Caractéristiques
- Titre : The Lure
- Titre original : Córki dancingu
- Réalisateur(s) : Agnieszka Smoczynska
- Avec : Marta Mazurek, Michalina Olszanska, Kinga Preis, Jakub Gierszal
- Genre : Comédie dramatique, Epouvante-horreur, Comédie musicale
- Pays : Pologne
- Durée : 92 minutes
- Date de sortie : 10 octobre 2017 en DVD
- Note du critique : 2/10 par 1 critique
Synopsis
Srebrna et Zwota, deux sœurs sirènes, émergent d’un fleuve sombre et décident de se fondre parmi les humains. Travaillant comme danseuses dans une boîte de nuit, elles vont être confrontées à l’amour et à l’attrait du sang…
La critique
Chaque édition de l’Étrange Festival est l’occasion de tomber sur une séance complètement barrée, excessive jusqu’à la nausée, on soupçonne d’ailleurs les organisateurs de s’adonner à ce petit plaisir coupable sciemment. On se souvient encore très bien du grotesque Excess Flesh qui, lors de l’édition 2015, nous a donné une certaine nausée. The Lure est clairement dans cette droite lignée : une histoire bidon, prétexte à ce que l’auteure déverse grossièrement un déluge visuel impressionnant pendant un temps… mais très vite écœurant.
Les quelques mots qui résument The Lure, un peu plus haut, sont plus épais que ce que le film montre réellement. On exagère à peine, mais le ton est donné : certes l’on fait face à une relecture de La Petite Sirène à la sauce vaguement horrifique, mais entre les grandes lignes se trouve… le néant. Le néant chanté (hurlé, parfois), dansé, foutraque et bourré de personnages absolument incompréhensibles. On aura beau nous assurer qu’Agnieszka Smocynska rend hommage notamment à Jacques Demy, on rétorque qu’avant d’énumérer les références il faut d’abord assurer le minimum syndical qu’un film se doit de présenter.
The Lure est ce que l’on pourrait qualifier un peu facilement de film expérimental. On ne comprend rien, visuellement c’est foutraque ? Dîtes que c’est une expérience, l’étron n’en paraîtra que plus plaisant et pourra même être applaudi. Alors que l’on comprend, en moins de cinq minutes, que finalement le récit n’importe que très peu à la réalisatrice, on doit tout de même essayer de comprendre ce que cette dernière avait dans le crâne, son fondamental. Sans surprise, les sirènes sont innocentes, et ce même si leurs dents acérés leur assurent quelques plans gores totalement inoffensifs. Et ce sont les hommes, leurs trahisons, qui vont les pousser à retourner vers la mer. Autant dire que The Lure, en jouant l’éternelle et crétine guerre des sexes totale (qui était évitée dans La Petite Sirène), nous gonfle prodigieusement jusque dans ce qu’il a à nous dire.
Reste les séquences de danses et de chants pour essayer de sauver les pots cassés. Las, de toutes manières The Lure ne pouvait réussir à redresser la barre tant on se fiche pas mal de tout : du destin des personnages principaux, mais aussi de la vie des secondaires. Ce petit monde se retrouve donc dans la partie musicale, à tenter de vivre mais jamais en ne trouvant l’alchimie pour que le miracle du septième art prenne forme. Au meilleur des cas c’est rigolo et pas trop long. Au pire, ça braille de manière insensée et ça dure des plombes pour rien. Alors certes, Agnieszka Smoczynska a du goût, enfin surtout son chef opérateur pour être précis, mais cela ne suffit pas à faire de The Lure autre chose qu’une boursouflure dénuée de tout intérêt autre que celui de contenter les amateurs de comédies musicales pas trop regardants…