Caractéristiques
- Titre : Bébé vampire
- Titre original : Grave of the Vampire
- Réalisateur(s) : John Hayes
- Avec : Michael Pataki, William Smith, Lyn Peters, Diane Holden
- Editeur : Artus Films
- Date de sortie Blu-Ray : 4 avril 2017
- Date de sortie originale en salles : 19 Janvier 1977
- Durée : 85 minutes
- Note : 6/10 par 1 critique
Image : 2,5/5
Avec Artus Films (Savage Weekend, Contronatura), on sait qu’on découvre un film rare quasiment à chacune de leur sortie. C’est aussi le cas pour Bébé vampire, et cela se ressent dans le résultat du travail effectué sur l’image. Clairement, l’éditeur a essayé de se sortir d’un mauvais pas lié à l’état de la copie d’origine, très marquée par le temps. Le lissage fonctionne plutôt bien, même si du coup on perd en matière. Évidemment, on a des sautes de qualité parfois impressionnantes, notamment dans la colorimétrie, mais tout de même l’image s’en sort bien si l’on prend en compte les handicaps de départ.
Son : 3/5
Bébé vampire est proposé en deux versions : française et originale sous-titrée dans la langue de Molière. Toutes deux sont disponibles en Dolby Digital 2.0. Comme souvent, la VOSTFR est plus conseillée pour qui veut une écoute la plus acceptable. L’équilibre y est meilleur, et les dialogues moins écrasés. La VF passe plutôt bien pour ce genre de production, même si le jeu des doubleurs nous paraît parfois un ton en-dessous de l’action accompagnée. Pour les deux cas, un souffle est au rendez-vous, mais rien de catastrophique.
Bonus : 4/5
C’est toujours un plaisir de cinéphile que de se rendre dans la section bonus d’un DVD Artus Films. Pas grâce à la quantité, mais à la qualité de la présentation du film abordé. Ici, on retrouve Eric Peretti (qui fut notamment auteur chez Chaos Reigns) comme hôte du module La tombe du vampire (26 minutes). il n’est pas vraiment à l’aise face à la caméra mais on s’en fiche : son éclairage sur Bébé vampire est très complet et passionnant. Pour finir, on retrouve, comme d’habitude, des bandes annonces d’autres films de la collection Horreur US.
Synopsis
Venus s’encanailler dans un cimetière, de nuit, Leslie et Paul se font attaquer par un vampire tout juste sorti de sa tombe. Paul est tué alors que Leslie se fait violer par le monstre. Peu après, elle se retrouve enceinte et, quelques mois plus tard, accouche de son enfant. Un enfant pour le moins étrange, qui semble attiré par le sang…
Le film
Si Bébé vampire est encore assez connu dans le milieu bisso-cinéphile américain (sous un titre quand même plus classe : Grave Of The Vampire), on ne peut pas écrire qu’il a laissé un grand souvenir ailleurs. Et c’est un fait qu’on peut comprendre, tant l’effort, signé John Hayes (Destruction planète Terre), est plutôt déroutant. Film de vampire moderne, qui évite tous les codes gothiques de la Hammer, laquelle cartonnait encore lors de la sortie du film, Bébé vampire a du mal à faire oublier quelques tares, et ce malgré d’incontestables bonnes idées.
En effet, le scénario de Bébé vampire est problématique, ou tout du moins ses trous temporels et son l’écriture des personnages. Le film nous impose des ellipses pas piquées des hannetons, qui malheureusement produisent un sacré gros plan sur le manque de moyens de la production. On pense évidemment à cet écart de trente ans qui sépare l’introduction et ce qui se passe ensuite, sans travail sur la différenciation des époques (seuls les costumes peuvent mettre la puce à l’oreille). Ensuite, certaines réactions des personnages, notamment féminins, paraissent grotesques, comme cette étudiante éprise du personnage principal, qui tout coup pousse une de ses amies dans les bras de l’homme qu’elle désirait une vingtaine de secondes auparavant. D’accord, les seventies on signé quelques libérations des mœurs, mais tout de même…
Malgré cela, et une réalisation parfois trop plate pour convaincre la plupart du temps, il serait injuste de ne pas relever quelques bonnes idées dans ce Bébé vampire, voire des bons moments. On pense surtout à cette séquence malsaine où la mère du personnage principal comprend que son nourrisson, qu’elle n’arrive pas à allaiter, est en fait en recherche de sang. D’ailleurs, il est dommage que John Hayes n’ait pas su capter que son film touchait réellement le spectateur à ce moment précis, provoquant un début de malaise « à la Rosemary’s Baby » (on est loin du chef-d’œuvre de Polanski, évidemment). Cet instant de la maternité est trop vite balayé. Ensuite, le scénario s’enlise, on ne comprend pas trop pourquoi le vampire violeur se fait professeur du soir, et on assiste finalement à un film pas vraiment assommant mais un peu mou et décousu. Heureusement, la durée de Bébé vampire (on insiste pour au moins la douze millième fois : une heure et trente minutes est la durée parfaite pour une œuvre de cinéma) imprime une rythmique, et le dernier quart plutôt sympatoche arrive sans trop de casse.
Rajoutons que le casting semble un peu lâché dans la nature. La direction d’acteur fait défaut, et ce même si on croise deux bonne trognes du cinéma : James Eastman, vu dans pas mal de « films de bikers », et Michael Pataki, que vous avez obligatoirement croisé dans un nombre incalculable de séries (Star Trek, Columbo, Kung Fu, Drôle de dames, Supercopter). Heureusement, leur charme naturel fonctionne tout de même. Alors certes, Bébé vampire manque de liant, d’un scénario carré dans tous les compartiments alors qu’il pouvait s’avérer intéressant sur certaines problématiques. Mais il pourra tout de même interloquer les fans de suceurs de sang, voire les cinéphiles très ouverts qui pourront y voir là une tentative de déviance d’un mythe à la sauce malsaine. On n’ira pas jusqu’à dire que Bébé vampire fonctionne, mais on y a tout de même décelé de quoi prendre des notes.