[Test – Blu-ray] La nuit des vers géants – Jeff Lieberman

Caractéristiques

  • Titre original : Squirm
  • Réalisateur(s) : Jeff Lieberman
  • Avec : Don Scardino, Patricia Pearcy, R.A. Dow, Jean Sullivan, Peter MacLean, Fran Higgins
  • Editeur : Movinside
  • Date de sortie Blu-Ray : 28 février 2017
  • Date de sortie originale en salles : 30 juillet 1976
  • Durée : 89 minutes
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Image : 4/5

image blu-ray la nuit des verts géants

On ne s’attendait pas à un tel résultat ! Ce master de La nuit des vers géants est d’une propreté qui ravira les amateurs de films bis, bien contents de constater une qualité jamais obtenue pour ce film. Si l’on excepte quelques traces d’usure en tout début de métrage et pendant le générique de fin, le tout propose de bons contrastes et une définition solide, tout en redonnant au grain sa force d’origine. Bien entendu, la colorimétrie d’origine reste parfois un peu terne, mais c’est dû à la photographie. Oubliez votre VHS, donc.

Son : 4/5

Les deux pistes, version française et anglaise sous-titrée dans la langue de Molière, proposent un Mono PCM évidemment loin des standards d’aujourd’hui. Ne pensez pas rentabiliser votre installation dernier cri avec ce Blu-ray de La nuit des vers géants, cependant il faut souligner le très bon travail de nettoyage. Pas une trace de souffle n’est à craindre, et le mixage, prudent mais équilibré, est bien mis en valeur. Là encore, la qualité est donc au rendez-vous.

Bonus : 2/5

Malheureusement, les bonus de l’édition anglaise n’ont pas fait le voyage. On a tout de même droit à une présentation par l’excellent Marc Toullec, ancien de chez Mad Movies (grande époque), longue de huit minutes. Succincte donc, mais on a tout de même le temps d’apprendre quelques anecdotes, notamment concernant le casting, et plus précisément une comédienne bien connue qui aurait pu trouver là son premier rôle. On ne vous en dit pas plus.

Synopsis

Un violent orage s’abat sur Fly Creek. Si violent qu’il provoque la chute de lignes à haute tension. L’électricité se répand dans le sol et entraîne la modification du comportements de vers de terre. Mordu par l’un d’eux, Mick se rend à l’évidence que quelque chose d’anormal se passe. La découverte d’un squelette ajoute encore à son inquiétude. Il est cependant déjà trop tard, car voraces, les vers déferlent sur la ville en une masse compacte…

Le film

image film la nuit des vers géants

Jeff Lieberman, un nom loin d’être inconnu pour les cinéphiles méticuleux, lesquels connaissent certainement ses deux films les plus renommés : Blue Sunshine et Survivance. Pourtant, c’est bien avec La nuit des vers géants, titre français un peu racoleur pour un Squirm original sans doute plus efficace, qu’il s’est fait connaître. Œuvre fauchée mais pas dénuée de bonnes petites idées, elle surfe sur le succès des films d’attaques animales, comme Grizzly ou Sssssssnake, encouragée par le triomphe des Dents de la mer. Mais ici, la menace n’est pas physiquement impressionnante, du moins quand les lombrics se baladent à peu près seuls…

La nuit des vers géants installe son histoire assez rapidement, et il en va de même de ses personnages : des archétypes du genre, avec cet homme venu de la ville, cet autochtone qui pète les plomb et le représentant de la loi trop occupé à flirter pour s’inquiéter d’une situation pourtant très alarmante. Mais à cela, Jeff Lieberman rajoute quelques figures qui sortent un peu de l’ordinaire, introduisant tout doucement des éléments qui démontreront que ce réalisateur n’est clairement pas qu’un tâcheron de plus. Petit à petit, la tension monte : un squelette est déniché, et l’on sent une sorte de tension sexuelle. Car La nuit des vers géants invite des personnages féminins à la fête, et pas du genre écervelés.

La famille Sanders est composée de trois femmes, le père étant mort peu de temps auparavant. Ainsi, les personnages doivent faire face à l’adversité de tous les jours et l’on sent, grâce à l’écriture, que ce trio ne vit pas tout à fait dans la quiétude. La mère ne va pas bien mentalement, l’une des filles fume des joints, et l’aînée, Geri, doit rester assez attentive à ce que l’équilibre primaire fonctionne. La nuit des vers géants n’est évidemment pas un film qui joue à l’excès sur ses protagonistes, mais on apprécie d’avoir là toute une galerie qui pousse à s’investir. Tout cela donne du relief, et surtout une véritable gravité quand ces satanés lombrics interviennent, histoire de rappeler qu’ils ont un sacré appétit.

C’est chose faite avec l’une des séquence les plus marquantes de La nuit des vers géants : un personnage se fait bouffer le visage par une tripotée de ces fichus insectes. C’est précisément ici que l’on doit faire la lumière sur le nom qui se cache derrière les effets spéciaux : le grand Rick Baker. Si vous aimez le cinéma de genre, vous connaissez obligatoirement son immense talent, qui a éclaboussé (et qui continue malgré cette satanée ère des CGI) bien des films : Videodrome, Le loup-garou de Londres, Hurlements, Ed Wood, Fantômes contre fantômes et bien d’autres. La séquence du visage, dans lequel les vers rentrent à grand coup de quenotte, marque, et pas qu’un peu. Mais l’œuvre ne s’arrête pas là, et si ces petites choses gluantes vous sont repoussantes, vous en aurez pour votre grade, notamment lors d’un final grandiloquent, incohérent mais généreux.

Au final, La nuit des vers géants n’est peut-être pas un chef-d’œuvre de la série B, mais il est indubitablement un film à découvrir sans hésiter une seule seconde. Certes, le casting n’est pas génial, et l’on sent quelques passages faits pour surfer sur les succès de l’époque, dont une conclusion qui souffre d’une étrange envie de donner dans une sorte de slasher pas crédible pour un sou. Mais qu’à cela ne tienne : l’aptitude de conteur du malheureusement trop rare Jeff Lieberman (où est-il passé depuis Au service de Satan ?) est indéniable, et La nuit des vers géants offre assez de bons moments d’épouvante pour qu’on tombe sous son charme rampant. Une bien belle découverte.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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