Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- PC
- Développeur : Ghost Games
- Editeur : Electronic Arts
- Date de sortie : 8 novembre 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 6/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Malgré des qualités, Need For Speed Heat fait en partie fausse route
Que de routes parcourues pour Need For Speed, depuis le premier opus datant de 1994 ! Plus de vingt-cinq ans après cette ouverture en fanfare, regarder dans le rétroviseur peut fortement impressionner : ce sont pas moins de vingt-deux épisodes qui sont parus avant le Need For Speed Heat que nous abordons aujourd’hui. Et, au sein de ce cheminement mouvementé, la licence a connu pas mal de changements de philosophie. Parfois très rock, à d’autres moments carrément axé vers une ambiance inspirée par le succès de Fast And Furious, mais toujours dans une ambiance qui met en avant la dualité de la vitesse et de ses conséquences, ici la chasse menée par la police. Cette nouvelle itération, toujours éditée chez Electronic Arts, est-elle apte à mettre la série sur de bons rails ? Notre réponse est partagée.
Need For Speed Heat peut faire valoir de vraies qualités, mais l’histoire et l’ambiance du mode solo n’en font clairement pas parti. C’est assez subjectif pour le coup, mais votre dévoué serviteur l’assume : ce genre d’atmosphère, faite de pose à l’excès dans tous les sens, pèse lourd sur le melon. Heureusement, le « récit » ressemble plus à une mise en situation, même s’il faudra parfois se tanner des dialogues inconsistants, déclamés par des doubleurs français catatoniques. Les scénaristes cherchent surtout a accompagner la présence de ce que le jeu appellent « les flics », protagonistes qui seront d’ailleurs les plus intéressants de cette expérience. Ils sont dirigés par le jusqu’au-boutiste et totalement cintré Franck Mercer, qui rêve de délester Palm Bay de ses courses clandestines. Bon, en même temps on est du genre à ne pas apprécier les rodéos citadins, donc on peut comprendre sa motivation, ce qui nous emmène à préférer le camp des ennemis de notre avatar.
Heureusement, Need For Speed Heat ne se fait pas trop insistant avec les pilotes poseurs. Et c’est pour mieux laisser le joueur s’éclater à rejoindre des courses, diurnes ou nocturnes. Précisons ici le concept. Le jeu vous propose deux phases : les compétitions de jour, qui servent principalement à amasser de l’argent sonnant et trébuchant, et celles de nuit dont le bienfait est de faire grimper votre réputation. On peut passer de l’une à l’autre avec une belle fluidité, en pressant L3 sur l’écran de la carte ce qui est un excellent point. Les deux moments se complètent, et il y a du bon dans l’idée. Cela provoque un changement radical d’atmosphère, car la nuit les flics de sortie. Dans cet opus, les condés sont du genre très accrocheurs, peut-être même trop tant ils provoquent sur la carlingue des dégâts considérables. Une fois coffré, on se prend une grosse amende, et l’on perd de la réputation Voilà qui fait réfléchir en cours de jeu, et l’on se doit de vite apprendre par coeur la disposition des planques, au sein desquelles on valide définitivement les points empochés.
Bonne impression de vitesse, mais…
Comme nous l’informions plus haut, les différentes courses de Need For Speed Heat se rejoignent par le biais d’un grand hub : la ville de Palm Bay. Cet ersatz de Miami est une bonne idée, cela rappelle Burnout Paradise, et ce n’est pas pour nous déplaire. Par contre, on ne peut que constater que, si la ville est plutôt belle et bien agencée en terme de quartiers différents, elle se révèle désespérément vide. Il est rare de croiser une autre bagnole, ce qui distille une sorte de solitude pesante. Heureusement, le soft se veut beaucoup plus généreux en terme de nombre de voitures à acquérir, et de possibilité de tuning. On pourra parfois tellement retoucher la carrosserie, en blinder la structure aussi bien de manière cosmétique que plus utile, comme en ajoutant des boucliers à l’avant et à l’arrière. Du coup, l’utilité de l’argent gagné en plein jour ne fait aucun doute.
Need For Speed Heat était très attendu pour sa conduite, après des épisodes que l’on trouvait trop imprécis dans ce domaine. Mauvaise nouvelle : ça ne s’est pas arrangé. On est toujours autant poussé au dérapage (ou drift), ce qui n’est pas un mal en soi. Par contre, les sensations lors de ces manoeuvres restent trop flottantes, et même dorénavant permissives. On n’est que très rarement punit pour une trajectoire mal négociée, ceci à cause des éléments de décors qui ont la gentillesse de se pulvériser à notre passage, tant et si bien que l’on ne ressent pas la présence d’un quelconque stress. Du moins dans ces moments, car le jeu peut tout de même parfois se faire plaisant, notamment grâce à une bonne impression de vitesse, et une police qui fait preuve d’une ténacité rigolote (ah, ces hélicoptères). Ajoutons à cela la bonne idée qu’est la division du nitro par bouteille, ce qui force à bien doser, mais soustrayons une intelligence artificielle beaucoup trop sur des rails. Mélangeons, et l’on obtient une prise en mains assez moyenne.
Techniquement, Need For Speed Heat nous a paru solide. Le jeu est fluide, par contre il plafonne à 30 images par seconde sur consoles, et pas soixante. C’était certainement le prix à payer afin d’afficher une résolution digne de ce nom. L’impression de vitesse reste très impressionnante, c’est l’un des bons points de cet opus. Quant à la direction artistique, elle nous a partagé. Si l’on n’apprécie que peu le travail sur les couleurs, dans l’emballage des menus, on est beaucoup plus sensible à la belle partition jouée par la ville de Palm Bay. Celle-ci s’avère particulièrement impressionnante quand la nuit est tombée, avec ce qu’il faut de sources de lumière à tomber par terre. Voilà qui restera sûrement comme la plus grande satisfaction laissée par cet épisode. Par contre, on oubliera la très vilaine bande originale, remplie de musiques que les kékés du réel poussent à fond dans leur A3.
Note : 12/20
Need For Speed Heat a des qualités à faire valoir, comme le gros travail sur le tuning, le casting des bagnoles et l’impression de vitesse, mais son gameplay le nivelle vers le bas. Les sensations sont trop plates, on sort les drifts sans trop de problèmes, et l’intelligence artificielle semble comme propulsée sur des rails. Quand au hub, la ville de Palm Bay elle est aussi charmante dans son rendu que désespérément vide. Ajoutons une ambiance très kéké, avec de la pose à outrance et des musiques pensés pour eux, et l’on obtient un opus sans génie.