Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Développeur : Capcom
- Editeur : Capcom
- Date de sortie : 24 janvier 2017
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 9/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introduction
Si Resident Evil 6 a dépassé toutes les espérances en terme de ventes, atteignant les six millions d’exemplaires en bout de course, il est tout de même difficile d’oublier la qualité en berne de cet opus canonique. Alors que la licence s’en tirait plutôt bien avec les épisodes Revelations, Capcom (Mega Man Legacy Collection 2) a tout de même ressenti le besoin de vite donner un second souffle à l’une de ses séries les plus précieuses. Resident Evil 7 est sorti depuis quelques mois maintenant, et nous étions passés à côté, du fait d’une actualité très chargée. Alors, à l’approche de Halloween 2017, on s’est dit qu’il était grand temps d’aborder le survival horror qui, effectivement, nous a valu de grands moment de pétoche, et qui pourra se trouver une très bonne place dans votre console, en cette nuit du 31 octobre.
Histoire : 5/5
Resident Evil 7 prend la route, direction la Louisiane, et la ville de Dulvey, pour installer sa situation. L’action se déroule en 2017, soit quelques années après la sixième itération. Terminée, donc, la volonté de balader le joueur sur une timeline parfois compliquée à suivre. Quoi qu’il en soit, l’ambiance moite est à prévoir, ce qui dénote avec le nom de notre avatar : Ethan Winters. Le personnage recherche sa femme, Mia, portée disparue depuis trois interminables années. Tous les indices portent à croire que votre bien aimée se trouve là, dans cette maison isolée que vous venez de découvrir. Seulement, à l’intérieur, et comme vous vous en doutez, rien ne se passera comme prévu…
Un personnage principal qui n’appartient pas, de près ou de loin, à l’habituel casting de Resident Evil, il fallait oser le faire. Certes, on ne peut nier que la séparation est abrupte, mais ce septième opus ne cache pas son envie de prendre certaines distances scénaristiques avec ses ainés. Non, Capcom ne renie pas sa licence, loin de là, d’ailleurs on est tout de même conscient, à de rares occasions, que l’on nous narre des faits qui interviennent dans le prolongement des événements précédents. On félicite ce choix courageux, d’autant plus que Resident Evil 7 ne tombe jamais dans la référence facile. Cela accouche d’un véritable renouvellement, que ce soit dans la manière de gérer l’univers, sans ne jamais couper le cordon ombilical, via des clins d’œil subtils et agréables. Comme ce journal qui nous apprend ce que sont devenus les habitants de Raccoon City, ou une arme qui porte le prénom d’un antagoniste bien connu.
La narration mise en place par Resident Evil 7 détonne. On peut même affirmer que l’on assiste à la réussite d’une formule certes déjà vue, mais ici portée à ce qu’on pense être un sommet. Les événements s’enchaînent dans un mélange maitrisé d’éléments ingame et de cutscenes à la réalisation tout bonnement grandiose. Pour tout vous dire, on s’est surpris à parfois ne pas lâcher le stick de la manette, alors que l’action laissait la place à une cinématique, en s’imaginant continuer à contrôler notre avatar. Les transitions sont fluides, et le rythme incroyablement bien contenu. Seul retenue : le dernier quart du jeu nous a semblé un chouïa moins abouti, avec des situations un peu moins mémorables qu’auparavant. En même temps, la première moitié est tellement exemplaire, qu’il ne pouvait que survenir un petit coup de moins bien.
Et la peur dans tout ça ? Si l’on vous a réservé ce test pour Halloween, c’est pour deux raisons. La première, c’est l’occasion qui fait le larron, tout simplement. La deuxième est plus difficile à vous confier (la fierté masculine, que voulez-vous). Votre humble serviteur a eu beaucoup de mal à terminer Resident Evil 7 (ndlr : pour être plus précis, parce que monsieur fait son fier dans l’article dédié au Manoir de Paris, il a mis plus d’un mois pour dépasser la première moitié du jeu). Et pourtant, on est habitué, aux survival horror : on aime ce genre, et on le fait savoir. Ici s’ajoute les pires frayeurs qu’on a vécu devant un écran, depuis bien longtemps et tout medium confondu. Oubliez le cinéma, il n’arrive pas à la cheville de ce que ce soft vous réserve. Impossible de spoiler, vous comprendrez bien, mais si l’on devait retenir un instant «dévoilable», ce serait celui de la main, au tout début du cheminement. Si vous êtes du genre à ne pas supporter les coupures, vous allez être servis. Flippant, avec du jump scare, mais qui fonctionne (n’est-ce pas, Ça), et multipliant les situations hautement anxiogène, on est là devant le titre le plus flippant depuis Dead Space. C’est dire.
Gameplay : 4/5
La plus grande nouveauté de Resident Evil 7 est, bien entendu, sa vue subjective. Elle change le point de vue, merci Captain Obvious, mais aussi le rapport que le joueur entretient avec l’œuvre elle-même… et avec la manette. En effet, tout paraît plus organique, viscéral, alors que, fondamentalement, le gameplay ne fait pas dans le novateur. On se déplace comme dans tout FPS, à la différence près que très peu d’autres jeux utilisant cette vue ne vous donnera cette impression que tout mouvement doit être pensé, du moins dans les moments les plus tendus. Les Baker vous prendront au marquage, à la culotte comme disent les footeux, et il va falloir leur rendre la tâche difficile. Pour ce faire, il sera nécessaire d’être silencieux, de se fondre dans l’ombre, et surtout de connaître les lieux. Bien vite, un pistolet viendra pour vous prêter gâchette forte, ainsi qu’un armement plus conséquent par la suite, amenuisant un peu l’aspect purement survival du début, mais sans ne jamais faire en sorte qu’on retrouve les sensations de pure action que l’on ressentait dans les épisodes 5 et 6.
La structure de Resident Evil 7 ne surprendra pas vraiment, au-delà du jeu du chat et de la souris que certaines situations vont créer. On retrouve les énigmes, mais moins tordues que dans les premiers jeux de la licence. Tant mieux. On retrouve les zones sécurisées, qui permettent de souffler (et vous allez les adorer, ces salles !), mais aussi les coffres communiquant. Tout cela a un air de déjà-vu, mais ça fonctionne toujours aussi bien. C’est l’exploration qui est plutôt repensée, en tout cas assez pour qu’on ne ressente jamais un sentiment de flemmardise dans le gameplay. On éprouve le besoin de bien tout fouiller, notamment par ce que les munitions se font rares, très rares parfois. Car vous allez avoir recours à vos pétoires. Les Baker ne seront pas les seuls ennemis rencontrés en chemin. D’autres antagonistes vous attendent, plus monstrueux, et aussi un peu moins mémorables dans leur intelligence artificielle. Celle-ci reste assez poussée pour qu’on n’ait pas l’impression de se mesurer à des créatures lobotomisées, mais on les sent un peu plus en retrait que la famille de fous furieux.
L’on doit cependant apporter un bémol à ce tableau presque idyllique : les combats de boss ne tiennent pas vraiment leurs promesses. Resident Evil 7 souffre d’un défaut que l’on trouve inhérent au jeu vidéo actuel : il n’arrive pas à penser ces épreuves comme des pics de tension par le gameplay. Ces ennemis, plus balèzes que la moyenne, ont l’apparence qu’ils méritent, pas de soucis là-dessus. Mais ça manque de mécanismes à comprendre, c’est trop scripté pour être réellement plaisant à jouer sur ces quelques instants précis. Dommage. Aussi, vous remarquerez que nous n’abordons pas l’utilisation du casque Playstation VR. Tout simplement car votre humble serviteur n’a pas pu l’utiliser tout au long du jeu. On remarque que Capcom est, sans aucun doute, le développeur qui a le mieux compris la réalité virtuelle, sur consoles. Le travail effectué sur les effets est carrément prodigieux, il suffit de se pencher, quand vous êtes planqués derrière un mur, histoire d’observer la situation, pour le comprendre. Enfin, le studio a tout fait pour amoindrir les maux de crâne et d’estomac, surtout grâce à une caméra bien stable. Seulement, quand on est si sensible à la réalité virtuelle qu’une demi-heure est suffisant pour faire naître un véritable mal de mer, c’est compliqué de se lancer dans une aventure aussi longue. Mais insistons : l’expérience est du genre à marquer, elle est donc recommandable.
Technique et ambiance sonore : 5/5
On a bien croisé des textures un peu baveuses, mais globalement Resident Evil 7 nous a scotché à l’écran. Chaque fichu couloir est une épreuve pour les nerfs, et ce n’est pas qu’à cause (ou grâce) du scénario. C’est parce que l’ambiance qui se dégage de l’écran est à se faire des grosses frayeurs. L’éclairage est diabolique, chaque source de lumière semble être pensée pour nous faire abdiquer. L’expérience en réalité virtuelle soufre d’une légère baisse de qualité dans le rendu des environnements, avec de l’aliasing parfois prononcé (sur une Playstation 4 non Pro, c’est à préciser), mais globalement cela reste très, très convaincant. et ce n’est pas le character design, divinement sinistre, qui vous fera éprouver le contraire.
La bande originale de Resident Evil 7 est composée par dix mains : Akiyuki Morimoto (Lost Planet 2, Resident Evil 6), Cris Velasco (Bloodborne, Borderlands), Miwako Chinone (Monster Hunter 4), Brian D’Oliveira (Tearaway, Batman : Arkham Knight) et Satoshi Hori (Ultra Street Fighter 2 : The Final Challengers). Comme toujours avec la série, il ne faut pas s’attendre à des thèmes qui s’immisceront dans les mémoires. Tout est affaire d’ambiance, de nappes inquiétantes et de rythmes qui savent jouer aux montagnes russes. Quant au sound design, il ne vous laissera aucun répit : chaque son est malicieusement calculé pour provoquer des sueurs froides chez le joueur. Enfin, signalons un bon travail de doublage, et ce quelle que soit la langue choisie. C’est assez rare pour être souligné.
Durée de vie : 3/5
Resident Evil 7 se boucle en une dizaine d’heures. Un peu plus, un tout petit peu moins, ça dépendra de votre envie de bien explorer les environnements. C’est pas mal du tout pour un jeu de cette licence, mais force est de constater qu’on n’a pas beaucoup de raisons d’y revenir, à part essayer de nouvelles armes, et se surpasser dans un niveau de difficulté plus élevé. Voire, pour les plus acharnés du pad, se confronter au mode Survie.
Note finale : 17/20
Resident Evil 7 est un jeu qui marque sur plusieurs plans. Il est clairement l’un des meilleurs de l’année 2017, mais concourent aussi pour rentrer dans le top 10 des meilleurs survival horror de tous les temps. L’histoire prend ses distances avec ses prédécesseurs, tout en restant proche de par des clins d’œil malins, jamais intrusifs. Le gameplay ne révolutionne pas le genre, mais l’ensemble de la prise en mains permet un rapport très troublant avec ce qu’il se passe à l’écran. Pour faire simple, vous allez sursauter, hurler bien bruyamment, et peut-être même «ragequitter» après une énième frayeur. Capcom ne pouvait pas rêver mieux : la licence est totalement relancée, et du coup le probable huitième opus devient l’un des titres que l’on attend le plus !