Dollhouse après la diffusion de seulement quatre épisodes de la saison 2, dont le budget avait déjà été revu à la baisse. En effet, en passant à la case prime-time du
vendredi soir (elle était auparavant programmée ce même soir après The Sarah Connor Chronicles, annulée l’an dernier), la série avait perdu près d’un million de
téléspectateurs, passant ainsi d’une moyenne de 4 millions de spectateurs par épisode à tout juste 3. Et si sur le réseau câblé ce score aurait été tout à fait honorable
(Buffy, à ses pics d’audience, réunissait environ 5 millions de fidèles sur la WB), pour une chaîne publique, c’est un taux très faible qui sonne le
chant du cygne pour toutes les séries qui ne parviennent pas à faire plus. Et cela même si le vendredi soir est une case morte pour la télévision américaine, la plupart des jeunes étant de sortie
et non devant leurs écrans.Prévisible, l’annulation du nouveau bébé de Joss Whedon n’en demeure pas moins réellement triste: tandis que la Fox avait selon toute vraisemblance exigé que le
pilote soit retourné et la trame des premiers épisodes remaniée pour qu’ils soient plus accrocheurs (moins de concept et d’exposition de l’intrigue et des personnages, plus d’actions et des
intrigues bouclées au départ), faisant partir la série sur un mauvais pied (des défauts d’intrigue et de rythmes assez importants sur les cinq premiers épisodes),
Dollhouse avait fini par trouver sa voie et les épisodes ne cessaient de s’améliorer. Les personnages secondaires, trop caricaturaux ou maladroits au
départ étaient enfin devenus des êtres complexes et passionnants, le ton devenait résolument plus sombre et le concept de la série ne cessait de prendre de l’ampleur et de révéler toute sa
puissance, les quatre épisodes de la saison 2 constituant même un sans faute.
Pauvre Joss Whedon, donc, qui, encombré par son contrat avec la 20th Century Fox (qui distribuait Buffy) semble ne pas arriver à
imposer durablement des concepts passionnants mais trop ciblés et obscurs pour une grande chaîne. Firefly, lancée en 2003, sera annulée 11 épisodes plus tard, les trois
derniers épisodes n’étant disponibles que sur le coffret DVD de la série. Le film Serenity, sorti en salles en 2005, n’aura pas réussi à récolter suffisamment d’argent
pour permettre de relancer la série sur une autre chaîne. Et ce malgré un public fidèle bien que restreint et d’excellentes critiques.
Dollhouse semble ainsi suivre le même schéma: la série, dont les critiques sur la première moitié de la première saison étaient assez mauvaises, s’était depuis attirée
d’excellentes critiques de journaux prestigieux, tels que le New York Times ou le Times. Ce qui n’aura pas suffit à la
sauver.
Cependant (et il faut s’en réjouir), la chaîne a décidé de diffuser le reste des épisodes commandés à partir du 4 décembre, à raison de 2 épisodes par semaine sur tout le mois de décembre, puis
un épisode par semaine en janvier, jusqu’au 22, date du series finale. Soit neuf épisodes supplémentaires. Ce qui permettra à Whedon de boucler la boucle (en laissant
une certaine ouverture sans doute) dignement. Et, avec la sortie en DVD de la saison 2 dans quelques mois, Dollhouse risque fort d’acquérir, peu à peu, un statut de
série culte… qui permettra sans doute à la Fox d’en tirer un tant soit peu de bénéfice.
J’attends de voir les épisodes diffusés en décembre avant de rédiger une première critique sur la saison 2 (vraiment excellente jusque-là) puis un ultime article sur les derniers épisodes
et une vue d’ensemble de la série.
Pour ceux qui n’auraient pas encore vu la 1ère saison, celle-ci est actuellement diffusée sur Téva.