[Test – Playstation 4] Gravity Rush 2 : Kat effectue un retour mémorable

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
  • Développeur : Japan Studio, Team Siren
  • Editeur : Sony Interactive Entertainement
  • Date de sortie : 18 janvier 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Introduction

Plus de quatre ans après la sortie européenne de Gravity Rush sur Vita, et un an à peine après celle de la version remasterisée (dont vous retrouvez le test sur notre site), voilà que Kat rejoue aux filles de l’air avec une suite pertinemment intitulée Gravity Rush 2. Et pour débuter d’un pied céleste, signalons que l’on retrouve toujours Keiichiro Toyama aux commandes, game designer émérite de la Team Siren, notamment réalisateur du tout premier Silent Hill. Si l’on ajoute de premiers contacts plutôt encourageants avec cette séquelle sur les quelques salons qu’on a pu visiter, alors vous comprendrez aisément que l’on nourrissait quelques espoirs pour ce Gravity Rush 2. Mais attention, car on n’est jamais à l’abri d’une chute libre…

Histoire : 3/5

image gravity rush 2
Image issue du Playstation Share.

C’est avec un plaisir certain que l’on retrouve l’univers de la licence, et ce même si Gravity Rush 2 trimballe avec lui quelques petits désagréments issus de l’épisode précédent. Du côté du pur scénario, on est en terrain conquis : on refait connaissance rapidement avec Kat, d’ailleurs sans grands rappels de l’épisode précédent, et très vite la trame s’installe. Rapide, concis, efficace, on aime. Plutôt classique au fond, abordant le thème de l’inégalité des classes, le récit du titre se déroule sans encombres, et sans surprises, du moins jusqu’à un dernier quart qui réserve quelques poussées étonnantes.

La narration reste inchangée, et c’est peut-être ici que le rapport au récit de Gravity Rush 2 peut, peut-être, un peu faire tilter. Contrairement à son prédécesseur cette suite est assurément traitée comme un « triple A », et comme nous le verrons plus bas certaines idées sont poussées plus loin qu’auparavant. Une évolution qui aurait aussi pu se faire sentir dans le système narratif, qui garde la forme d’une bande dessinée. Certes, le rendu est toujours aussi classe, c’est d’ailleurs ce qui permet de faire la part des choses, mais le tout aurait pu gagner en énergie. Quant au factum directement intégré au gameplay, il passe toujours par des dialogues optionnels, plus nombreux qu’auparavant mais aussi globalement mieux écrits, avec une pointe d’humour pas désagréable. Gravity Rush 2 s’en sort très bien, mais gageons que si troisième épisode il y a (ce qui serait surprenant), il faudra sans doute pimenter la recette.

Gameplay : 4/5

image ps4 gravity rush 2
Image issue du Playstation Share.

On se souvient de la caméra parfois un peu hasardeuse de Gravity Rush Remastered, et ce même si nous n’en tenions pas spécialement rigueur à l’époque. De ce côté, Gravity Rush 2 ne fait guère mieux, même si l’on est loin de l’élément injouable, très loin même. Écrivons que les rares passages étroits ont tendance à être un peu sports, et les rase-motte son légèrement tendus. Aussi, on vous conseille de passer par les options afin de désactiver les effets du gyroscope, lesquels peuvent parfois être un peu gênants en pleine représentation aérienne. A part cette légère retenue, Gravity Rush 2 ce n’est que du mieux face à son prédécesseur. Au programme, on trouve une nouvelle mécanique et des features qui rendent la globalité encore plus savoureuse.

Tout d’abord, il faut aborder les deux nouvelles gravités au programme de Gravity Rush 2 : Jupiter et Lune, qui vont vous permettre d’aborder différemment certaines situations. La première aura un effet bénéfique sur Kat, lui permettant d’être plus fringante dans ses acrobaties. La seconde rend l’héroïne plus lourde, ce qui est une bonne chose pour les combats mais moins pour les déplacements. Le joueur peut donc choisir sa gravité comme bon lui semble, ce qui apporte une légère touche stratégique à l’ensemble. Autre grosse nouveauté, l’appareil photo est une belle réussite : il s’intègre idéalement, et notamment aux nouvelles fonctionnalités en ligne. Car, oui, Gravity Rush 2 est un soft connecté. Intelligemment connecté, pour être plus précis. Ainsi, le joueur a la possibilité, par exemple, de partir dans une chasse au trésor, avec pour seul indice une photo prise par un autre joueur. La boucle se devant d’être bouclée, si vous dégotez le fameux coffre, il faudra à votre tour prendre un cliché de l’endroit où vous l’avez trouvé, afin d’aider d’autres joueurs dans leur quête.

Dans son pur système de jeu, Gravity Rush 2 reste assez proche de son grand frère, mais tout en apportant des nouveautés là encore succulentes. Le jeu se positionne comme un jeu d’action-aventure avec certains codes issus du RPG : on explore, on tabasse des Névis, on trouve des éléments ou des missions aptes à nous faire évoluer, le tout avec une fluidité déconcertante. Il faut signaler ici que la ville du jeu, Jirga Para Lhao, est bien plus grande qu’Hekseville, ce qui provoque un retour assez bien vu des bouches d’égout, en fait des points de téléportation à l’intention du joueur. Dernière petite pincée de nouveauté, le crafting effectue son atterrissage plus ou moins en douceur sur Gravity Rush 2. Si le concept s’implante très bien dans le soft, on regrette simplement que les phases de recherche d’éléments soient aussi longuettes, les niveaux des mines étant loin d’être passionnants dans leur level design. Mais on salut l’effort, qui ajoute là encore une pointe de piment non négligeable.

Technique et ambiance sonore : 4/5

image playstation 4 gravity rush 2
Image Issue du Playstation Share.

Là aussi, Gravity Rush 2 fait mieux que le premier épisode, avec une direction artistique toujours aussi bonne et, surtout, un rapport aux couleurs plus prononcé. Certes, le constat n’est pas parfait et le clipping fait parfois un peu peur. Mais le soft est tellement séduisant, l’animation de Kat tellement fluide, le framerate si constant et ce malgré une vie débordante dans cette ville, qu’on a vraiment du mal à ne prendre en compte que le pur rendu visuel. On aime s’envoler, survoler les différents quartiers d’une Jirga Para Lhao très latina dans l’esprit,au point qu’on en oublie bien vite les bouches d’égout. Gravity Rush 2 réussit à se faire une beauté grâce à son univers et à son concept, comme quoi ces deux mamelles sont sans doute les plus importantes lors de la création d’un jeu vidéo.

Les mélomanes se régalent déjà de ce fait : on retrouve Kohei Tanaka aux commandes de la soundtrack de Gravity Rush 2. Le compositeur, bien connu notamment pour son énorme travail sur One Piece, rend des partitions très à-propos, aux montées saisissantes. Notons aussi quelques morceaux plus jazzy, et mis à part un ou deux thèmes assez oubliables (notamment pour les mines), on tient là une O.S.T. de très grande qualité. Précisons aussi que les doublages d’origines sont au rendez-vous.

Durée de vie : 5/5

image test gravity rush 2
Image issue du Playstation Share.

Plus costaude que celle du volet antérieur, la durée de vie de Gravity Rush 2 atteint la trentaine d’heures de jeu, en tout cas pour celles et ceux qui profiteront à fond du contenu. On pense notamment aux différents défis, aux missions annexes, aux photos à collectionner ou encore aux chasses aux trésors. Ajoutons à cela que Gravity Rush 2 est typiquement ce genre de soft qu’on aime essorer jusqu’à la dernière goutte…

Note finale : 16/20

On attendait de cette suite qu’elle prenne de la hauteur, et il s’avère en effet que Gravity Rush 2 nous donne le vertige. Si les aventures de Kat auraient peut-être gagné en puissance avec une narration étoffée, écrivons ici que la licence signée par la Team Siren confirme tout le bien que l’on pense d’elle depuis quelques années. Sans doute l’un des meilleurs jeux récent en provenance du Japon (avec un certain The Last Guardian), Gravity Rush 2 pimente sa recette, apporte des nouveautés efficaces qui régaleront les joueurs. Mission réussie, donc.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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