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[Critique] Good Luck Algeria : les jeux olympiques d’hiver pour tous

Caractéristiques

  • Titre : Good Luck Algeria
  • Réalisateur(s) : Farid Bentoumi
  • Avec : Sami Bouajila, Franck Gastambide, Bouchakor Chakor Djaltia, Chiara Mastroiann
  • Distributeur : Ad Vitam
  • Genre : Comédie
  • Pays : France, Belgique
  • Durée : 90 minutes
  • Date de sortie : 30 Mars 2016
  • Note du critique : 7/10

L’Histoire du sport est pavé d’anecdotes toutes plus incroyables les unes que les autres. Il suffit de se baisser pour trouver un sujet fort, parlant, ce qui prouve à quel point le sport doit être abordé d’une façon beaucoup plus profonde que le simple rapport entre les athlètes, les efforts et le public. On se souvient tous de Rasta Rocket, cette aventure incroyable d’une poignée de Jamaïcains participant à une compétition de bobsleigh. Il est vrai que le contraste entre un athlète venu d’un pays chaud, et sa participation à un sport pas vraiment en accord avec le climat de son pays, a de quoi fasciner. C’est ce qui fait de Good Luck Algeria une histoire vraie qui, effectivement, a toute sa place au cinéma, du moins dans la forme.

Good Luck Algeria, c’est l’histoire de Sam (Sami Bouajila) et Stéphane (Franck Gastambide), deux amis d’enfance qui tentent l’aventure de la vente de skis haut de gamme. Problème, l’entreprise est au bord de la faillite, et ce malgré la renommée désuète de Stéphane, ancien champion plus vraiment « bankable ». Pour sauver leur boîte, les deux compères se lancent dans une folle aventure : qualifier Sam aux Jeux Olympiques d’hiver pour l’Algérie. Mais ce qui semblait être une idée passionnante va vite s’avérer être une véritable épreuve.

Good Luck Algeria est réalisé par Farid Bentoumi… qui est le frère de Nouredine Maurice Bentoumi, soit le sportif qui sert de base à cette histoire. Nous sommes, donc, dans une histoire de famille, ce qui peut expliquer un ton un peu le cul entre deux chaises. Si le film est clairement agréable dans sa mise en place, et surtout dans l’exposition de la problématique, la mise en relation du sport et de l’entreprise, avec un ton agréable et léger, tout devient un peu différent quand il faut enchaîner sur des thèmes plus sérieux.

Algeria Rocket

image franck gastambide good luck algeria

Car Good Luck Algeria, derrière son aspect de « feel good movie », aborde certains sujets profonds. Notamment le rapport des Français issus de l’immigration, et leur rapport avec les deux pays de leur cœur, qu’ils peuvent aimer tout autant. Ici, tout est symbolisé, et c’est un très bon choix, par le rapport de Sam avec son père Kader, incarné par le très touchant Bouchakor Chakor Djaltia, véritable révélation de l’œuvre. Comme souvent, l’aventure sportive est en fait le reflet du ressenti social de l’athlète (voir les carrières de Maradona ou de Tommie Smith), c’est d’ailleurs un passage obligé pour atteindre le Panthéon des sportifs : trouver un écho dans la société.

Et c’est là que Good Luck Algeria s’avère non pas raté, loin de là, mais plutôt bancal. On sent que le sujet du rapport à l’Algérie est sensible, et à partir du départ de Sam pour le pays de son père, on comprend que le réalisateur marche sur des œufs. Dommage, surtout que ce passage prend une place assez importante dans le récit, et que tout ce qui l’entoure est charmant. On pense notamment aux séances d’entraînement qui, si elles manquent d’un rendu de l’effort percutant, arrivent au moins à nous faire ressentir tout le courage du personnage incarné par Sami Bouajila, qui délivre une performance nickelle comme à son habitude.

Au final, Good Luck Algeria est un film qui, s’il manque de panache dans sa partie intimiste, sociale, arrive tout de même à nous faire passer un moment sympathique. Notamment grâce à son récit, sa problématique, entraînante et convaincante. Le casting est, d’ailleurs, tout à fait satisfaisant, notamment un Franck Gastambide (Pattaya) qui confirme sa grande forme de film en film. Un film léger, parfait pour être vu au cinéma en ce début de printemps.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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