Rupture amoureuse et feu intérieur
Après deux albums à succès, Boys for Pele marque les premiers pas de Tori Amos en tant que productrice. Elle avait co-produit certains titres de Little Earthquakes et Under the Pink mais n’avait jusque-là jamais assuré seule cette fonction essentielle. L’album marque également sa rupture
avec son compagnon de longue date, également co-producteur de Little Earthquakes et Under the Pink, Eric Rosse.
Boys for Pele est donc un album où la jeune femme, déstabilisée par la fin de cette relation, se met en quête d’explorer la face sombre de la psyché féminine. Partie en séjour à Hawaï pour, selon ses dires, rencontrer une femme shaman qui fait absorber à de petits groupes avertis une racine hallucinogène (l’ayahuasca) qui plonge la personne qui l’ingère dans un trip de 18 heures au cours duquel tous les éléments stockés dans l’inconscient surgissent sous forme de symboles parfois effrayants, elle était bien décidée à affronter ses peurs et sa part d’ombre pour surpasser cette période délicate et aller plus loin dans sa musique.
Quoi qu’il en soit, elle s’intéressa à la mythologie locale et découvrit ainsi l’histoire de la déesse Pele, déesse du feu et des volcans qu’une partie de la population locale craint et vénère à la fois. Certains guides touristiques s’amusent même à raconter aux vacanciers qu’une malédiction frappe les personnes qui osent ramasser des morceaux de roche provenant des volcans pour les dissuader de piller les lieux. Autant dire que cette déesse, fille répudiée de dieux haïtiens qui l’exilèrent à Hawaï pour avoir causé d’importantes destructions à force de trop jouer avec le feu sur son île natale, ne pouvait qu’intéresser une artiste passionnée par les figures féminines mythiques. D’autant plus que Tori Amos avait révélé à l’époque être en quête de son « propre feu » sans avoir besoin d’aller le chercher du côté de bad guys pour s’en nourrir plutôt que d’assumer cette partie de sa personnalité.
La pochette de l’album est en ce sens particulièrement parlante : cuisse et jambe dénudée et couverte de boue, fixant l’objectif de manière frontale avec un demi-sourire énigmatique dans un décor très western, Tori Amos se fait définitivement amazone sur Boys for Pele. Et, tandis que dans « Me and a Gun » sur son 1er album, menacée par une arme, elle subissait un viol, ici c’est elle qui tient le fusil et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne semble pas prête à le céder.
Retour à l’église
Elle a également enregistré cet album pour une bonne partie dans une église à Wicklow, en Irlande, terre de ses ancêtres (son père a des origines irlandaises) et pays dont une partie des colons qui arrivèrent en Amérique sont originaires. Elément qui a son importance car, dans Boys for Pele, Tori Amos revient à ses origines, mais également à l’origine de certains mythes, tels que les mythes de l’Amérique, comme nous y reviendrons plus tard.
Elle commentera malicieusement que, en tant que fille de pasteur ayant quelques problèmes avec la vision des femmes supportée par l’Eglise, où d’autre aurait-elle pu se tourner pour trouver son feu intérieur ? L’influence du lieu dans lequel elle se trouve, si déterminante pour elle, se retrouve ainsi directement au coeur de cette décision.
Elle commentera souvent pendant la promotion les vibrations incroyables ressenties en chantant et enregistrant sa musique dans ce lieu où elle avait fait installer une sorte de grosse boîte isolée en plein milieu où elle installait le piano ou d’autres instruments. Pour certains morceaux, le devant du piano (touches) se trouvait à l’intérieur de la boîte tandis que l’arrière, la caisse de résonance donc, se trouvait à l’extérieur pour obtenir un son particulier tandis qu’elle jouait et chantait à l’intérieur. Certains chœurs ont été enregistrés directement sous la voûte de l’église (« Caught A Lite Sneeze ») pour avoir de l’écho.
De l’Irlande à la Nouvelle-Orléans : expérimentations musicales, blues et clavecin
Comment cela se traduit-il musicalement ? Tout en conservant ses qualités d’auteur-compositeur avec une prédominance du piano, un son travaillé et très acoustique à la fois où, plus que jamais on entend son souffle dans le micro, nous donnant l’impression d’assister en direct à sa performance, Boys for Pele est néanmoins un album particulièrement radical par rapport à ses prédécesseurs. La première cause : l’apparition du clavecin, instrument apparu au XIVème siècle, et dont l’heure de gloire s’étend du XVIIème au XVIIIème siècle, bien qu’il ait depuis été utilisé par de nombreux artistes contemporains.
L’instrument, accouplé à son cher piano sur des titres tels que « Caught A Lite Sneeze » quand elle ne l’utilise pas du début à la fin des morceaux (« Blood Roses », « Professional Widow » ou « Talula » sont jouées exclusivement au clavecin) créé une tonalité particulière d’autant plus que, malgré quelques sonorités médiévales de-ci de-là (« Talula » surtout), elle en fait un usage tout particulier : relié à des amplis de guitare électrique, le son est particulièrement strident, affûté comme des lames de rasoir et sur « Blood Roses » ou « Professional Widow », elle martèle les touches comme s’il s’agissait d’une guitare électrique, offrant des titres expiatoires bouillonnants de rage dans une tonalité rock d’un genre nouveau.
De nombreux fans ont été déstabilisés, n’appréciant guère que le son mélodieux du piano cède en partie la place à un instrument employé de manière à dégager un son aussi tranchant mais ces morceaux, pour peu qu’on ne les rejette pas d’office en bloc, s’avèrent particulièrement puissants et elle en donnera des interprétations magistrales durant la tournée pour l’album (seule tournée où elle emmènera le clavecin, qui disparaît les années suivantes, au regret de beaucoup).
Outre les titres au clavecin, qui sont donc les titres les plus rageurs de l’album (à l’exception de « Talula »), ceux où telle Pele elle laisse éclater sa colère (plutôt dirigée contre elle-même, d’ailleurs), on trouve également sur Boys for Pele des influences beaucoup plus ancrées dans le Sud des Etats-Unis, parfois assez blues (« Father Lucifer », « Way Down », « Little Amsterdam », « In the Springtime of His Voodoo »). Là encore, la démarche de l’artiste se révèle des plus cohérentes : après avoir enregistré en Irlande, elle part enregistrer à la Nouvelle Orléans, en Louisiane, berceau de la musique noire et du blues. Sur « Way Down », on entend un chœur de chanteurs très soul voire gospel, accompagné d’une fanfare qu’on retrouve également sur le délicieux « Mr Zebra ».
L’album est également rempli de morceaux joués uniquement au piano, tel le magnifique double-titre d’ouverture « Beauty Queen/Horses », qui marque la plongée en apnée dans ce voyage « de l’autre côté », dans la forêt de l’inconscient. On retrouve également certaines des plus belles et plus bouleversantes chansons intimistes de Tori Amos, dont certaines sont également très sombres (« Marianne », « Hey Jupiter » et « Not the Red Baron » en tête). Pour la petite histoire, les chefs d’œuvre de composition et d’émotion que constituent « Marianne » et « Not the Red Baron » sont également les titres les plus spontanés que l’artiste ait jamais écrits : les prises de ces deux chansons se trouvant sur l’album sont ainsi les premières prises enregistrées et capturent la création spontanée des chansons elles-mêmes, l’artiste ayant laissé la bande tourner entre deux sessions d’enregistrement pendant que les ingénieurs s’occupaient d’installer le matériel !
L’orchestre à cordes fut bien évidemment rajouté ultérieurement, tout comme l’effet d’ouverture créé dans « Not the Red Baron » où le son du piano, d’abord à peine audible, se fait de plus en plus fort. Les voix parlant hollandais au début (et qu’on entend durant toute la chanson quand elle la jouait en live), qui semblent évoquer la voix des fameux pilotes de la chanson peu avant qu’ils s’écrasent, appartiennent en fait à l’ingénieur du son Marcel Van Limbeek et un collègue, qui parlaient des réglages techniques des micros qu’ils étaient en train d’installer pendant ce temps.
Les mythes féminins et leur face cachée : entre force et fragilité
Thématiquement, l’album est très abouti et ne raconte pas, comme le titre aurait pu le suggérer, l’histoire d’une femme délaissée qui décide de se venger en crachant sur les hommes avant de les plonger dans la lave d’un volcan pour en faire des brochettes – interprétation très sérieusement soutenue par certains critiques ou auditeurs, masculins pour la plupart. Si Tori Amos laisse en effet libre court sur les titres cités plus haut à sa rage, empruntant par la même occasion un registre vocal beaucoup plus guttural qu’on ne lui connaissait pas, dans des titres comme « Blood Roses » ou « Caught A Lite Sneeze », sa haine est bien plus orientée envers elle-même qu’envers les hommes en question. « Blood Roses », qui pourrait traiter là encore des conséquences psychologiques de son viol (ce qu’elle a admis bien que la chanson soit plus large), montre comment on peut être attiré par des personnes qui ne cherchent qu’à nous dominer et contrôler et comment inconsciemment le manque d’auto-estime peut nous amener à subir cette domination destructrice (lire
l’analyse complète de la chanson ici).
La femme de cette chanson semble ainsi là encore coupée de son corps et rage contre sa passivité d’esclave sexuelle. La chanson possède ainsi certaines des métaphores les plus effrayantes qui soit, dont certaines suggèrent le recours à l’auto-mutilation, que cela soit au sens figuré ou non (« J’ai rasé chaque endroit où tu es passé »). L’explicite « lorsque les poulets goûtent à ta viande » est même encore plus terrifiant lorsque l’on sait que cette image lui fut inspirée par le roman d’Alice Walker Possessing the Secret of Joy dans lequel l’auteur raconte que le clitoris des jeunes filles excisées est ensuite jeté en pâture aux poulets.
Outre ces titres cathartiques qu’on pourrait presque rapprocher d’exorcisme (voir les performances live de ces titres, saisissantes au point d’être limite effrayantes par moments), Tori se montre également beaucoup plus fragile ou pensive comme dans la très belle chanson « Marianne », qui selon ses propos évoque la mémoire d’une amie d’enfance qui avait la capacité de « refléter le meilleur de chacun », morte d’overdose et dont la mort (suicide ou accident ?) demeura un mystère pour son entourage. Au travers de cette chanson, l’artiste brosse également un portrait symbolique bien plus large sur le passage de l’enfance à la puberté chez les filles, avec tous les tourments qu’entraînent les changements corporels et émotionnels liés à cette période. La modification du regard des autres sur ces filles qui ressemblent tout d’un coup de plus en plus à des femmes désirables, avec toute l’ambiguïté et la crainte que cela peut entraîner semblent également être au centre de la chanson.
Ainsi, comme dans le roman et le film du même nom Virgin Suicides, le suicide de Marianne devient ainsi symbolique de la perte de l’innocence marquée par la découverte du corps et de la sexualité. Les figures des fallen women (les femmes déchues) dans la littérature et peinture victoriennes du XIXème siècle révélaient déjà ce paradoxe lié à la perception du corps et du désir féminin et cette période conservatrice de l’Angleterre alimente encore, dans une certaine mesure, le puritanisme américain actuel. Le prénom Marianne est d’ailleurs aussi celui de la sœur passionnée et sensible de Raisons et sentiments qui met son intégrité émotionnelle, mentale et la réputation de sa famille en jeu en tombant amoureuse d’un homme séducteur et lâche avant de « revenir à la raison ». « Not the Red Baron » cite également les prénoms d’icônes du cinéma au destin tragique qui ensorcellent les hommes (Judy Garland= Judy G, Jean se référant à Jean Harlowe, au destin tout aussi tragique – et lié à une pratique religieuse radicale -, qui avait joué dans le film d’aviation Les anges de l’enfer d’Howard Hughes) en se mettant à la place de ces messieurs, se crashant métaphoriquement après être tombés sous le charme de ces femmes à la fois séductrices et fragiles. Cette dimension symbolique/mythique/mythologique est clairement au centre de Boys for Pele plutôt que de se contenter d’être le journal intime d’une femme ayant vécu une rupture douloureuse.
Les photos de Cindy Palmano, présentes dans le livret de l’album, mettent particulièrement en avant cette dimension mythique. Fille du Sud seule dans un ranch en compagnie de vaches et cochons, le décor dans lequel elle est photographiée fait référence à un Ouest mythique où se croisent de nombreuses références, y compris religieuses. Outre des symboles américains très western (ranch, fauteuil à bascule, fusil, champs…) on voit également un serpent à ses pieds et une photo (la plus controversée sans doute) détourne la représentation picturale de la Vierge à l’enfant en plaçant Tori dans une grange, chemise ouverte jusqu’au nombril cachant à peine ses seins et allaitant un porcelet.
D’autres photos, représentant plus l’Amérique moderne la montrent sur l’aire d’une station-service auprès de son piano en train de brûler. Les photos sont ainsi en accord avec la démarche à l’œuvre dans Boys for Pele: l’artiste revient à ses origines et s’interroge ainsi également sur les mythes qui ont conditionné sa vie d’américaine originaire d’un milieu chrétien conservateur, avec tous les paradoxes que cela suppose. Ces photos à la dimension mythique, où les symboles chrétiens sont mis au même rang que ceux typiquement américains rappelle également à quel point l’Amérique, à l’histoire récente et baignée de sang, a dû s’inventer ses propres mythes pour s’élever, même si ces mythes de la conquête de l’Ouest victorieuse sont également nimbés de tout un pan de son histoire refoulée comme le massacre des Indiens.
Conquête de l’Ouest et religion : une exploration musicale et visuelle des mythes de l’Amérique
Il n’est alors sans doute pas étonnant qu’elle ait décidé d’enregistrer une partie des titres à la Nouvelle-Orléans, dans ce Sud où la religion est très ancrée et les conflits raciaux importants. En même temps, la Nouvelle-Orléans possède une véritable culture noire et notamment une culture musicale aux sonorités distinctives. Ainsi, on ne s’étonnera pas d’entendre une chanson comme « Little Amsterdam » sur l’album : l’histoire qu’elle y raconte est un véritable western où, dans une petite ville du Sud profond, la relation interraciale entre une mère et un homme noir entraîne toute une série de drames, obligeant la femme à coucher avec le shérif local pour tromper sa vigilance avant de tomber sous les balles de ce dernier.
Le blues fiévreux et sexy de « In the Springtime of His Voodoo » semble également directement inspiré par la région avec ses nombreux passages de jam inhabituels dans un album studio, le Voodoo du titre se référant à l’énergie sexuelle aussi bien qu’à un terme souvent associé à la sorcellerie noire. Femmes et afro-américains victimes des mêmes préjugés, Tori Amos se fait provocatrice en se faisant faire un « lavage sanitaire par Mr Zulu » avant de chantonner « Tous les chemins mènent à ma porte/tous les chemins je suivrai/Préparez tous vos crucifix ». Les performances live de cette chanson montrent également qu’elle souhaite de plus en plus à jouer avec d’autres musiciens et elle jamme ainsi longuement avec le guitariste Steve Caton en milieu de morceau, piano et guitare semblant se répondre et entrer en compétition à un rythme effréné, un type de performance auquel elle n’était jusque-là pas habituée, le piano étant toujours central et enregistré à part, tandis que les autres instruments étaient rajoutés après lors de ses deux précédents albums.
La dimension religieuse, toujours critique, est là encore présente, bien qu’elle soit sans doute légèrement plus discrète. Outre les morceaux aux thèmes et références explicitement religieuses que sont « Father Lucifer » (où elle revient sur le concept du Bien et du Mal avec ironie) et « Muhammad My Friend » (où elle imagine Jésus en femme), l’album est parcouru de références plus dissimulées qu’il faut parfois arriver à décoder, mais qui font partie intégrante du tout. La dimension cryptique des paroles, assez prononcée, a par ailleurs agacé plus d’un critique et d’un auditeur.
Cependant, on aurait tort de blâmer l’artiste. Bien qu’en effet un sens définitif et précis soit difficile à déterminer pour certaines phrases ou expressions imagées, les chansons d’un point de vue général sont compréhensibles, thématiquement parlant – les chansons « de rupture » sont facilement repérables et compréhensibles entre autres – et il faut se laisser porter. Chaque chanson est un véritable univers mental, un réseau de symboles niché au cœur de l’inconscient d’une femme et chacun peut s’approprier les divers éléments à sa manière. Cependant, en cherchant les références (parfois très pointues, ne serait-ce que d’un point de vue lexical), on s’aperçoit que le tout est réellement cohérent et ne tient pas du tout du charabia pédant qu’on a également pu reprocher à une artiste comme Fiona Apple à la fin des années 90.
Le rite chamanique se retrouve ainsi dans ces paroles complexes et denses, qui tiennent par moments du surréalisme : les mots et associations d’idées affluent, même si on n’est pas toujours capables de les relier. Mais, avec ses 18 titres et plus de 70 minutes de musique, Boys for Pele est un véritable voyage émotionnel et sensitif, que l’on se fie ou non aux paroles. Ainsi, alors qu’à sa sortie les réactions de la presse et du public se sont résumées à deux positions : encenser ou démolir, Boys for Pele est un des plus grands albums de Tori Amos.
Peut-être pas le plus évident immédiatement (encore qu’il faut atténuer cette image d’album « difficile »: les nombreuses chansons intimistes ne sont pas particulièrement dures à digérer) si on n’est pas habitué aux clavecins, à une structure inhabituelle des chansons ou au blues, mais cet album dans son intransigeance et la passion qui s’en dégage, son honnêteté aussi, est un des plus riches qui soit. Et si quelques chansons peuvent peut-être poser un peu « problème » lors de la première écoute (en fonction des goûts et habitudes de chacun), dans leur ensemble, il y a sans doute des chances que ce soit celles qui finissent par vous habiter le plus. Ca a du moins été mon cas.
Note en edit : Il y a 2 versions bien distinctes de cet album en Europe : la 1ère est la version normale, qui contient les 18 titres originaux. La seconde, parue après le succès retentissant de remix dance de « Professional Widow » du DJ Armand Van Helden, comporte le remix en question tout de suite après la version originale de la chanson. En plus de casser considérablement l’ambiance particulière du disque, cet ajout commercial a également pour effet la suppression pure et simple du génial « In the Springtime of His Voodoo », qui était situé entre « Doughnut Song » et « Putting the Damage On »! Quant à « Talula », la version studio a été remplacée par la version radio, le « Tornado Mix »(conçue pour le film Twister, dont l’héroïne interprétée par Helen Hunt chasse littéralement les tornades) qui se différencie par son intro à capella avant
l’arrivée du clavecin. Une version qui est très bien, mais qui coupe néanmoins 45 secondes de la chanson originale. C’est cette 2ème version qui est exclusivement vendue en magasins en France, mais je vous conseille vraiment d’acheter la version originale de l’album. Vous pouvez la trouver d’occasion assez facilement en principe. L’édition remasterisée de l’album sortie à l’occasion de ses 20 ans possède également toutes les B-Sides, des démos et plusieurs inédits, dont le très beau « To The Fair Motormaids of Japan ». L’édition vinyle présente également la version originale remasterisée de l’album.