Caractéristiques
- Titre : Avatar : De Feu et de Cendres
- Titre original : Avatar: Fire and Ash
- Réalisateur(s) : James Cameron
- Avec : Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Jack Champion, Britain Dalton, Cliff Curtis, Kate Winslet et Oona Chaplin
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Genre : Action, Aventure, Fantastique, Science Fiction
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 197 minutes
- Date de sortie : 17 décembre 2025
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- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Troisième opus de la saga après Avatar en 2009 et Avatar : La Voie de L’Eau en 2022, toujours réalisé par James Cameron, Avatar : De Feu et de Cendres se déroule peu de temps après le second opus. La famille de Jake Sully et Neytiri est encore aux prises avec le chagrin causé par la mort de Neteyam. Ils rencontrent une nouvelle tribu Na’vi agressive, le Peuple des cendres, menée par la fougueuse Varang, tandis que le conflit sur Pandora s’intensifie.
Une histoire qui tourne en rond
Et sur l’histoire, c’est une déception. Avatar : De Feu et de Cendres reste prisonnier d’un schéma narratif trop familier. Le film mélange les mécaniques du premier et du deuxième opus en ajoutant « juste » la tribu de la Cendre et une évolution notable — déjà révélée dans les bandes annonces — pour Spider. Famille menacée, séparée ou capturée, nouveau peuple à découvrir, humains toujours plus agressifs : les fondations sont solides, mais l’impression de déjà-vu s’installe très vite. D’autant que certaines scènes semblent littéralement calquées sur des moments clés des deux premiers films.
La tribu de la Cendre enrichit pourtant incontestablement le world-building de la saga. Varang (superbe Oona Chaplin), la Tsahik et leader du peuple, est clairement le meilleur personnage de cet opus. Elle dynamite certains codes établis et impose un contrepoint fascinant aux Na’vi que nous connaissons. Sa relation avec Quaritch (Stephen Lang, toujours aussi jubilatoire) — bien que traitée trop rapidement — apporte une évolution bienvenue au militaire. Mais passé le second acte, le personnage est relégué au second plan, ce qui est d’autant plus regrettable qu’elle aurait dû, très clairement, occuper le rôle d’antagoniste principal.

Des personnages en demi-teinte
En parlant de développement des personnages, il y en a peu. Jake Sully (Sam Worthington, toujours sérieux) craint de redevenir Toruk Makto et d’assumer pleinement un rôle de leader, par peur d’exposer sa famille. Lo’ak (Britain Dalton, plus maîtrisé) cherche à faire amende honorable après la mort de son frère. Kiri (Sigourney Weaver, très investie) tente toujours de comprendre qui elle est. Quant à Tuk, son rôle se limite à une scène clé. Neytiri (Zoe Saldana, toujours le cœur émotionnel de la saga) aurait pu bénéficier d’un arc nettement plus riche. Endeuillée, rongée par la haine envers les humains, elle évolue pourtant dans une logique un peu bancale : Jake est humain, ses enfants portent de l’ADN humain, et le film ne creuse jamais vraiment ce paradoxe — même lorsque Jake le souligne explicitement.
C’est précisément l’un des problèmes du récit : Avatar 3 amorce des thèmes passionnants — le deuil, la colère, la reconstruction — mais n’ose jamais aller au bout. Le deuil, notamment, n’est qu’effleuré alors qu’il aurait dû être central.
Concernant Spider (Jack Champion, parfois excessif), il bénéficie d’un événement majeur qui constitue probablement la meilleure idée du film. Ce choix implique que les humains pourraient, à terme, respirer sur Pandora et s’y installer durablement. Un énorme danger pour la lune, donc. Son arc est ainsi l’un des plus développés, et sert de moteur à l’intrigue du second acte… avant de se diluer. Au final, l’histoire avance, mais sans bouleverser les enjeux installés depuis quinze ans. L’impression que la saga tourne en rond finit par dominer, alors que ce troisième opus aurait dû représenter une vraie prise de risque narrative — et non une variation sur les mêmes motifs.

Un troisième opus visuellement renversant
Techniquement, le film est un triomphe. James Cameron prouve — même s’il n’a plus rien à prouver — qu’il reste le maître absolu du blockbuster sensoriel. Visuellement, c’est une nouvelle claque, repoussant encore les limites de la performance capture et du rendu photoréaliste. Oui, plus que La Voie de l’eau. En trois ans seulement, les améliorations sont flagrantes : textures, fluidité, interaction entre les éléments naturels, rendu de l’eau et du feu, tout atteint un niveau rarement égalé. La mise en scène, elle aussi, évolue avec quelques trouvailles — dont des plans façon « GoPro » étonnamment bien intégrés.
La 3D et le HFR (48 images par seconde) ont également été perfectionnés. L’image gagne en fluidité, en profondeur et en confort visuel, offrant une immersion impressionnante dans Pandora. Le rythme est, lui aussi, mieux géré : De Feu et de Cendres corrige les longueurs de La Voie de l’eau et propose un récit plus dense, mieux équilibré, alternant intelligemment développement des personnages, enjeux familiaux, mythologie de Pandora et séquences d’action. Côté musique, Simon Franglen reprend efficacement les thèmes déjà installés dans les deux premiers films. On regrette seulement qu’il ne propose pas davantage d’identité sonore propre à la tribu de la Cendre.
Avatar : De Feu et de Cendres est un immense film d’aventure, un exploit technique et sensoriel que seul Cameron semble encore capable de livrer à ce niveau. Mais derrière la virtuosité formelle, le scénario reste trop sage, trop figé, trop attaché à reproduire les structures des opus précédents. Cameron magnifie Pandora comme jamais… mais ne la fait toujours pas évoluer. Un spectacle éblouissant, assurément. Une avancée pour la saga, beaucoup moins.



