Caractéristiques
- Titre : Le Cercle Rings
- Titre original : Rings
- Réalisateur(s) : F. Javier Gutiérrez
- Avec : Matilda Lutz, Alex Roe, Johnny Galecki, Vincent D'Onofrio, Aimee Teegarden
- Editeur : Paramount Pictures
- Date de sortie Blu-Ray : 6 juin 2017
- Date de sortie originale en salles : 1er février 2017
- Durée : 102 minutes
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- Note : 6/10 par 1 critique
Image : 4,5/5
Ce Blu-ray de Le Cercle – Rings a au moins le mérite de proposer un résultat technique probant. Presque tout y est assez fort pour que cette galette puisse être ressentie comme du très bon travail : définition au top, piqué carrément mémorable, contrastes qui tabassent. Par contre, on remarquera une poignée de plans de nuit un peu parasités. Seul anicroche à un résultat de haute volée.
Son : 4/5
Le Cercle – Rings est notamment proposé en version française, et originale sous-titrée dans la langue de Molière. Pour la première, en Dolby Digital 5.1, le constat n’est pas fameux : volume très bas, doublage terriblement mauvais, on s’en passera très bien. Heureusement, la VOSTFR relève clairement le niveau, surtout avec sa piste en DTS-HD 7.1, qui fonctionne impeccablement bien. L’équilibre du mixage ne souffre d’aucune contestation, la spatialisation fait son office. Du bien bel art.
Bonus : 1,5/5
La section bonus de Le Cercle – Rings n’a pas de quoi nous enchanter. Quatre modules sont au rendez-vous. Le premier, La boucle de la terreur est bouclée (12 minutes) est l’exemple typique de la featurette « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». On ne doute pas de la bonne ambiance sur le plateau, mais on aurait aimé plus d’anecdotes sur le tournage. Ressusciter les morts : ramener Samara à la vie (9 minutes) est sans doute le meilleur bonus de la galette. Il est centré sur l’actrice Bonnie Morgan, et tout le travail titanesque que son personnage a demandé aux maquilleurs. Rendez vous compte : 45 prothèses, 7 heures de pose… Scènes effrayantes (6 minutes), donne la parole au différents acteurs, qui doit nous en dire plus sur les séquences du film qu’ils ont trouvé terrifiantes. Une véritable gaudriole sans intérêt. Enfin, on a droit à différentes Scènes coupées (18 minutes), à l’intérêt plus ou moins avéré. On retiendra surtout quelques passages qui auraient pu appuyer sur la relation entre l’héroïne et sa mère, ou encore une fin alternative plus ouverte.
Synopsis
Un professeur d’Université achète un magnétoscope dans une brocante et y trouve la fameuse cassette démoniaque, censée tuer celui qui la regarde au bout de 7 jours. Il décide alors d’entraîner deux de ses étudiants dans une dangereuse enquête, pour découvrir les origines de Samara, la jeune fille du puits. Lorsque malgré eux, la vidéo se retrouve sur Internet et devient virale, ils doivent absolument trouver un moyen de briser la chaîne, avant que la planète entière ne subisse la malédiction de Samara.
Le film
Débutons sèchement notre avis sur le film : Le Cercle – Rings est un échec assez vertigineux. Pourtant, c’est avec un certain plaisir qu’on revenait vers Sadako Samara, la petite fille aux cheveux gras qui nous a tant fait frémir… du moins dans sa version japonaise. Il faut bien le signifier, la réappropriation du phénomène par Hollywood, qui n’est pas un scandale en soit (Hideo Nakata l’a adoubé, par ailleurs), n’a jamais été à la hauteur du film de 1997. La peur qui y est développée, typiquement nippone, n’a pas su être approchée ni sublimée par le système américain, ou les goûts occidentaux, et c’est un constat qui va exploser ici.
Car Le Cercle – Rings, c’est tout ce qu’il ne fallait surtout pas faire avec cette licence. Voire, même, on y trouve tout ce qui explique la nette décadence du film de genre, indéniable depuis le début des années 2010 et ce malgré quelques bonnes piqûres de rappel. En gros, le réalisateur, F. Javier Guttiérrez (Tres Dias), a voulu « donner un coup de jeune à la série ». Mais bon sang, combien de fois cette intention a accouché d’un film d’horreur de qualité ? Ring, l’original, est clairement ancré dans son époque. Remplacer la VHS, c’est évidemment la première erreur, car cela conduit le réalisateur vers les nouvelles technologies. Un jeunisme qui aurait pu donner quelque chose, d’ailleurs on sent pointer une critique des réseaux sociaux, seulement jamais elle n’est poussée. Et la raison est évidente, car le gros morceau de la campagne marketing de ce genre de film se déroule, justement, sur ces Facebook, Twitter, etc. La malédiction se refile un peu n’importe comment, sans que l’on n’y comprenne grand chose, mais surtout sans travail sur la fatalité.
Le Cercle – Rings est un film inoffensif, mais ce ne serait pas si gênant si F. Javier Guttiérrez avait au moins eu la bonne idée de construire la frayeur. Las, ce n’est pas le cas, et le jeunisme atteint jusque les mécanismes de la peur. En gros, quelques jump scares (sans excès, c’est à noter), une lumière pas dégueulasse voire bien stylisée, quelques morts supposées violentes mais surtout illisibles, et aucun véritable travail sur l’ambiance. Ajoutons, bien évidemment, un propos anti-religion primaire et superficiel, sans lequel il n’y a pas de film d’horreur moderne destiné aux ados. Le réalisateur fait son petit malin, filme par exemple la pluie qui goutte à l’envers sur une vitre. C’est super, c’est beau, ça fait un bien joli plan, mais ce n’est pas avec ce genre d’esbroufe boursoufflée que l’amateur de cinéma de genre va frémir. D’ailleurs, c’est une évidence : cette œuvre n’est pas fait pour lui. Si vous avez vu Ring, par pitié : fuyez, car rien ici ne vous rappellera ce que vous avez pu ressentir devant le chef-d’œuvre d’Hideo Nakata. La menace Samara se résume à ses apparitions, elle n’est plus ce spectre qui contamine l’écran de son absence inquiétante, voire alarmante. La menace a perdu toute finesse, gangrénée qu’elle est par la vulgarité sans bornes de l’horreur moderne.
Et le casting alors, sauve-t’il les meubles ? Bien évidemment, non. On peut le résumer à une brochette de trentenaires qui jouent les élèves de fac, on en a l’habitude mais ça commence à bien faire. Au milieu de toute cette catastrophe, on trouve le souvent excellent Vincent D’Onofrio (Les sept mercenaires, Full Metal Jacket). Soyons clairs, ce très bon acteur devait avoir des impôts à payer, c’est la seule explication possible pour expliquer une prestation aussi peu qualitative. Le pauvre a l’air absent, parfois même en contre-jeu, semblant presque rire de sa performance désolante. Et c’est un peu sur les rotules que l’on termine Le Cercle – Rings, avec cette impression peu enviable d’avoir assisté à la mise à mort d’une licence. Cette époque est décidément assassine pour les classiques du film d’horreur : après Michael Myers, Jason, Freddy, ils ont tué Sadako / Samara.