[Étrange Festival 2016] When Geek Meets Serial Killer – Remus Kam

image affiche when geek meets serial killerCaractéristiques

  • Réalisateur : Remus Kam, Chin Pei-Chen
  • Avec : Bryant Chang, J.C. Chee, Shiga Lin
  • Durée : 90 minutes
  • Année de production : 2016
  • Genre : Comédie noire, Category 3

Synopsis

Zhang Jian-He, jeune dessinateur introverti et geek jusqu’au bout des lunettes, tue par accident son seul ami. Cherchant à tout prix à éviter la prison, il décide de se débarrasser de l’encombrant cadavre quand débarque YaShi, sa somptueuse et mystérieuse petite amie, et avec elle, une palanquée d’ennuis…

La critique

Si vous connaissez un peu le manhua, en des termes occidentaux la bande dessinée chinoise, alors vous avez déjà entendu parler d’Eric Cheng, une des figures centrales de cet art aussi populaire qu’accaparant. Le rythme de parution, plus élevé que dans le manga, a laissé l’auteur sur les genoux et, après avoir terminé une de ses séries, Cheng se lance dans l’écriture de Wolf and Mary, un one shot complètement barré par ailleurs sorti sous nos latitudes françaises. When Geek Meets Serial Killer adapte ce manhua complètement fou, et l’on espérait que le résultat, à l’écran, s’avérerait à la hauteur.

C’est un duo formé du débutant Chin Pei-Chen et Remus Kam, acteur très typé “drama” (séries asiatiques pas vraiment connues pour leur violence), qui hérite de la réalisation de When Geek Meets Serial Killer. Un choix qui peut induire en erreur celles et ceux qui tireraient des conclusions trop hâtives : non, le film n’édulcore pas le manhua d’Eric Cheng. Au contraire, le réalisateur utilise pleinement sa maîtrise d’un genre parfois très acidulé, bourré de couleurs jusqu’à la lie, pour mieux en jouer devant nos yeux ébahis. Les acteurs, s’ils ne sont pas spécialement beaux, ont une silhouette plutôt avantageuse et la fille est aussi horrible à l’intérieure que propulsée à l’état de fantasme à l’extérieur. Kam joue de cet élément, le spectateur se sent en territoire connu, rabâché et, sur les premières minutes, ne voit pas venir le gros morceau d’humour (très) noir qu’est When Geek Meets Serial Killer.

image when geek meets serial killer

La description du geek est évidemment complètement absurde, exagérée, grandiloquente tant elle réunit en un seul personnage tous les clichés que l’on peut imaginer (parfois à raison) à son sujet. Alors que les premières minutes sont consacrées à la mise en place des éléments comiques, de la tonalité en fait, l’élément perturbateur intervient : un ami, poussé par un besoin financier, se frotte d’un peu trop près à Zhang et passe l’arme à gauche d’une manière tellement excessive (et maîtrisée, c’est fait exprès) que l’on ne peut s’empêcher d’éclater de rire une première fois. Le geek trouvera une manière à la fois géniale et prodigieusement crétine de se débarrasser du corps (no spoil, c’est fantastique). Et un peu trop lente. Ce qui posera vite problème quand la petite amie décidera de passer à l’improviste…

When Geek Meets Serial Killer redouble alors d’intensité dans la bêtise jouissive. La copine de Zhang, sous des apparats de fille prude, cache en fait un véritable monstre, et son rôle évolue d’une façon pour le moins inattendue. Tout comme le récit d’ailleurs, dont la structure connaît un changement en plein milieu de métrage pour s’intéresser au fameux serial killer. Il est indéniable que le rythme descend d’un bon cran dès cet instant. Cela fonctionne, le scénario est assez clair pour ne pas que le spectateur perde le fil, mais du coup on perd un peu la relation avec Zhang, ce geek abruti mais plongé dans une situation tellement cruelle (et drôle à son insu) qu’on ne peut que s’y attacher. Cependant, le train de When Geek Meets Serial Killer continue d’avancer tout de même, et avec assez de panache typiquement Category 3 (lisez notre article sur Run and Kill pour en savoir plus) pour ne pas nous perdre en route jusqu’à un final grinçant comme seul ce classement made in HK peut en assurer…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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