[Étrange Festival 2016] Headshot – Mo Brothers

image affiche headshotCaractéristiques

  • Réalisateur : Mo Brothers
  • Avec : Julie Estelle, Iko Uwais, Very Tri Yulisman
  • Durée : 120 minutes
  • Année de production : 2016
  • Genre : Action, Arts martiaux

Synopsis

Blessé, Ishmaël se réveille à l’hôpital. Amnésique, il va être soigné par Ailine, une étudiante en médecine. Mais cette dernière est enlevée, et Ismaël fera tout pour la retrouver.

La critique

Et si le cinéma asiatique connaissait une modification, un échange des pôles qui placerait des pays comme l’Indonésie sous les feux des projecteurs ? Bien entendu, on exagère le trait et les géants Chinois, Coréens et Japonais sont pour le moment intouchables, mais tout de même : on ne peut nier que le continent asiatique fait preuve d’une certaine énergie provoquée par de nouvelles locomotives. L’Indonésie par exemple, qui nous a envoyé le meilleur film d’action depuis bien des années avec l’énorme The Raid, est entrain de tout bouleverser. Car, avec Headshot, les turbulents Mo Brothers ont, encore une fois, lâché les chevaux…

Écrivons le clairement : le scénario de Headshot est un véritable détail, une simple motivation pour que les Mo Brothers puisse déverser des tonnes de violence au sein de combats vertigineux. En gros, le récit fait en sorte de pousser Ishmaël dans les griffes du grand bad guy et de sa bande par le biais de la figure de la demoiselle en détresse. Elle est enlevée, le héros va devoir la délivrer au péril de sa vie, tout en provocant une prise de conscience quant à sa propre condition qui lui revient petit à petit. Ça fonctionne sans aucun doute, même si tout tient à peu près sur un grain de couscous pas cuit, et parfois pas du meilleur goût, comme ce court épilogue embarrassant.

image headshot

Une fois qu’on a évacué le scénario sur une civière, on peut enfin aborder ce qui nous intéresse le plus dans Headshot, et de très loin : les fameux combats. On les attendait avec une certaine impatience, tant les Mo Brothers nous ont habitué, avec Macabre et Killers, à un jusqu’au-boutisme qui confine au génie (oui, on maîtrise ce mot). Tout d’abord, sachez que la violence répond présent : ça n’arrête pas et ce dès l’introduction, une séquence d’évasion qui nous présente le bad guy à la force incommensurable… mais aussi terriblement malin quand il s’agit d’envoyer autrui au casse pipe. Puis, ça enchaîne : bain de sang dans un car, règlement de compte entre trafiquants de drogue dans un hangar, ça défouraille sec. Petit à petit, Ishmaël rentre en scène, et là… On retrouve avec un énorme plaisir Iko Uwais, acteur plus que moyen mais artiste martial de grande qualité (le meilleur à l’heure actuelle ?), à la présence physique fascinante qui explosait dans The Raid. Le schéma est le même dans Headshot : sa prestation de comédien est assez lamentable, mais sa science de la joute, sa rapidité d’exécution, tout nous retourne encore la tronche à l’heure actuelle.

Dès qu’Ishmaël se met en quête de celle avec qui il veut partir pour Jakarta, Headshot devient une sorte de jeu de combat de boss, un peu à la Furi, et le premier adjectif qui nous vient à l’esprit est jouissif. Car outre que les chorégraphies sont impressionnantes, les coups sans pitié et provoquant des blessures qui font bien mal (ça pète des os, ça plante des doigts dans la peau, ça défonce des crânes, et surtout ça laisse de sacrées traces), les Mo Brothers gardent en tête la lisibilité de l’action. Cela fait toute la différence entre un bon film d’action et un mauvais, n’est-ce pas The Bodyguard et Officer Downe ? La caméra tourne autour de l’échange plus que brutal, prend de la hauteur, les valeurs de plan sont serrées et nous projettent au cœur de l’action avec une énergie tout bonnement impressionnante. On en ressort groggy, mais jamais en ayant perdu de vue ne serait-ce qu’un instant le récit de ces instants grandioses. Tant mieux, car si le scénario est bidon, la dramaturgie complètement bigger than life de ces séquences est exemplaire, et sans aucun doute la plus savoureuse depuis des années dans un film d’action. Alors certes, quand ça cesse de combattre c’est vraiment limite, mais on pardonne largement tant le plaisir éprouvé avec Headshot est sans aucun doute le plus fort de cet Étrange Festival 2016.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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