article coup de coeur

[Test – Playstation 4] Dishonored 2 : 2016 a son grand champion

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Arkane Studios
  • Editeur : Bethesda
  • Date de sortie : 10 novembre 2016
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 9/10

Introduction

Il aura fallu attendre quatre années pour que les petits génies de chez Arkane Studios livrent la suite tant attendue de leur hit Dishonored. Cette séquelle représente un grand moment dans l’année vidéoludique 2016, tant le développeur lyonnais est désormais sous le feu des projecteurs : Dishonored 2, donc, mais aussi dans quelques mois le reboot de la licence Prey (dont vous pouvez retrouver notre test) lui aussi suivi de près par les observateurs de ce milieu. L’importance du jeu ici testé est clairement primordiale, car avec lui Arkane Studios et Bethesda envoient un signal aux joueurs : le duo est dorénavant une valeur sûre. Dishonored 2 avait, de ce fait, une énorme pression sur les épaules et, même si l’on savait que le soft était bien engagé depuis un moment, il restait à constater la qualité de l’œuvre d’un bout à l’autre…

Scénario : 5/5

L’histoire de Dishonored 2 est plus poussée, plus fouillée que celle de son prédécesseur. L’action se déroule quinze ans après la conclusion de Dishonored. Nous retrouvons Emily sur le trône, et Corvo pour la protéger. Malheureusement, tout ne se passe pas aussi bien qu’on l’aurait souhaité, et le peuple vit dans la crainte d’assassinats étranges, que des rumeurs expliquent de par la peur qu’éprouverait Emily envers un possible soulèvement. C’est dans cette ambiance délétère, qui rend Dunwall encore plus suffocante, que le drame intervient : un putsch. Celui-ci est mené par la mystérieuse Delilah Copperspoon, qui se réclame du trône et vire Emily de celui-ci manu militari. Pour arriver à ses fins, elle est soutenue par l’infâme Luca Abele, le Duc de Serkonos. Il va donc falloir prendre du recul en quittant Dunwall pour préparer la reconquête, et cela se fera dans la ville de Karnaca.

Élément très important, juste après le putsch, il vous sera demandé de choisir entre deux incarnations : Corvo et Emily. Là se trouve l’une des grandes nouveautés de Dishonored 2, et opter pour l’un fera de l’autre le grand absent de l’histoire jusqu’au dénouement, devenant bien évidemment une motivation pour le personnage choisi. Précisons aussi, sans trop vous spoiler, que si la trame reste la même selon que vous incarnez Emily ou Corvo, les deux ne vivront pourtant pas les situations avec la même intensité. Nous avons préféré, de ce point de vue, vivre le jeu avec Corvo, même si Emily ne démérite pas et apporte un point de vue nouveau. Aussi, on ne peut pas passer à côté des personnages secondaires de Dishonored 2, et plus principalement les différents antagonistes, dont on ne vous dévoilera rien mais qu’on peut décrire comme étant aussi charismatiques que soignés dans leur écriture.

On le constate très vite : Arkane Studios a entendu les joueurs qui se plaignaient, à raison, du scénario trop peu engageant du précédent jeu. Ici, le récit prend le joueur aux tripes, avec quelques problématiques entêtantes, ce qui constitue un progrès savoureux. Il faut aussi écrire que l’univers n’est pas étranger à cette belle réussite : Dishonored 2 est blindé jusqu’à ras bord de notes à lire, de scénettes à observer. Le jeu a, de plus, la particularité de savoir récompenser comme il se doit les joueurs curieux, qui aiment farfouiller les moindre recoins. Ceux-ci trouveront toujours un élément permettant de s’approprier un peu plus cet univers incroyablement riche, et pour en connaître tous les secrets il va falloir le mériter. Pour finir, signalons que le dernier quart est narrativement bien plus réussi que celui de Dishonored : une précision qu’il fallait effectuer…

Gameplay : 5/5

Il faut bien dire que Dishonored 2 repose sur de très bonnes bases, et qu’on ne pouvait espérer autre chose que quelques améliorations aptes à faire rentrer le gameplay dans le domaine de l’excellence. Ces petits perfectionnements prennent différentes formes, et ce dans tous les domaines. Tout d’abord, et c’est le plus perceptible sans aucun doute : jouer Emily apporte un autre feeling grâce à de nouveaux pouvoirs. Si Longue Portée peut se rapprocher du Blink de Corvo, encore que vous apprendrez vite que leurs utilisations peuvent donner des résultats complètement différents, le reste des aptitudes différent totalement dans leurs effets à l’écran. On pense notamment à celle qui permet à la jeune fille de se transformer en ombre, ou encore celui qui vous permettra de copier-coller une action à d’autres ennemis. Globalement, Emily nous a paru plus violente, très cool dans le rapport au combat, plus relâchée que Corvo qui, lui, reste cet avatar très prudent.

Mais le gameplay de Dishonored 2 ne peut pas être résumé à l’unique rapport à l’avatar. Arkane Studios a conçu Karnaca comme un terrain de jeu parfaitement apte à transcender les impressions manettes en mains. On ne peut que saluer l’incroyable travail effectué sur les environnements de certaines missions, qui figurent parmi les plus réussis de l’histoire du jeu vidéo. Il faut voir le fameux Manoir Mécanique, très mis en avant avant la sortie du jeu et qui, s’il est indéniablement un grand moment vidéoludique, ne constitue pas le meilleur du jeu, c’est dire. On ne vous spoilera rien, mais sachez juste qu’une mission vous plongera dans un lieu fichtrement jouissif qui vous demandera de manipuler les notions de présent et de passé.

Autre élément important, la ville de Karnaca elle-même, que les joueurs de Dishonored 2 vont rapidement apprendre à aimer de tout leur grand cœur de gamer. Si le jeu n’est pas un open world, de par la division en chapitres, Arkane Studios s’est tout de même démené pour faire ressentir au joueur une intense sensation de liberté. Comme dans Dishonored, il vous est possible de combiner une arme de corps-à-corps dans la main droite, et une autre dans la main gauche : à feu ou l’un des pouvoir à disposition. Il existe une troisième solution avec le cœur mécanique, qui vous permet de vous entretenir avec l’âme de Jessamine, la femme trépassée de Corvo. Il vous permet nous seulement de récupérer de nombreuses informations sur les personnages, mais aussi de partir à la chasse aux runes et autres collectibles qui auront tous impact direct sur l’avatar, donc l’expérience de jeu. Pour maîtriser à fond Dishonored 2, et en voir toutes les différentes facettes de gameplay, il va vous falloir le parcourir encore et encore…

Technique et ambiance sonore : 4/5

Il est incontestable que Dishonored 2 a pu étonner de par ses imperfections techniques lors de sa sortie. Seulement, il serait injuste, et même de très mauvaise foi, de juger le jeu simplement sur un peu d’alliasing par-ci, par-là. La beauté d’un jeu ne se mesure pas qu’à son 1080p et autre plaisirs monomaniaques geeko-psychopathe. Elle est aussi, par exemple, dans la cohérence d’une direction artistique solide. Et celle de Dishonored 2 est du genre à couper le souffle. Aussi, Karnaca offre la possibilité d’un environnement baigné par le soleil, d’éclairages travaillés au point que certains passages relèvent du sublime. Alors certes, pour le moment le jeu souffre un peu d’un framerate inconstant (encore que les prochaines mises à jour vont régler ce petit souci), mais on lui pardonne aisément.

Changement notable dans ce Dishonored 2 : le personnage principal est désormais parlant. On a une retenue sur le doublage français de Corvo, un peu trop bourrin à notre goût. Celui d’Emily est beaucoup plus équilibré. Saluons l’effort d’Arkane Studios pour nous proposer une version intégralement localisée en français, même si la version originale reste la plus juste. Côté bruitage, un grand soin a été apporté au mixage, et aux détails. Par exemple, tendez bien l’oreille dans les escaliers du jeu : les bruits de pas ne seront pas les mêmes selon si vous courrez ou marchez. Voilà le genre de gourmandise qui fait toute la différence. Quant à la bande originale, composée par Daniel Licht (dont le travail sur la série Dexter est à saluer), elle apporte énormément et sait même se faire mémorable sur certains thèmes.

Durée de vie : 5/5

Terminer Dishonored 2 en ligne droite, comme une grosse brutasse, cela demandera une douzaine d’heure. Ce qui est déjà plutôt pas mal pour ce genre de jeu, seulement cela devient carrément très bon quand il faut prendre en compte tous les à-côtés et l’exploration. Ainsi, il vous faudra entre 25 et 30 heures pour terminer une partie de manière satisfaisante, et le joueur doublera la mise grâce aux deux personnages jouables. Pas de doute : le joueur en a pour son argent.

Note finale : 19/20

Dishonored 2 se devait de surpasser son prédécesseur, et c’est incontestablement chose faite. Certains pourront toujours s’égosiller sur un alliasing présent, et quelques petites baisses de framerate, si cela les amuse. Les autres ne verront dans ce jeu que le témoignage d’une maîtrise absolue d’un univers, mais aussi d’une direction artistique sidérante et d’un gameplay perfectionné. Autre gros motif de satisfaction, l’histoire se fait plus engageante, plus percutante, on sent notamment un gros travail sur les personnages secondaires. On pourrait aussi vous rappeler les bienfaits du personnage d’Emily pour la nouvelle approche qu’elle provoque, mais on va surtout vous conseiller de foncer sur Dishonored 2. Histoire de ne pas manquer cette masterpiece.

Retrouvez aussi notre test de Dishonored : La mort de l’Outsider.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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