Caractéristiques
- Titre : Crépuscule
- Titre original : Sundown
- Réalisateur(s) : Henry Hathaway
- Avec : Gene Tierney, Bruce Cabot, George Sanders, Harry Carey, Joseph Calleia, Reginald Gardiner
- Editeur : Artus Films
- Date de sortie Blu-Ray : 7 mars 2017
- Date de sortie originale en salles : 16 octobre 1941 (Etats-Unis), 4 septembre 1947 (France)
- Durée : 84 minutes
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- Note : 3/10 par 1 critique
Image : 4/5
Crépuscule fait l’objet d’un master honorable : le temps n’a pas provoqué trop de traces, les noirs sont bien profonds (les séquences de nuit n’en sont que plus belles) et la stabilité est au rendez-vous. On note une ou deux baisses de régime lors de certaines séquences, mais rien de bien handicapant. Notons, de plus, que le formant 1.37 d’origine est respecté.
Son : 2/5
Crépuscule est proposé en version originale sous-titrée en français, dans un Dolby Digital 2.0 qui, lui, accuse un peu plus le poids des années. Un souffle se fait entendre du début à la fin, et d’une manière égale tout du long. Là encore, on précise qu’Artus Films fait dans la sauvegarde salutaire, il est donc tout à fait normal que certaines imperfections se fassent sentir. Précisons tout de même que tout reste amplement écoutable.
Bonus : /
Pas de bonus dans ce DVD, mis à part des bandes annonces d’autres films sortis chez l’éditeur, ainsi que le classique diaporama.
Synopsis
Au Kenya, pendant la seconde guerre mondiale, William Crawford (Bruce Cabot) commande la garnison anglaise. Il découvre que les nazis arment secrètement les tribus indigènes qui fomentent une prise de pouvoir. Pour déjouer ce complot, Crawford sera aidé par Coombes (George Sanders), et surtout Zia (Gene Tierney), une belle et mystérieuse chef de bande.
Le film
Artus Films (La proie de l’autostop, La tour du Diable, Belle Starr Story), éditeur important pour la cinéphilie dans notre pays, nous propose de remonter le temps jusqu’à l’année 1941, date de sortie de Crépuscule aux États-Unis (il aura fallu attendre 1947 pour le voir arriver en dans les salles françaises). On est alors en pleine Seconde Guerre Mondiale, et c’est là un contexte qu’il faut absolument rappeler en abordant ce film allégrement patriotique. L’action de l’œuvre se déroule exactement au même moment, mais en Afrique (le tournage, lui, a eu lieu au Nouveau-Mexique), où le conflit n’a pas oublié de débarquer.
Crépuscule installe une situation à la fois simple dans les rapports directs entre les personnages, et une intrigue plus subtile au niveau géopolitique. L’Angleterre, représentée par une toute une garnison de bons comédiens (dont un Bruce Cabot comme toujours très à l’aise), doit faire face à l’attaque sournoise d’éléments aux mains des allemands qui, toile de fond, ambitionnent de dominer des terres leur permettant de se déplacer à volonté, et ce sans avoir besoin de transports maritimes. L’intrigue de Crépuscule sert surtout à démontrer le danger de l’avancée ennemie qui, à l’époque, semblait horriblement irrésistible.
Beaucoup plus agréable que cet envahissement violent, Gene Tierney (Le route au tabac, Le ciel peut attendre, Laura) est sans aucun doute la grande attraction de ce Crépuscule pas dénué d’intérêt. L’actrice y déploie une beauté de tous les plans, évidemment magnifiée par un Henry Hathaway bien loin de l’étiquette de yes man bas du front que certains ont pu lui imposer. Il réussit à donner au récit un rythme assez intéressant, soutenu (ah, ces films d’une heure demie) et surtout le metteur en scène parvient à bien mettre en valeur les séquences les plus importantes, notamment en soignant ses cadres, en n’oubliant jamais de gâter un décor.
alors certes, Crépuscule est un vrai « film à papa », et nul doute que certains des plus grands humanistes de notre temps (bien cachés sur Twitter, d’où ils enseignent leurs préceptes tel des gourous de pacotille) souligneront la fin moralisatrice du film. Nous, on préfère y voir le témoignage d’un temps ancien, une époque au sein de laquelle le goût de l’aventure ne pouvait pas pleinement se savourer sans une petite remise à niveau des huiles. On n’est évidemment pas obligé d’adhérer, mais on peut aussi faire la part des choses. Au final, Crépuscule restera comme une œuvre au charme exotique indéniable, divertissante grâce à un tempo maîtrisé, une réalisation loin d’être plate et un casting qui fait le boulot.