Caractéristiques

- Titre : M3gan 2.0
- Réalisateur(s) : Gerard Johnstone
- Avec : Allison Williams, Violet McGraw, Ivanna Sakhno, Timm Sharp, Jemaine Clement et Brian Jordan Alvarez.
- Distributeur : Universal Pictures International France
- Genre : Epouvante-horreur, Thriller
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 120 minutes
- Date de sortie : 25 juin 2025
- Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Suite de M3gan, sorti en 2022, et toujours réalisé par Gerard Johnstone, M3gan 2.0 se déroule deux ans après la destruction de M3GAN, le prototype à la pointe de l’intelligence artificielle devenu incontrôlable lors d’un carnage aussi sanglant qu’impeccablement chorégraphié. Sa créatrice Gemma, aujourd’hui auteure de renom, milite pour l’encadrement drastique des I.A par le gouvernement, alors que Cady, sa nièce de 14 ans, entre dans l’adolescence et se rebelle contre les règles trop strictes de sa tante. Cependant, à l’insu de tous, la technique de pointe mise au point pour M3GAN a été volée et détournée pour créer une arme militaire connue sous le nom d’AM3LIA.
À mesure que se développe la conscience de ce bijou d’espionnage, implacable machine à tuer, les ordres qu’elle reçoit lui paraissent de plus en plus superflus. Comme les humains qui les lui donnent. Alors que l’avenir de l’humanité est en jeu, Gemma réalise que M3GAN est sa seule option. Elle la réactive alors et la reprogramme dans une version encore plus rapide, plus puissante et implacablement létale. La première des garces artificielles revient dans sa pire version pour affronter une adversaire enfin à sa mesure.
De poupée tueuse à protectrice : M3gan active le mode Terminator
Pourquoi faire une suite à M3gan ? Pour l’argent, évidemment. Il fallait donc une idée. Et tant qu’à faire, autant aller la piquer chez ceux qui ont déjà réussi de très bonnes suites avec des robots tueurs. Vous voyez où je veux en venir. Si M3gan était Terminator, M3gan 2.0 est clairement Terminator 2. Et comme dans le film de James Cameron, le robot tueur d’hier devient ici la dernière chance de sauver l’humanité.
Mais avant de passer à l’action, le film prend le temps de retrouver ses personnages. Gemma (Allison Williams, toujours assez convaincante) est devenue une militante active contre les dérives de l’I.A. — une évolution logique après le désastre du premier film. Cady (Violet McGraw, parfois un brin dans le surjeu) a bien grandi. Passionnée d’informatique, elle envisage de suivre les traces de sa tante, ce qui ne plaît guère à cette dernière. Leur relation est tendue, et c’est évidemment l’un des axes émotionnels du film : une dynamique conflictuelle vouée à se transformer au fil du récit.

Une promesse d’action… et un ventre (un peu trop) mou
Pour justifier le retour de M3GAN, il fallait une adversaire de taille. AM3LIA entre alors en scène. Interprétée par Ivanna Sakhno, elle évoque un mélange entre le T-1000 et le TX, dans une parodie assumée de ces figures cultes. Sa scène d’introduction, plutôt efficace en termes d’action et de mise en place sanglante, promet beaucoup. Mais après ce démarrage en trombe, M3gan 2.0 a du mal à maintenir le rythme. La première heure traîne en longueur ; on pourrait facilement couper entre dix et quinze minutes sans nuire à l’intrigue. L’ennui s’installe par moments.
Heureusement, le retour de M3GAN remet du carburant dans la machine. Elle apporte un vrai second souffle au film : humour, répliques cinglantes, et quelques gags bien sentis (dont un clin d’œil savoureux à K2000). Évidemment, on retrouve plusieurs références à la saga Terminator, mais pas seulement. Entre Total Recall et Matrix, Gerard Johnstone pousse les curseurs et assume ses influences. La deuxième moitié du long-métrage enchaîne alors les scènes d’action et les retournements de situation avec un certain panache, renouant avec le plaisir pop du premier film.
Des retournements plus ou moins crédibles (certains clairement là pour allonger la durée) ou assez prévisibles, mais qu’importe. En filigrane, on retrouve aussi une réflexion — légère, certes — sur l’intelligence artificielle et ses dérives. Il ne faut pas trop en demander à M3gan 2.0 sur ce point, mais la thématique est bien présente.

Plus d’action, moins de peur — le pari de la suite
Côté technique, c’est plutôt solide de la part de Gerard Johnstone. Si les scènes de dialogue sont filmées de façon assez classique, on sent que le réalisateur se fait plaisir dès que l’action reprend ses droits. Bien chorégraphiées, ces séquences bénéficient d’un soin certain et d’une mise en scène inspirée, nourrie de multiples influences mais jamais impersonnelle. Les effets spéciaux sont globalement réussis, même si, du côté de M3GAN, on frôle parfois la vallée de l’étrange.
Le rythme est plutôt bon, même si, comme évoqué, la première partie — après la scène d’ouverture — met un certain temps à vraiment décoller. La direction artistique est toujours de qualité, notamment au niveau des décors, certains affichant un design futuriste assez réussi. Enfin, la musique de Chris Bacon accompagne efficacement le film, sans chercher à en faire trop.
En définitive, M3gan 2.0 est une suite inégale, mais non dénuée de charme. Moins efficace que le premier volet dans sa montée en tension, plus généreuse dans l’action et les clins d’œil assumés, elle s’inscrit dans la tradition des suites plus spectaculaires. Gerard Johnstone continue de développer son univers avec une certaine maîtrise, sans perdre de vue le potentiel de son héroïne numérique, désormais installée comme une figure à part entière dans le panthéon des « robots tueurs pop ». Moins flippante, mais clairement plus badass.