tempêtes de sable jaune. Elles apparaissent sporadiquement et dans des zones différentes à chaque fois. Le seul lien que le journaliste trouve, c’est que dans ces lieux, il y a eu un massacre lié au passé du pays. Précisons bien que nous sommes là dans un pays fictif du Maghreb.
Mais nous comprenons bien qu’il s’agit d’une métaphore de l’Algérie et du traumatisme de la décennie noire. On découvre aussi que la femme de Nacer a été tuée il y a quinze ans d’une balle dans la tête. Le journaliste ne s’en est jamais remis et il a même été en quête, juste quand le long-métrage commence, de vengeance. C’est alors que Fajar, sa femme décédée, revient à la vie. Et il semblerait qu’elle ne soit pas la seule…
Une bonne idée de départ
L’idée de départ est donc plutôt bonne. On parle d’un traumatisme qui est toujours présent et de deuil. En cela, la première partie des Tempêtes est bonne. On découvre le personnage de Nacer (excellent Khaled Benaissa du début à la fin), son travail, son enquête et sa famille. Les choses se gâtent à partir de la seconde partie, quand Fajar (Camélia Jordana, qui fait ce qu’elle peut) revient. Son retour est assez mal amené et, surtout, les questions que devraient se poser Nacer ne sont pas abordées. L’autre gros problème de ce segment central est aussi une intrigue secondaire avec Yacine (interprété très justement par Mehdi Ramdani), frère de Nacer, et Sharazade (Shirine Boutella, toujours excellente), une étudiante.
Cette seconde intrigue n’apporte pas grand chose et casse le rythme du film, au point de nous faire tomber dans l’ennui. De plus, nous avons l’impression que cela tient plus du remplissage qu’autre chose. Les Tempêtes est déjà suffisamment court (1h24) et l’intrigue principale n’étant assez développée pour la durée d’un long-métrage, il en fallait une autre pour arriver à une durée correcte.
Un gros problème d’écriture et de rythme
Et c’est dommage car, avec une meilleure écriture, que ce soit dans les intrigues ou le rythme, les bonnes idées de départ auraient pu être mieux développées. Le thème du deuil, par exemple, n’est vraiment exploré que vers la fin, avec surtout une superbe scène finale. Et c’est vraiment dommage, car le troisième et dernier acte relance le rythme et nous réveille. Les tempêtes du titre approchent et sont une métaphore, assez impressionnante visuellement, qu’il faut passer à autre chose.
Enfin, un dernier problème d’écriture : si le côté fantastique du film est clairement assumé, nous n’aurons pas d’explications sur la manière dont les personnes reviennent à la vie. Ceci n’est pas forcément un problème car on adhère facilement au principe du film et à son postulat fantastique. Le soucis est surtout que Fajar n’est pas la seule à revenir. Et l’impact des autres personnes, qui voient leurs êtres chers revenir, n’est que très peu exploré, ce qui est regrettable.
De beaux visuels
Et, nous le disons encore, Les Tempêtes possède de vrais arguments. Au niveau technique, Dania Reymond-Boughenou a des bonnes idées de mise en scène, de bons choix de cadrage. La direction photo est magnifique, que ce soit pour les extérieurs comme les intérieurs. Mais surtout, les scènes de tempêtes lors de la dernière partie du film sont assez impressionnantes pour un long-métrage à petit budget. Les quelques scènes a effets spéciaux passent bien.
L’environnement orange rendu visuellement donne un effet fantomatique à l’image qui lui sied parfaitement, tant au niveau de l’image que pour ce que le film raconte. Comme nous le disions plus haut, le rythme ne fonctionne pas vraiment, avec une grosse baisse de régime au milieu du film. La musique de Dan Levy est quant à elle minimaliste, discrète et accompagne bien le film.
Les Tempêtes possède donc autant de qualités que de défauts. On sent qu’un bon film se cache derrière ce que nous avons vu, mais les problème d’écritures et de rythme posent de trop gros problèmes.