Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Nintendo Switch
- Xbox One
- Playstation 3
- Playstation Vita
- Wii U
- Développeur : Just Add Water
- Editeur : Microids
- Date de sortie : 26 août 2020
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- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Oddworld : New ‘n’ Tasty s’adapte bien à la Switch
Si vous avez plus de trente ans, donc dans l’éventualité où vous pouvez vous qualifier de joueur expérimenté, alors vous connaissez obligatoirement Oddworld : L’odyssée d’Abe. Paru en 1997 sur la toute première PlayStation, ce jeu signé Oddworld Inhabitants a véritablement fait l’effet d’une bombe. Bien entendu grâce à ses qualités ludiques, mais aussi à son univers atypique, marqué par un antihéros mémorable. Phénomène populaire chez le public que du côté de la presse, cette licence s’est ensuite un peu perdue en chemin, et ce malgré des itérations toujours aussi bonnes, on pense au surprenant Oddworld : Stranger’s Wrath, que l’on abordait il y a peu. Récemment acquise par l’éditeur français Microids, la série va revenir au printemps 2021 avec un tout nouvel épisode, très attendu, et tout sauf innocemment sous-titré Soulstorm (le nom de code du premier opus quand il était en développement). Afin de patienter, un remake de l’opus fondateur, Oddworld : Abe’s Oddysee – New ‘n’ Tasty, vous tend les bras…
Il faut de suite préciser que Oddworld : New ‘n’ Tasty version Nintendo Switch est bel et bien le portage (signé Just Add Water) du même titre paru en 2014 sur PlayStation 3, PlayStation 4, Wii U, Vita et Xbox One. Il ne faut donc pas en attendre de modifications profondes, mis à part la possibilité évidemment très remarquée, et délicieuse, d’y jouer en nomade. Techniquement, le soft est toujours aussi splendide, avec ces environnements impressionnants notamment grâce aux effets de lumière, à ces contrastes impressionnants. C’est d’autant plus ravissant que la fluidité ne souffre d’aucune anicroche, et les bugs se font absents. Par contre, on remarquera de meilleures textures en version nomade, l’effet de flou du docké sautant parfois aux yeux. Seul petit point qui nous chagrine : tout comme pour le récent remaster d’Astérix et Obélix XXL 2, les nouvelles musiques ne surpassent pas les anciennes, même si elles restent acceptables. Enfin, Microids a mis les petits plats dans les grands avec une édition limitée, laquelle embarque un porte-clé, des stickers, et un package lenticulaire très classe. Intéressant pour les collectionneurs !
Oddworld : New ‘n’ Tasty se veut donc un remake de L’Odyssée d’Abe, et du genre très fidèle en terme d’histoire. On retrouve ce taulard en cavale qu’est Abe, poursuivi par son l’entreprise esclavagiste Rupture Farm. Le récit est raconté par notre avatar, lequel nous décrit une offensive financière de l’entité dirigée par les Glukkons. Et ces sombres aliens comptent se sortir d’une crise par le lancement d’un mystérieux produit. Enfin, mystérieux jusqu’à ce que notre Abe, très fouineur, découvre que cette nouvelle recette est à base de viande de Mudokons. Vous le voyez venir : notre antihéros et tous ses collègues en sont. L’objectif va donc être de s’enfuir, et si possible avec les 299 autres esclaves. C’est bien simple, le scénario n’a pas pris une ride. C’est toujours bourré d’humour noir, on découvre une planète pleine de détails (d’autant plus grâce à ce remake qui profite de nouvelles textures), et les rebondissements font leur gros effet. Le jeu est sous-titré en français, par contre on regrette que le doublage d’origine ne soit pas de la partie, même si l’anglais fait le taf.
L’occasion ou jamais de (re)découvrir un très bon jeu
Oddworld : New ‘n’ Tasty se fait aussi très fidèle par rapport au gameplay de L’Odyssée d’Abe. On se retrouve donc devant un jeu qui se déroule sur un plan 2D, même si les puristes vous diront que le rendu en fait une expérience 2,5D. Toujours est-il que l’avatar se mouve de gauche à droite, ou de droite à gauche bien évidemment. Même des années après la parution de l’original, on apprécie la manière qu’a ce soft de bien nous faire comprendre les mécaniques, dans un rythme soutenu qui vous fera comprendre pourquoi on peste parfois contre certains tutoriels beaucoup trop longs et ennuyants. Le début se fait presque jeu de plateforme : on bondit, on se familiarise avec la physique et les leviers à actionner. Puis on se rend compte qu’on n’est clairement pas dans un Super Mario, et il va être nécessaire de faire preuve de discrétion. Tout le sel de l’expérience se trouve là : dans le très fin mélange entre réactivité face aux embûches, mais aussi le sens de l’infiltration.
La prise en mains reste donc très efficace, d’autant plus que les mécaniques, là encore, n’ont pas pris une ride. Just Add Water n’a pas eu à révolutionner l’œuvre de base, juste à la rendre plus acceptable visuellement pour les consoles actuelles. Du coup, on retrouve la nécessité de repérer immédiatement les zones sombres afin de s’y planquer, mais aussi la gestion du bruit produit par les déplacements. N’hésitez donc pas à marcher sur la pointe des pieds quand un ennemi est assez proche. On insiste sur le devoir de clairvoyance quant on arrive dans un nouvel endroit : les pièges se révèlent très nombreux, et ils ne vous feront aucun cadeau. D’ailleurs, le challenge porté par Oddworld : New ‘n’ Tasty reste assez élevé, avec parfois une impression de « die and retry » bien présente, et ce même dans le plus facile des trois modes de difficulté. Ceci souligné par l’absence d’informations concernant votre santé : l’ATH se repose uniquement sur l’action, et c’est une très bonne chose.
Autre chose, vous obtiendrez la possibilité de posséder les vilains gardes Glukkons afin d’en utiliser la force de frappe, avant de les envoyer au suicide en jouant les éclaireurs. Tout cela fonctionne toujours aussi bien, même si on émet une petite retenue. Celle-ci concerne l’obligation de jouer au stick, alors que ceux de la Nintendo Switch s’avèrent, de notre point de vue, parmi les moins agréables de l’histoire des manettes. C’est dommage, on aurait apprécié une option visant à basculer pour des contrôles à la croix directionnelle, potentiellement plus précise. Enfin, la durée de vie se fait bien costaude pour un jeu de ce genre. Comptez bien huit heures pour en voir la fin, et encore plus si vous êtes du genre jusqu’au-boutiste. En effet, trouver tous les Mudokons est synonyme d’une fin cachée, la même qu’en 1997 mais évidemment refaite avec les assets d’aujourd’hui.
Note : 16/20
Oddworld : New ‘n’ Tasty est l’exemple typique d’un remake à la fois utile et maitrisé. Pas besoin de révolutionner l’expérience d’origine, tant elle reste aujourd’hui d’une qualité assez incroyable, et ravira les nouveaux venus. La prise en mains se fait top, les mécaniques très agréables. Et l’histoire se révèle toujours aussi forte, bien aidée par un univers aussi charismatique que notre avatar. Cette revisite s’applique donc à se rendre jolie, et elle y parvient grâce à des textures d’une précision sans faille, et un framerate constant. Ajoutons que cette sortie Nintendo Switch s’accompagne d’une édition limitée qui intéressera les collectionneurs, et l’on obtient un titre très recommandé.