Halloween approche et vous ne savez pas quoi regarder cette année le soir du 31 octobre ? La rédaction cinéma de Culturellement Vôtre a sélectionné pour vous 15 films de différentes époques, classiques reconnus ou œuvres plus confidentielles aux univers et atmosphères variées, mais ayant tous en commun de proposer aux spectateurs de vrais frissons.
La sélection de Guillaume Creis
Kaïro de Kiyoshi Kurosawa (2001)
Poétique autant qu’horrifique, ce long-métrage ne vous laissera pas indifférent. Il utilise le thème de la solitude de la meilleure des façons, en utilisant le sentiment d’inquiétante étrangeté qui s’insinue dans le quotidien, mais aussi par une imagerie et une mise en scène parfaitement maîtrisées et orchestrées pour déstabiliser le le spectateur. Angoissant, étonnant, malsain et beau à la fois.
The Thing de John Carpenter (1982)
Echec à sa sortie en salles en 1982, le film est devenu culte plus tard. Le réalisateur sait autant filmer les grands espaces blancs que les couloirs de la station et impose une tension et une paranoïa de chaque instant. A la limite du grotesque mais diablement efficace. On retiendra aussi le design et les effets spéciaux de la fameuse “chose”. Carpenter livre son long-métrage le plus maîtrisé et terrifiant.
La Mouche de David Cronenberg (1986)
Cronenberg adore jouer avec la matière et le corps humain, du moins, c’était cela dans les années 80-90. Il est revenu à cette thématique avec Les Crimes du Futur sorti cette année, mais La Mouche est sûrement son chef d’œuvre de ce côté-là. Entre La Belle et la Bête et Frankenstein, le réalisateur offre un produit très années 80 où le corps se transforme, devient purulent. Un tragédie horrifique et une histoire d’amour magnifique.
Malignant de James Wan (2021)
Passé un peu inaperçu en salles en septembre 2021, le nouveau long-métrage du réalisateur de Saw, Sinister et des deux premiers Conjuring est un petit bijou qu’il faut réhabiliter. Certains le trouveront grotesque et avec de gros sabots, mais cette histoire marche par l’implication d’Annabelle Wallis et grâce à la superbe mise en scène, très gore et horrifique, de Wan. Si vous ne l’avez pas encore vu, foncez !
Hérédité d’Ari Aster (2018)
Nouveau maître de l’horreur avec James Wan (oublié Jordan Peele !), Ari Aster signe avec son premier long-métrage un gros choc. Un grand film d’épouvante qui déstabilise, où le quotidien côtoie le surnaturel. Une imagerie puissante, une Toni Colette impressionnante et une terreur psychologique de chaque instant, c’est ce qui vous attend avec ce classique instantané.
La sélection de Mark Wayne
La Malédiction de Richard Donner (1976)
En 1976, Richard Donner met en scène l’histoire de Robert Thorne (Gregory Peck), ambassadeur des Etats-Unis au Royaume-Uni, qui adopte avec sa femme Katherine (Lee Remick) un orphelin aux origines obscures qui s’avèrera être la réincarnation de l’antéchrist. Bénéficiant d’une atmosphère mortifère appuyée par l’excellente partition de Jerry Goldsmith, rares sont les thrillers horrifiques qui illustrent aussi parfaitement et de manière aussi désespérée l’inévitable ascension du mal.
L’échelle de Jacob d’Adrian Lyne (1990)
Le Masque du démon de Mario Bava (1960)
Lifeforce, l’étoile du mal de Tobe Hooper (1985)
L’Antre de la folie de John Carpenter (1995)
La sélection de Cécile Desbrun
It Follows de David Robert Mitchell (2014)
Deuxième long-métrage de David Robert Mitchell (Under the Silver Lake), It Follows est l’un des films d’horreur les plus marquants des années 2010.Le réalisateur surfe sur les peurs adolescentes liées à la sexualité qui ont toujours nourri les slashers et en tire un film à l’atmosphère oppressante ne cédant jamais à la facilité dans ses effets. Le récit, implacable, met en scène des adolescents confrontés à une entité mystérieuse et menaçante qui s’attache à eux suite à un rapport sexuel et les suit partout, à la manière d’une malédiction passant d’un sujet à l’autre comme une MST qui ne soigne qu’en la léguant à une autre victime. La mise en scène joue sur les espaces d’une ville de banlieue américaine de manière véritablement brillante. Un grand moment d’angoisse insidieuse.
Les innocents de Jack Clayton (1961)
Adapté du Tour d’écrou d’Henry James, ce film en noir et blanc de Jack Clayton se déroule dans une ambiance gothique qui va se faire de plus en plus oppressante à mesure que la gouvernante, incarnée par Deborah Kerr et engagée dans une vieille demeure isolée pour y garder deux jeunes enfants, est de plus en plus convaincue que les lieux sont hantés et ses jeunes protégés possédés. Folie ou possession maléfique ? Le film joue sur l’ambiguïté et instaure une pression qui va crescendo jusqu’au dénouement, parmi les plus saisissants de l’époque, voire du genre. Si vous avez aimé Les Autres d’Alejandro Amenabar, ce film (qui a clairement pu servir d’inspiration au réalisateur espagnol) est fait pour vous.
Le carnaval des âmes de Herk Harvey (1962)
Film de genre confidentiel et véritable échec à sa sortie, le premier et unique long-métrage de Herk Harvey finit par devenir culte sur le tard. Admiré par David Lynch (dont les fans apprécieront l’atmosphère surréaliste), il inspira en partie à George A. Romero La nuit des morts-vivants cinq ans plus tard. Tourné dans un très beau noir et blanc, ce film fantastique empruntant la logique du rêve suit les mésaventures d’une jeune femme, rescapée d’un tragique accident de voiture et sauvée des eaux, qui se retrouve prisonnière d’une petite ville côtière hantée par des esprits qui se matérialiseront lors d’un étrange carnaval. Troublant et formellement sublime.
The Wicker Man de Robin Hardy (1973)
Un inspecteur de police puritain se retrouve à enquêter sur une petite île écossaise sur la disparition d’une jeune fille dont les locaux nient l’existence. Etranger et considéré comme un intrus, il va être confronté à un étrange culte païen… Réalisé au lendemain de la révolution sexuelle, The Wicker Man explore l’inconscient d’une époque et son envers conservateur, avec toutes les peurs qui lui sont rattachées, avec une rare force. Le film instaure une forme d’inquiétante étrangeté qui se manifeste dans le comportement des habitants de l’île, dont nous ne comprendrons la raison que tardivement, usant de la force de suggestion pour nous raconter le basculement de son protagoniste pas toujours très sympathique face à une force qui le dépasse. Comme les meilleurs films de récits sataniques, il suggère que le mal est une force insidieuse tapie en nous, agissant par contamination et attendant son heure pour prendre le dessus.
Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez (2018)
Surprise de l’année 2018, Un couteau dans le cœur met en scène Vanessa Paradis dans le rôle d’une réalisatrice de films pornos gays des années 70, confrontée à un mystérieux tueur qui s’en prend à ses acteurs et aux personnes de son équipe. Oscillant entre film d’horreur gore très stylisé et parfois kitsch et film fantastique à l’aura nimbée de mystère, le deuxième long de Yann Gonzales est un petit bijou à découvrir. S’il peut diviser et ne pas convaincre tout le monde par son style et sa tonalité particulière, cette pure proposition de cinéma a le mérite de ne pas laisser indifférent. A découvrir actuellement sur la plateforme de streaming Mubi
