Caractéristiques
- Titre : Keeper Of Darkness
- Titre original : Tor dei gui mou yan
- Réalisateur(s) : Nick Cheung
- Avec : Nick Cheung, Amber Kuo, Kai-Chung Cheung, Sisley Choi, Angie Cheung, Jacky Cheung, Philip Keung
- Genre : Epouvante-horreur, Thriller
- Pays : Hong-Kong
- Durée : 105 minutes
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Synopsis
Wong est un exorciste qui traque les démons. Un jour, il est filmé à son insu et fait le buzz sur Internet. Dès lors, une journaliste mène l’enquête, alors qu’une entité diabolique semble être motivée par une terrible histoire ayant provoqué une mort injuste. Wong va devoir mener l’enquête, mais aussi faire face à une histoire d’amour pour le moins compliquée.
La critique
Le film de fantôme chinois est étrangement passé plus ou moins sous silence, en dehors des grands classiques du genre. L’Exorciste Chinois, Mister Vampire, Histoire De Fantôme Chinois sont effectivement de grandes œuvres, qui renferment bien des qualités, tout en éclipsant un peu d’autres œuvres, moins importantes mais tout de même attrayantes (citons le Gong Tau de Herman Yau, sorti en 2007). Passé depuis peu à la réalisation, avec un Hungry Ghost Ritual en demie-teinte, Nick Cheung enchaîne avec Keeper Of Darkness, présenté lors du PIFFF 2016.
Acteur dans certains des meilleurs films de Johnnie To (dont les deux Election), Nick Cheung semble être de celles et ceux irrémédiablement attirés par le fantastique. Keeper Of Darkness est un film de fantôme chinois, plus précisément un film d’exorcisme typique de ce que Hong Kong peut nous proposer… du moins dans le scénario. Combat d’un homme contre des forces obscures, soutenu par une histoire d’amour grandiloquente, le film n’en est pas moins une mise à jour du concept, notamment grâce au personnage principal. Interprété par Nick Cheung lui-même, l’exorciste Wong est très différent du modèle instauré par Lam Ching-Ying, notamment grâce à une écriture du personnage assez sombre (voire carrément glauque).
Autre originalité de Keeper Of Darkness, les fantômes sont représentés d’une manière peu commune dans le cinéma chinois. Sortes d’ombres aux physiques déformés, ces revenants apportent une personnalité très étrange, et contribue surtout à une direction artistique hyper généreuse, tirant allégrement vers le dessin animé. On pense notamment à ce final complètement fou, que l’on ne peut vous décrire histoire d’éviter tout spoil, mais qui mérite à lui tout seul le visionnage de ce film. L’action est d’ailleurs dominante dans Keeper Of Darkness, et même si elle paraît parfois un peu brouillonne en terme d’intensité, les cadres et mouvements de caméra sont assez propres pour que tout reste très lisible.
Mais Keeper Of Darkness, c’est aussi beaucoup de romantisme et d’humour, une véritable spécialité hongkongaise. L’histoire d’amour pourra paraître naïve, d’ailleurs elle l’est vraiment, mais l’innocence avec laquelle elle est traitée, notamment dans une toute fin assez hallucinante qui ose ce que d’autres ne peuvent même plus imaginer (suivez notre regard). Keeper Of Darkness s’avère être un divertissement agréable, fertile en séquences amusantes, et l’on note les progrès formels d’un Nick Cheung dont il va falloir surveiller la suite du programme.