[Test] FIFA 20 : une édition désinvolte

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
  • Développeur : Electronic Arts
  • Editeur : Electronic Arts
  • Date de sortie : 27 septembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

FIFA 20 remplace ses crampons par des chaussons

image test fifa 20
Volta est au centre de l’expérience proposée par FIFA 20.

Septembre et octobre sont des mois très chargés pour les amateurs de simulations de sport, et ce n’est pas la sortie de FIFA 20 qui nous fera mentir. C’est lors de cette rentrée des classes étendue qu’on voit arriver les NBA 2K, l’éternel NHL, pas mal de jeux de course, mais aussi les deux licences qui, chaque année, bataillent pour le titre du meilleur jeu de foot. Une concurrence acharnée, surtout que ces deux candidats peuvent se targuer d’atteindre un niveau de qualité tel que la différence se fait, parfois, sur des détails. Par contre, on peut noter qu’une différentiation philosophique éloigne les trips proposés par PES et FIFA. Et cela se remarque particulièrement pour ce millésime.

L’idée de FIFA 20 est simple : occuper le fan de foot pendant toute une année. Du coup, on comprend que la priorité stratégique d’Electronic Arts se trouve dans le contenu proposé aux joueurs. Cette édition, si elle déçoit de par son manque de nouveautés en terme de gameplay (on y reviendra plus bas), met tout de même le paquet sur les différents modes. Bien entendu, la grosse originalité c’est Volta. Si vous êtes du genre à avoir passé des heures sur FIFA Street, vous ne serez pas totalement dépaysés : il s’agit de foot de rue, avec une tonalité qui tente de trouver un équilibre entre arcade et simulation. Dans les faits, les sensations s’avèrent plutôt intéressantes, même si les accrocs de vrai foot, celui qui se joue à onze contre onze, feront grise mine devant tant de grigris improbables. En effet, les gestes techniques sortent trop facilement à notre goût, rendant tout sportif presque aussi agile que la légende de cette catégorie, Jayzinho.

Jayzinho, d’ailleurs, est de la partie. Car on dit bye-bye au peu charismatique Alex Hunter : le mode scénarisé de FIFA 20 est désormais Volta. Et là encore, on se demande si Electronic Arts fait le bon choix en insistant avec l’association du récit et du football. Bon, l’histoire n’est pas hyper intrusive non plus, elle existe surtout pour accompagner le joueur dans sa découverte des règles du foot de rue. Par contre, l’ambiance est à la limite du supportable. Les joueurs posent comme des starlettes, il règne une sorte d’ambiance ghetto-cliché des plus vilaines, et la musique rap nous casse les pieds. Cela reste de l’habillage, mais il n’a cessé de nous faire comprendre qu’on n’avait plus l’âge pour ces bêtises. Au-delà de cet enrobage, le mode reste agréable : c’est très développé en terme de possibilités (trois contre trois, quatre contre quatre, cinq contre cinq), beaucoup d’environnements viennent briser toute impression de monotonie, et le fait de pouvoir se créer un avatar (masculin ou féminin) solidifie l’implication. Il s’en dégage une ampleur impressionnante, notamment quand on se met à recruter des coéquipiers, et que l’on comprend qu’il faut notamment prendre en compte la surface du terrain ou son poste favori, du moins si vous désirez exploiter au mieux ses qualités.

Le contenu reste tout à fait impressionnant

image gameplay fifa 20
Et pourquoi pas jouer avec une équipe chinoise ?

Du reste, on retrouve, dans FIFA 20, tout ce qui fait la puissance de cette licence : ses modes de jeu déjà existants mais solides comme un roc. FUT est toujours là, sans produire d’efforts pour se renouveler. Les nombreux fans de l’ouverture de paquets de cartes seront toujours aussi comblé. Mais, quand à nous, on continue de penser que l’investissement demandé, en terme de temps, est trop conséquent quand on ne veut pas céder aux diaboliques micros-transactions. La carrière, elle, nous a semblé plus puissante qu’auparavant. Sachez qu’il est possible de créer un entraineur (là encore : masculin ou féminin), et que ce dernier gagne en importance. C’est encore un peu balbutiant, notamment dans la répétitivité de certaines situations à la longue, mais on aime cette impression de pouvoir directement agir sur le morale de nos troupes. Il va falloir bien répondre en conférence de presse, mais aussi s’occuper des entretiens individuels et des transferts. Il manque encore quelques options pourtant importantes, comme l’option d’achat lors des prêts, mais on ne peut que noter une amélioration globale de ce mode. Aussi, il est à noter que la Ligue des Champions est toujours présente, sans aucune modification par rapport à la précédente édition.

Oui, Volta est la principale nouveauté de FIFA 20. Un mode qui ne positionne pas la simulation au premier rang. Et c’est un indice quand à la désinvolture de cette édition au sujet du perfectionnement de ses sensations. Seul gros apport : les coups-francs qui gagnent en complexité. On peut opter pour trois positions de tir. Ce qui, en fonction de l’endroit, du pied fort, peut changer la manière dont est fouetté le cuir, et donc avoir une incidence sur l’effet. Par contre attention, car on trouve la jauge trop sensible à notre goût. On apprécie aussi l’effort opéré sur les contrôles de balle, plus cohérents avec la physique de cette dernière, toujours aussi nickelle. Aussi, on note quelques animations en renfort, ce qui continue de donner de l’âme aux joueurs. Par contre, on peste encore contre ces gardiens parfois étrangement maladroits, toujours difficilement capables de capter un ballon. Aussi, le rythme des matchs reste trop rapide à notre goût. On a l’impression de pouvoir percer un peu trop facilement, ce qui bride les phases de construction. Surtout que l’emphase est plus que jamais mis sur les exploits individuels, avec des dribbles aisés à sortir, et parfois trop efficaces dans de petits périmètres. Tout cela fait qu’on perd un peu en réalisme ce qu’on gagne en fun immédiat, c’est à vous de voir si une telle modification vous plaît ou non. Par contre, les férus de véracité ne pourront que se gargariser du nombre incroyable de licences officielles, auxquelles s’ajoutent désormais le championnat roumain. Certes, la Juve est portée disparue, mais on s’en remettra. Quant au football féminin, il reste une option qui intéressera les fans de cette discipline. Par contre, cela reste assez incroyable que les développeurs ne propose pas plus de différences entre un match pratiqué par des femmes, et un autre par des hommes. Le studio nie ce qu’on a tous sous les yeux, et ce n’est pas la meilleure manière de promouvoir ce sport qui, pourtant, mérite notre attention.

Techniquement, FIFA 20 reste, à nos yeux, un chouïa devant son concurrent direct. Pas spécialement pour les précisions des skins de sportifs, d’ailleurs on signale des visages parfois éloignés de la réalité sur des joueurs de bon niveau. Par contre, tout ce qui est de l’ordre de l’animation se révèle sidérant. L’impression d’assister à un vrai match est indéniable, bien renforcée par l’ambiance incroyable des stades. Là encore, le jeu domine les débats : les supporters font plus crédibles que jamais. Aussi très important, les menus gagnent encore en clarté, ce qui n’était pas gagné. Concernant l’ambiance sonore, c’est un peu plus partagé. On ne peut que se réjouir du rendu des différents chants, tant on s’y croirait. Par contre, les commentaires, surtout de Pierre Ménès, manquent d’impact, de tonus. Aussi, on ne cautionne pas ce focus opéré sur le rap, dans la bande originale. C’est assez détestable surtout, quand, comme nous, on a connu l’époque des Blur (FIFA 98 : Road To World Cup), Boy Kill Boy (FIFA 07) ou encore Bloc Party (FIFA 06). Oui : de ce côté-là, c’était mieux avant.

Note : 15/20

FIFA 20 n’est évidemment pas un mauvais soft. D’ailleurs, il s’agit toujours du leader de sa catégorie si vous mettez en avant le contenu que se doit de proposer un jeu de foot. Si Volta ne nous a pas spécialement charmé, principalement à cause d’un enrobage assez vulgaire et d’une frime qui n’a rien en commun avec l’esprit de ce sport, on comprend aussi que les fans de football de rue seront intéressés. Surtout qu’Electronic Arts n’a pas lésiné sur le contenu : c’est bourré de choses à faire, à découvrir. Aussi, le mode carrière reste cet énorme morceau qui va vous occuper de longs mois, et FUT continuera de séduire les collectionneurs. Par contre, on sent trop de surplace dans le gameplay, les sensations. Pire, certains soucis, comme les réactions étranges des gardiens dans les airs, se sont accrus. Alors oui, FIFA 20 aura toute sa place dans votre ludothèque, si vous appréciez cet équilibre entre l’arcade et la simulation, mais il faudra aller beaucoup plus loin l’année prochaine, et arrêter avec ce rap dominateur dans la bande originale. Il en va, carrément, de la survie de notre intérêt pour la licence.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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