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[Critique] El Reino : le règne espagnol

Caractéristiques

  • Titre : El Reino
  • Réalisateur(s) : Rodrigo Sorogoyen
  • Avec : Antonio de la Torre, Mónica López, Josep Maria Pou, Nacho Fresneda, Ana Wagener
  • Distributeur : Le Pacte
  • Genre : Thriller
  • Pays : Espagne
  • Durée : 132 minutes
  • Date de sortie : 17 avril 2019
  • Note du critique : 8/10

Un film au rythme haletant

image film el reino
El Reino peut compter sur une ambiance tendue.

Ce serait peu dire que le film El Reino parvient à tenir le spectateur en haleine durant ses presque deux heures de métrage. Pourtant sur le papier, rien ne pouvait suggérer que le réalisateur Rodrigo Sorogoyen (déjà à l’origine de l’excellent thriller Que Dios nos perdone) réaliserait le tour de force de transformer un brûlot politique sur la corruption des élites en un polar nerveux et désespéré, rappelant des films de la grande époque comme Serpico. La différence dans El Reino, c’est que le personnage principal joué avec conviction par Antonio de la Torre (aussi à l’affiche de Que Dios no perdone) n’est pas un flic incorruptible, mais bien un de ces ripoux politiciens qui hissent la duperie et la langue de bois vers des performances quasi-artistiques. Et c’est là l’un des principaux attraits du métrage qui pousse le spectateur à sympathiser avec le protagoniste, pourtant moralement indéfendable.

Une réalisation au cordeau

La caméra de Rodrigo Sorogoyen colle au plus près de son personnage pendant l’intégralité d’El Reino, alignant les plans séquences que ce soit en caméra de dos ou en plans larges. Ce procédé permet de nous identifier à lui, et de suivre sa progression psychologique au fil du récit. Commençant comme une sorte de Terminator que rien n’arrête, on voit lentement apparaître ses fêlures et ses hésitations, que ce soit par la narration ou la réalisation, les deux marchant main dans la main dans une symbiose parfaite.

Un scénario captivant

L’histoire d’El Reino, justement, est un modèle du genre. À la fois thriller politique et critique sociale des élites qui nous dirigent et s’engraissent sur notre dos. Nous suivons sans faillir la lutte façon David contre Goliath de Manuel Lopez-Vidal (le personnage joué par Antonio de la Torre), seul contre tous, sa battant dans un premier temps pour sauvegarder sa carrière et ses acquis. Puis, vers la dernière partie du long métrage, il met en jeu sa propre vie afin qu’éclate la vérité. Une vérité qui dérange, en trouvant un écho à la fois réaliste et fataliste dans l’actualité contemporaine.

Le cadeau ibérique

Pour conclure, nous dirions qu’en ce début d’année 2019 (même si le film est sorti depuis septembre 2018 en Espagne), la Péninsule ibérique nous offre pour l’instant avec El Reino le thriller de l’année. Un tenant du titre qui sera sans nul doute difficile à battre, tant ses qualités techniques autant que scénaristiques placent la barre haut. Néanmoins si d’autres surprises de ce calibre venaient à sortir en salle dans le courant de l’année, nous serions preneurs.

Article écrit par

Depuis toujours, je perçois le cinéma, certes comme un art et un divertissement, mais aussi et surtout comme une porte vers l'imaginaire et la création. On pourrait dire en ce sens que je partage la vision qu'en avait Georges Méliès. Avec le temps, de nombreux genres ont émergé, souvent représentatifs de leurs époques respectives et les bons films comme les mauvais deviennent ainsi les témoins de nos rêves, nos craintes ou nos désirs. J'ai fait des études de lettres et occupé divers emplois qui jamais ne m'ont éloigné de ma passion. Actuellement, sous le pseudonyme de Mark Wayne (en hommage à l'acteur John Wayne et au personnage de fiction Bruce Wayne alias Batman), je rédige des critiques pour le site "Culturellement Vôtre". Très exigeant dans ma notation des films, en particulier concernant le scénario car c'est la base sur lequel aucun bon film ne peut émerger s'il est bancal ou pour le moins en contradiction avec son sujet. Je conserve une certaine nostalgie d'une époque qui me semble (pour l'instant) révolue où le cinéma ne se faisait pas à base de remakes, intrigues photocopiées et bien-pensance. Néanmoins, rien n'entame mon amour du cinéma, et chaque film que je regarde me le rappelle, car bons ou mauvais, ils restent le reflet de notre époque.

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