Et voilà, comme tous les ans le monde du jeu vidéo connaît l’effervescence de l’un des événements culturels les plus importants qui se présente à nous chaque année. l’E3, ses milliers et ses milliers de visiteurs, sa tripotée indéchiffrable de jeux présentés… et surtout ses inévitables conférences, comme autant de messes qui nous emmènent, nous pauvres européens, à nous lancer dans des nuits blanches pour suivre ces programmes en direct sur des streams incertains. Si on a constaté de nets progrès de ce côté, c’est surtout pour le contenu de ces shows que nous nous attardons aujourd’hui. Alors, l’E3 2016 des conférences, c’était comment ?
Bethesda
Parmi nos paris sur l’E3 2016, celui menant à une conférence de qualité pour Bethesda faisait partie des plus joués. Tout d’abord parce que cet éditeur est, pour nous, très souvent synonyme de grosse qualité. On fait partie de ceux qui ont apprécié Fallout 4 malgré ses imperfections, et Doom est dores et déjà l’un des meilleurs moments vidéoludiques de l’année en cours. Dès lors, on ne pouvait que laisser vagabonder notre imagination, rêver à une présentation digne de ce nom du très attendu Dishonored 2, ou encore à l’annonce MEGATON d’un nouvel Elder Scroll. Alors que des fuites avaient dévoilé l’arrivée prochaine d’un remaster de l’excellentissime Skyrim, on se disait que ce genre de mise en bouche ne pouvait qu’annoncer un repas de qualité…
On sentait venir une annonce du côté des grosses licences historiques à disposition de Bethesda, après le retour plus que réussi de Doom. Un nouveau Wolfenstein ? Non, et tant mieux car, si nous aimons cette licence, on en a déjà eu une piqûre de rappel plus ou moins récemment. On n’osait imaginer un nouveau Quake… et pourtant le voilà : Quake Champions. C’est Tim Willits, déjà au travail sur la toute première itération de la licence, qui l’annonce. Dès lors, peu étonnant d’apprendre que le soft sera tourné uniquement sur l’expérience multijoueurs, sur PC exclusivement, et avec une très forte tendance à l’eSport. La conférence débutait ainsi sur des chapeaux de roue, tant ce titre était attendu depuis de très nombreuses années par une des communautés les plus passionnées. C’est d’ailleurs un élément important : Bethesda va devoir ne rien laisser au hasard sur ce jeu car aucun écart ne lui sera pardonné. Petite info, une Quakecon aura lieu en août…
On enchaîne avec l’entrée en scène de Pete Hines, le vice-président de Bethesda, et on se dit qu’il n’a surement pas fait le voyage pour rien. Après une dose de blabla « voilà ce qu’on a sorti cette année, on est les meilleurs » de bon aloi (ça fait du bien de se lancer des fleurs quand on le mérite), c’est à Elder Scroll Legends d’être lancé dans le grand bain. On connaissait l’existence de ce jeu de carte pour PC, Mac, iOS et Android depuis quelques mois, et l’on se demandait ce qu’il pouvait en être notamment face à l’ogre Heartstone. On peut dire que la présentation a créé un sursaut d’intérêt, et pourtant on est de ceux qui pensent que le genre est déjà embouteillé. L’univers de la licence possède décidément un charme atypique, et la direction artistique moins criarde que celle du jeu de Blizzard pourrait bien faire la différence. C’est le mode solo qui a fait l’objet d’un focus, et que ça fait du bien de retrouver Tamriel… même pour un jeu de cartes ! On n’en apprend pas beaucoup plus, juste que le contexte est assez identique à ce que peut être un jeu de rôle Elder Scroll : un « héros oublié » (en fait, un moine du nom de Kellen), et le cours d’une sombre histoire à modifier. Vous savez quoi ? Ben ça nous hype, en espérant une version entièrement localisée en français.
Comme confessé plus haut : on ne fait pas partie de ceux qui se sont acharné sur Fallout 4. Le jeu est effectivement sorti avec quantité d’imperfections, ce qui a été largement « soigné » par de nombreuses mises à jour soit écrit en passant, mais l’univers était assez gigantesque pour nous rendre complètement accroc. Dès lors, voir ce qui est annoncé pour maintenir le jeu en vie fait toujours plaisir, et Bethesda semble prendre son pied à proposer du contenu quelque peu farfelu. Celui-ci se divise en 3 DLC. Contraptions Workshop, le quatrième add-on, creuse la feature de création des colonies, en offrant des possibilités comme : des ascenseurs, des mannequin pour exposer des armures, des… circuits pour billes, des… tapis roulants… bref on fait dans l’original, le déjanté, et ce dès la semaine prochaine. Vaultec Workshop sera l’occasion de réaliser un vieux rêve dès juillet prochain : construire son propre abri. C’était déjà possible dans Fallout Shelter bien évidemment, mais pas directement dans un jeu Fallout canonique. Parmi les possibilités alléchantes, citons celle qui permet de mener des expériences directement sur les occupants. Nuka World est le dernier contenu dévoilé. Il rajoute une zone sous la forme d’un parc d’attraction dédié à la fameuse boisson, et on n’en sait pas plus pour le moment mis à part qu’il faudra attendre août pour faire la lumière sur cet ajout. Autre bonne nouvelle pour les amateurs de cet univers : Fallout Shelter, que l’on n’a pas spécialement apprécié à la rédac’, s’étoffe avec, là aussi, du nouveau contenu et, surtout débarque sur PC en juillet 2016.
On le savait depuis sa grosse fuite juste avant le début de l’E3 : Skyrim aura droit à son remaster. C’est une mode, un cancer pour certains gamers qui, décidément, aiment à exagérer. Si l’on est aussi assez frappé par le nombre de ces jeux revus et corrigés à l’heure des nouvelles machines, il faut aussi souligner ce qui peut fonctionner. Soyons clairs, on aurait préféré un remaster de l’épisode Morrowind, quitte à se refaire un Elder Scroll. Aller, et pourquoi pas une compilation contenant les trois premiers, avec une traduction en français pour ES 1 et 2 ? Un vœux qui restera sûrement au stade de fantasme malheureusement. Mais l’effort sur la mise à jour technique promis par le trailer de présentation de ce Skyrim Special Edition nous met tout de même l’eau à la bouche, et le jeu était tellement, mais tellement bon, que l’on craquera sûrement à sa sortie. L’ajout des mods sur consoles est une énorme feature qui nous fait saliver comme pas possible, tant la communauté peut faire des merveilles sur cette licence. Alors certes, ce n’est pas une toute nouvelle itération pour cette série culte, et il faudra encore patienter un bon moment avant d’en voir arriver une d’après les dires de Todd Howard, alors faute de mieux…
Après cet interlude chez Elder Scroll qui aura eu le mérite de nous rappeler le magnifique thème principal de Skyrim, c’est au tour d’un frenchie de prendre place sur scène. Arkane est dans la place, et l’on s’attend à voir débarquer la présentation de la suite de leur Dishonored mais… Surprise ! Il s’agit d’ailleurs du premier vrai jeu sorti de nulle part sorti de cet E3 (on savait qu’une grosse licence d’ID Software allait revenir) : le reboot de Prey ! On se souvient tous de l’annulation de Prey 2 par Bethesda, qui avait fait son mauvais effet à l’époque, mais on se rappelle moins que l’éditeur avait aussi avancé que la licence n’était pas morte. On sait maintenant que ce n’était vraiment pas le cas, et ce grâce à ce studio Arkane décidément plein de ressources. On fait donc face à un reboot : on dit adieu à l’univers qui avait fait la réussite du premier et l’on prend de la hauteur, direction la Lune et plus précisément une station spatiale qui lui tourne autour. Au menu : des extraterrestres, belliqueux bien entendu, de l’action et pour en découvrir plus il faudra attendre : le jeu n’est pas attendu avant l’année prochaine sur Playstation 4, PC et XBox One.
Mise à jour : retrouvez notre test de Prey.
La conférence, à ce moment, nous faisait dire que son rythme était bon, ce qui allait se confirmer jusqu’à la fin. Un petit focus sur le Snapmap de Doom, qui offrira du contenu gratuit, et l’annonce du premier niveau du jeu mis gratuitement à disposition des joueurs hésitants (ils ne savent pas ce qu’ils ratent !), ou encore sur l’extension Dark Brotherhood pour Elder Scroll Online (et un rééquilibrage du jeu) et les titres prévus pour les casques de réalité virtuel HTC Vive (Doom et Fallout 4 !). On était bien, au calme, mais tout de même il était temps de nous montrer ce soft que l’on attendait tous. On en était sûr : Dishonored 2 ne pouvait que faire l’objet d’une présentation en bonne et due forme. Prévue pour le 11 novembre 2016, sur Playstation 4, PC et Xbox One, cette suite toujours développée par Arkane s’est dévoilée pendant un long et très agréable moment. On a pu découvrir la cité de Karnaca, les outils technologiques qui lui donnent une vie très immersive, comme le Void Engine chargé d’animer des environnements tout simplement superbes. Ces derniers ont accentué la notion de verticalité, mais aussi les différentes façons de se faire aborder. Le but est clair : créer une expérience liée aux choix du joueur, à leur façon d’élaborer des stratégies. On a hâte de mettre les mains dessus, c’est à la fois beau et très tentant.
Mise à jour : Retrouvez notre test de Dishonored 2.
Conclusion
Bethesda avait annoncé ne vouloir revenir à l’E3 qu’avec du lourd dans la hotte. Si l’on ressent peut-être une pointe de déception pour un hypothétique Elder Scroll 6 (il va falloir l’oublier pendant un moment celui-là, malheureusement), on peut tout de même dire que cette conférence était d’une puissance indéniable, bien sur ses appuis. Le retour d’une licence culte de chez culte avec Quake Champions, la première grosse surprise de l’E3 avec Prey, une suite qui a le potentiel pour être l’un des meilleurs jeux de l’année avec Dishonored 2, et des petites douceurs alléchantes comme Elder Scroll Legends ou le remaster de Skyrim qui, avec ses mods, a éveillé notre curiosité. On le répète : Bethesda, c’est du solide.