Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- PC
- Développeur : Gaming Minds Studios
- Editeur : Kalypso Media
- Date de sortie : 25 septembre 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Port Royale 4 redonne de l’allure à la licence
On n’arrête plus Kalypso Media ! Après Tropico 6, Warhammer 40000 Mechanicus, Commandos 2 & Praetorians HD, ou encore le surprenant Immortal Realms : Vampire Wars, voilà que cet éditeur, l’un des plus précieux pour les genres de la stratégie et de la gestion sur consoles, nous livre un nouveau soft. Port Royale 4, annoncé voilà un peu plus d’un an, n’a pas réellement fait la Une des sites spécialisés depuis. Il faut bien avouer que le niveau assez moyen, voire décevant, des trois premiers opus n’étaient pas du genre à nous enjouer plus que de raison. Et ce malgré quelques progrès immanquables, remarqués dans les différents trailers. Alors, qu’en est-il maintenant que le jeu est sorti ? Eh bien, il s’agit clairement de la meilleure itération de la licence, et de très loin.
Passons rapidement sur le récit de Port Royale 4, qui se joue plus au niveau macro que dans un esprit de scénarisation pur et dur. Comprendre par là que le joueur a un contexte historique minime, mais assez détaillé pour nous pousser à aller de l’avant. Par ailleurs, tout débute par un tutoriel long et efficace, qui passe en revue les (très) nombreuses possibilités laissées par un gameplay basé sur l’extension d’un commerce passant obligatoirement par une flotte. Ainsi, on incarnera un gouverneur aux ambitions débordantes, qui vise la croissance de son petit patelin vers la domination commerçante d’une zone gigantesque et maritime : les Caraïbes. La narration se fait principalement par le biais d’images animées soignées, la vidéo étant réservée à l’introduction. Précisons ici que l’entièreté du jeu est sous-titré en français, une véritable qualité tant l’expérience n’en aurait été que plus difficile si elle n’avait pas été compréhensible par le plus grand nombre.
Le plus grand nombre, justement, est-il convié à la découverte de Port Royale 4 ? La réponse est évidente : le jeu se destine avant tout aux amateurs du genre, ceux qui vont aimer s’investir des heures durant dans une boucle de gameplay qui ne sera perturbée que par des événements scriptés. Au commencement de votre aventure, plusieurs villes vont vous faire concurrence, sur d’autres îles qu’il faudra patiemment rallier. Tous ces lieux ont leur propre consommation de matières premières, et une production liée à chaque colonie. Souvent, les relations entre ces différentes villes ne sont pas réellement cordiales, il va donc falloir faire preuve de diplomatie (on conseille même la clairvoyance, tant il est utile de ne rien brusquer, l’IA se fait parfois très rancunière). Et, surtout, notre intérêt sera de s’immiscer dans le commerce des différentes zones, en soulageant la charge de l’approvisionnement.
La piraterie un peu trop efficace
C’est en observant bien les besoins des différentes villes que l’on pourra passer à la seconde étape : l’extension. Port Royale 4 n’est pas un 4X, mais le soft joue tout de même habilement avec quelques uns des piliers de ce genre. En commerçant, on engrange de l’argent. Une fois le butin assez solide, il nous reste à l’investir afin de sournoisement prendre en tenailles les autres forces vives, ici en implantant différentes structures loin de celles de votre base arrière. Le but restant avant tout de répondre aux besoins d’une populace qui vous remerciera en vous récompensant de leurs pièces sonnantes et trébuchantes. Oui, tout cela ressemble à un jeu de gestion assez classique, et c’est sans doute ce que recherchait les développeurs de Gaming Minds Studios. L’originalité vient d’un autre bord, celui de la piraterie.
De par sa situation géographique, Port Royale 4 se devait de nous proposer un véritable focus sur la gestion de la flotte navale. Et plus soigné que ce qui était proposé dans le beaucoup trop fouillis Port Royale 3. Heureusement, c’est le cas, même s’il reste des déséquilibres flagrants. Tout d’abord, se lancer dans l’organisation des routes commerçantes va vous demander un temps d’adaptation, à cause d’une ergonomie à revoir. On se perd dans les menus, certaines informations manquent un peu de clarté, mais l’apprentissage par l’expérimentation fonctionne tout de même. L’autre retenue concerne un point pourtant positif : la possibilité de se lancer dans la piraterie. C’est fun comme mécanique, mais on remarque aussi qu’elle apporte plus de résultats que la mise en place d’un business plus honorable. Cela provoque aussi l’apparition d’un nouveau système de bataille navale, et il s’agit aussi d’un bon point. Ces combats se font plus tactiques qu’il n’y paraît, avec la gestion de l’équipage ou de la direction du navire.
Port Royale 4 propose un trip qui s’étale sur un bon nombre d’heures, même si les modes de jeu ne font pas nombreux. La campagne se révèle donc un minimum scénarisée, et le cheminement s’avère idéale avant de s’embarquer dans le mode libre. Dans ce dernier, il est question de choisir l’un des quatre pays (France, Angleterre, Espagne et Pays-Bas), avant de faire face à tout un tas de problèmes préalablement rencontrés dans le récit, mais en version anarchique. La rejouabilité est plutôt intéressante si vous accrochez au concept, surtout grâce aux différents gouverneurs à incarner, lesquels apportent des bonus différents. Techniquement, le soft fait un peu daté, mais garde une bonne dose de charme. Les textures manquent de précision, mais globalement on apprécie cette direction artistique colorée, rendant justice à l’atmosphère caribéenne. Par contre, on a rencontré quelques bugs d’affichage, surtout en pleine mer. Côté ambiance sonore, on a droit à des voix françaises passables, et des musiques oubliables mais jamais désagréables.
Note : 14/20
Port Royale 4 est le meilleur opus de la licence, et de très loin. L’échec du troisième opus est désormais loin derrière nous, Kalypso Media et Gaming Minds Studios apportent enfin de quoi rendre le concept véritablement solide. La gestion commerciale, l’impression d’extension, tout cela fonctionne. Tout de même, on ne doit pas passer sous silence quelques regrets, comme des bugs d’affichage ou une ergonomie à revoir. Le titre se destine aux amateurs du genre, de ceux qui pourront passer outre une prise en mains délicates. Et ceux-ci vont pouvoir enfin voir cette série atteindre un résultat satisfaisant.