[Test – Playstation 4] Rabi Ribi : une aventure très lapinou

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : CreSpirit
  • Editeur : PQube
  • Date de sortie : 1er septembre 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Introduction

Si vous traînez vos guêtres du côté de Steam, alors vous avez obligatoirement entendu parlé de Rabi Ribi. Jeu d’action et d’aventure tout en 2D, dans un style visuel qui ne peut que plaire aux amateurs de gros pixels, le soft venu tout droit de Taiwan a réussit à conquérir le cœur des amateurs de titres indépendants, pourtant de plus en plus exigeants. Il faut dire que CreSpirit avait réuni bien des éléments pour que la recette fonctionne, le tout dans un savant mélange de Metroidvania et de Manic Shooter. Un an après sa sortie sur la plateforme de Valve, voilà que la lapine débarque sur Playstation 4 et Vita, sous l’impulsion de PQube (White Day : A Labytinth Named School). A-t-elle perdu quelques plumes (oui, bon, pour un lapin ce serait étrange) dans ce transfert ?

Histoire : 4/5

image jeu rabi ribi
Image issue du Playstation Share.

On avait un peu peur de l’histoire qui se prend un peu trop au sérieux, et force est de constater que ce n’est pas du tout le cas. Rabi Ribi vous fait incarner Erina, une lapine toute mimi qui, un beau jour, va prendre forme humaine, d’une manière bien mystérieuse. Seulement trahie par ses oreilles pour le moins caractéristiques, la bunny girl va devoir tout faire pour suivre le fil d’une aventure qui part dans tous les sens, pleine de bonne humeur, avec comme objectif de retrouver sa forme initiale. Assez vite, elle rencontrera Ribbon, une fée assez caractérielle qui nous accompagnera tout au long d’un périple rythmé par des rencontres insolites, et parfois dangereuses.

Rabi Ribi est assez bavard, mais ce serait injuste que de ne pas souligner la gourmandise comique qu’est le récit. CreSpirit ne se prend jamais au sérieux, et ose même se moquer de son propre concept. Pas de dénonciation mal venue d’un fantasme masculin, rassurez-vous, mais clairement une ambiance légère, et parfois à mourir de rire. Surtout quand le gang des fausses bunny girls débarque, et apporte à l’ensemble une ironie savoureuse. Aussi, sachez que le soft est entièrement traduit en français (avec de petites coquilles à l’occasion, c’est à signaler), ce qui offre un confort de jeu optimal.

Gameplay : 4/5

image test rabi ribi
Image issue du Playstation Share.

Rabi Ribi pourrait se décrire par la fusion du Metroidvania et du Manic Shooter. Pour faire simple, vous allez devoir faire progresser votre avatar lapinesque, que ce soit dans son inventaire ou dans ses capacités, afin d’atteindre des endroits de la carte auparavant inaccessibles. Et, très vite, vous devrez faire face à des boss qui vous balanceront une tonne de boulettes, qu’il faudra apprendre à éviter si vous voulez survivre. La prise en mains est simple, même si le tout début peut se faire ressentir comme un peu abrupt. Erina répond bien, utiliser le marteau ou les tirs magiques de la fée n’ont rien de bien sorciers. Par contre, les premiers instants vous feront cravacher. Car, comme dans tout Metroidvania, vous débuterez sans les améliorations qualitatives qui vous faciliteront bientôt la vie. On pense notamment aux évolutions du marteau, que vous débloquerez en l’utilisant sur les odieux personnages qui vous barreront la route. Un petit côté Secret Of Mana donc : plus vous utilisez une attaque, plus celle-ci se développe.

Rabi Ribi vous permettra bientôt d’attaquer en sautant, ou encore de vous déplacer beaucoup plus vite. Mais ces améliorations ne seront pas la seule raison de vos futurs succès. Rien ne sera possible sans que votre skill ne soit mis à dur épreuve, et surtout lors des combats de boss. Avant de rentrer plus en détails sur ce rapport aux patterns, sachez que vous pourrez choisir entre deux manières de jouer au titre. La première donnera au cheminement un aspect plus linéaire. Vous pourrez farfouiller comme bon vous semble, mais les puissants adversaires suivront votre courbe de progression. La seconde, intitulée « Mode Alternatif », donnera au jeu une véritable saveur Metroidvania, et l’exploration s’avérera beaucoup plus mise en avant, afin de faire évoluer Erina. Il faudra choisir autrement qu’à la légère, car l’expérience changera du tout au tout.

Les boss de Rabi Ribi vous donneront bien du fil à retordre. Autant vous prévenir, il va falloir apprendre les patterns de ces ennemis parfois redoutables, et faire preuve de précision autant que de finesse. Chacun a son mode de fonctionnement, sa ritournelle, et la clé de la réussite se cache dans votre capacité à les retenir, puis à tirer les conclusions nécessaires pour ne pas vous faire toucher. Si vous n’êtes pas venu ici pour souffrir (OK ?), rassurez vous : les modes de difficulté permettent de trouver le meilleur dosage, et de ne pas s’arracher les cheveux si vous êtes plutôt un gamer tranquille. Insistons sur le succès de CreSpirit : le mélange des genres donne ici pleine satisfaction, et accouche de mécaniques jouissives à maitriser. De plus, bien conscients que la map est assez étendue, les développeurs ont pensé à un moyen de se téléporter sur des points précis de la carte, ce qui fait gagner du temps et repousse la redondance. Sachez enfin que le menu de pause est l’occasion d’avoir accès à tout un tas d’informations : carte (pourcentage de découverte, de secrets etc), objectifs, objets amassés, et plein de petit détails qui font toute la différence. S’il manque peut-être la petite touche de folie qui donnerait à l’ensemble encore plus de personnalité, on ne peut que féliciter le studio pour ce résultat au-delà de nos espérances.

Technique et ambiance sonore : 3/5

image ps4 rabi ribi
Image issue du Playstation Share.

Rabi Ribi donne à fond dans le pixel art. Les haters de ce style visuel ne se rabibocheront pas avec lui à l’occasion de ce jeu, c’est une certitude. Par contre, si c’est votre tasse de thé, alors le paradis sera proche. Aussi, et c’est plus indiscutable que les goûts et les couleurs, les environnements nous ont charmé d’un bout à l’autre, dans un style naïf très charmant. Seule ombre au tableau, on a eu droit à une poignée de bugs de collisions, et un bien étrange cas qui faisait disparaître les ennemis de l’écran. C’est arrivé une seule fois, mais ce fut marquant. Plus positif, les animations ont ce charme du minimalisme bien utilisé, et les différentes phases de dialogues sont parfois accompagnées d’artworks qui savent flatter les yeux.

La bande originale de Rab Ribi est une véritable friandise. Elle a été composée par quatre compositeurs : 3R2, Triodust, Laozi et MWT. Waiting. Des noms de scène que nous découvrons à cette occasion, et qui livrent des thèmes parfois un peu courts, mais toujours très mémorables, pleins d’une certaine personnalité. Et l’équilibre est bon : qu’on soit en cours de niveau, ou contre un boss, les morceaux sont de qualité. Par contre, on est plus réservé à propos des bruitages, et surtout de l’ambiance sonores lors des dialogues : il n’y en a pas…

Durée de vie : 4/5

image boss rabi ribi
Image issue du Playstation Share.

Le scénario de Rabi Ribi offre une douzaine d’heures de jeu. C’est déjà satisfaisant, mais à cela il faut ajouter les à-côtés, et surtout tous les objets à collecter, et les secrets à dénicher (ici, des easter eggs). En tout, vous pouvez tabler sur plus de 25 heures. Et ce n’est pas terminé ! Après la fin, vous aurez droit à un mode Boss Rush, qui apportera bien du challenge à celles et ceux qui en demanderont encore. Aussi, CreSpirit a pensé aux joueurs qui voudront se lancer dans un Speed Run, avec un mode chronométré. Bref, bien assez de contenu pour satisfaire amplement.

Note finale : 15/20

Ne commettez pas l’erreur de juger Rabi Ribi sur son apparence volontairement mignonnette. Oui, l’histoire est volontairement comique, l’avatar abusivement kawai, et les couleurs pétillent plus qu’une limonade bien fraîche. Mais le soft saura vous punir, avec un challenge corsé, et des combats de boss dont les sensations se rapprochent furieusement de celles ressenties dans un Manic Shooter. Le jeu offre aussi pas mal de contenu, on sent que les développeurs ont cherché à choyer les joueurs farfouilleurs, et c’est toujours une bonne chose. Au final, on ne s’attendait pas à prendre autant de plaisir en compagnie de la bunny girl, et pourtant elle a su nous séduire sur la longueur.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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