Caractéristiques
- Titre : Gladiator II
- Réalisateur(s) : Ridley Scott
- Avec : Paul Mescal, Pedro Pascal, Joseph Quinn, Fred Hechinger, Lior Raz, Derek Jacobi, Connie Nielsen et Denzel Washington.
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Genre : Action, Drame, Péplum
- Pays : Etats-Unis, Grande-Bretagne
- Durée : 150 minutes
- Date de sortie : 13 novembre 2024
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- Note du critique : 8/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage réalisé par Ridley Scott (Napoléon) et suite du film culte au cinq Oscars sorti en 2000, Gladiator II se déroule des années après le premier film. Après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus des mains de son oncle, Lucius est forcé d’entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d’une main de fer. La rage au cœur et l’avenir de l’Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l’honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple.
Un retour aux sources cette fois bénéfique pour Ridley Scott
Voici donc une suite que nous n’attendions pas à son annonce, même si on en parlait depuis plus de vingt ans. Gladiator II arrive donc sur nos écrans. Est-ce que le film atteint la même qualité que le film original ? Disons-le tout de suite : non. Mais est ce une bonne suite ? Oui. Le long-métrage commence donc dix-huit ans après la fin du premier opus. Nous retrouvons Hanno alias Lucius (Paul Mescal, qui fait de son mieux et se révèle très bon sans pour autant être à la hauteur de Russell Crowe), fils de Lucilla (la sœur de Commode), dans Gladiator.
Il vit exilé depuis des années car sa vie était en danger à Rome. Il est marié et vit en Numidie, en Afrique. Alors qu’il mène une vie paisible, l’armée romaine arrive pour conquérir son nouveau pays. Sa femme meurt et lui est fait prisonnier de guerre. Evidemment, il va devenir gladiateur pour se venger du général qui a tué sa femme. Raconté comme ça, le scénario pourrait être une redite du premier film, mais ce n’est pas le cas. Gladiator II va beaucoup plus loin que ça. Lucilla (Connie Nielsen, qui reprend parfaitement son rôle) est en couple avec le général Marcus Acacius (Pedro Pascal dans un rôle plus compliqué et subtil qu’il n’y paraît au premier abord), qui a tué la femme de Lucius.
Sauf que Marcus et Lucilla complotent pour faire renverser les deux empereurs jumeaux, Geta (Joseph Quinn, qui nous offre une performance haute en couleurs) et Caracalla (Fred Hechinger, qui occupe un rôle plus qu’ambigu). L’intrigue est donc autant, au départ, un mélange d’histoire de vengeance que de complot politique. Alors oui, nous avons un peu la même structure narrative que le premier film pour le début de Gladiator II, à commencer par une grosse bataille en ouverture. Lucius/Hanno fait esclave, il devient gladiateur et nous assistons à différents jeux au sein du Colisée. Mais cela est surtout vrai pour les deux premiers tiers du film, le temps que tout ce qui est politique prenne le dessus.
Paul Mescal convaincant
C’est là que le personnage majeur secondaire de Macrinus arrive. Il est parfaitement interprété par le toujours parfait Denzel Washington, qui cabotine à fond, ce qui fonctionne très bien. L’acteur aura très certainement une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur Second Rôle et mériterait sans doute d’être récompensé. Washington vole toutes les scènes dans lesquelles il apparaît. Son personnage prend de l’ampleur au fur et à mesure de l’avancée du récit. Tel un politicien véreux, il va grimper au sein de la hiérarchie romaine.
C’est alors donc que le dernier tiers de Gladiator II prend un chemin complètement différent. Un chemin surprenant, qui n’en fait donc pas une redite du premier opus. Alors oui, il y a pas mal de rappels au premier film. Du générique de début qui nous fournit un récapitulatif de Gladiator à des scènes de flashback ou même encore de nouvelles scènes se déroulant juste après la fin du film de 2000. Mais cette suite réussit le pari de s’extirper du long-métrage original, ce qui n’est pas plus mal, pour nous offrir quelque chose de nouveau.
Tout cela en gardant certains thèmes qui ont déjà été développés au sein du premier film. Nous avons le retour du « rêve de Marc Aurèle » et surtout la thématique de rendre le pouvoir au peuple et au Sénat. En cela, si Commode était un dictateur assez vicieux, ici, les jumeaux Empereurs sont complètement cruels. D’ailleurs, nous pouvons y voir, sous forme de métaphore, un message politique particulier au regard de l’élection présidentielle américaine qui vient de se dérouler.
Denzel Washington dans une prestation oscarisable
Côté technique, Ridley Scott sait toujours y faire. On sent qu’il a du plaisir à revenir à cet univers. La direction artistique est tout simplement magnifique, des décors aux costumes. Les combats et scènes d’action sont bien chorégraphiées et réalisées. Il faut aussi noter que Gladiator II est assez sanglant, plus que le premier film. Il y a des moments qui vont surprend le spectateur de ce côté là. Alors oui, il y a des anachronismes, comme dans le film originel. On pense notamment à une scène où le Colisée est rempli d’eau et de requins pour une bataille navale. Cette suite retrouve le grandiose du premier film, et est par moments encore plus impressionnant. On sent que la mise en scène technique est faite pour se rapprocher au plus près du film original. Mais aussi que Ridley Scott retrouve un minimum d’inspiration comparé à Napoléon.
Du côté du rythme, pas de temps mort et on ne s’ennuie jamais. En ce qui concerne les effets spéciaux, la plupart sont magnifiques, et plus particulièrement tous les effets autour de Rome et des batailles. On est un peu plus réservés sur le rendu de certains animaux (singes, rhinocéros et requins). Enfin, la déception du film vient de la musique. Hans Zimmer n’est pas de retour pour cet opus, c’est donc Harry Gregson-Williams qui prend le relais. Il ne fait que réutiliser des thèmes du premier film et quand il ne le fait pas, sa composition n’est pas à la hauteur de la musique du film original.
Gladiator II est donc une bonne suite au chef d’oeuvre qu’est Gladiator. Il développe encore un peu plus des thèmes du premier film tout en offrant un rôle d’envergure à Paul Mescal. Et un rôle et une interprétation oscarisables pour Denzel Washington. Un blockbuster réussi pour cette fin d’année, qui plaira autant aux fans du film original qu’aux spectateurs qui ont une envie de souffle épique.