Tout est une question d’équilibre
Près de quatre ans auront été nécessaires afin de voir débarquer Injustice 2, la suite de l’un des jeux de combat les plus plébiscités de ces dernières années. Rappelons que le concept du premier volet mettait en scène une horde de super-héros, et de super-vilains, de l’univers DC Comics (donc Batman, Superman, Flash, Joker, et toute la clique). L’une des particularités du soft était de proposer un scénario véritablement trépident, contrairement à d’autres cadors du genre qui se contentent du strict minimum (suivez le regard), allant même jusqu’à créer tout un univers parallèle exploité en bande dessinée. En effet, dans Injustice Superman a pété deux ou trois boulons après un sacré drame (expliqué en comics, on vous en reparlera tout bientôt), et a décidé que se faire dictateur pouvait s’avérer salvateur pour l’Humanité. Le truc, c’est que Batman n’est pas tout à fait d’accord, et le fait savoir avec toute une bande qui se rallie à sa cause.
Injustice, c’était donc une histoire, mais aussi un gameplay. NetherRealm Studios, anciennement Midway Chicago, éclaboussait de tout son talent retrouvé l’univers DC Comics. N’oublions que que ce studio de développement a notamment redonné bien des couleurs à Mortal Kombat, avec une neuvième itération restée dans les mémoires. Injustice reprenait pas mal des base installée dans MK9, avec une certaine aisance de prise en mains notamment, faisant du jeu une bonne porte d’entrée vers le genre du versus fighting. Ce que l’on a pu essayer d’Injustice 2 nous fait penser que NetherRealm Studio a voulu jouer la sécurité : garder des principes solides, et ajouter quelques touches plutôt finaudes.
Précisons ici que nous avons pu nous exercer au titre pendant une bonne heure, sur Playstation 4 et uniquement en mode 1 versus 1. L’équilibre d’Injustice 2 est le premier critère qui nous a intéressé, tant celui du précédent volet était sans aucun doute son point faible. Sans aller jusqu’à assurer de la réussite absolue, écrivons que les personnages surpuissants, tels Bane ou le nouveau venu Gorilla Grodd, nous ont paru un peu plus sujets aux défauts de leur imposante stature. Du coup, certes ils tabassent fortement, mais ils sont un peu moins « cheatés » dans leurs mouvements. Par contre, on a pu vérifier que maîtriser un tant soit peu Black Adam et Aquaman apporte toujours une certaine supériorité dans les joutes, de quoi créer une certaine impression de facilité encore trop prononcée quand on les incarne. Mais, globalement, on a aperçu une véritable volonté de proposer un ensemble plus cohérent, moins évident quand le choix du personnage a sonné. Ce n’est pas un mal.
Toujours aussi nerveux et fluide
On attendait aussi de voir un peu les nouveaux personnages qu’Injustice 2 propose, et l’on n’a pas été déçu. On rappelle que le casting du soft invite notamment à la fête Atrocitus, Poison Ivy, Supergirl ou encore Blue Beetle. S’il nous faudra évidemment un peu plus de pratique afin de vous les décrire en détails, écrivons ici que les petits nouveaux s’attachent à ne surtout pas détonner. Un petit tour dans la description de leurs différents coups spéciaux et l’on retrouve les grands classiques. Un tutoriel sera disponible, rassurez-vous, afin que même les plus novices d’entre vous (n’ayez pas honte) puissent s’en sortir lors des âpres joutes. Celle-ci, justement, s’inscrivent dans la droite lignée d’Injustice : c’est nerveux, fluide, les enchaînements sortent au doigt et à l’œil. Surtout, on sent bien notre propre courbe d’évolution, un petit aspect skill pas désagréable du tout même s’il n’est pas la recherche absolue du soft. On est beaucoup plus dans le fun, l’outrance même, avec le retour des éléments de décor à balancer sur l’adversaire. Par exemple, vous voyez ce poivrot accoudé dans le bar miteux qui sert d’arène ? Servez-vous en comme projectile ! Rires (quelque peu sadiques) garantis.
Et techniquement alors, sent-on les quatre années séparant Injustice 2 de son prédécesseur ? Oui, mais pas autant que ce qu’on aurait voulu. Bien entendu, il s’agissait d’une version preview, et la poignée de textures un peu baveuses seront certainement vues et corrigées. Mais malgré cette retenue, on ne peut nier que l’ensemble se tient bien, la direction artistique très sombre fait toujours merveille, et surtout la fluidité est à toute épreuve. Au final, cette première approche a réussi à nous mettre l’eau à la bouche, en revoyant un peu l’équilibrage, et en solidifiant une base qui a déjà fait ses preuves. Reste qu’il va falloir découvrir le scénario, la durée de vie, l’aspect RPG qu’on a pu deviner ici ou là (gain d’expérience en fin de partie). Bref, on vous en reparle très bientôt…
Injustice 2, développé par NetherRealm Studios, édité par Warner Bros Interactive Entertainment. Le jeu sortira le 18 mai 2017, sur Playstation 4 et Xbox One.